Le rav Steinmann en une lettre exceptionnelle destinée au Président Hollande : « La loi juive ne permet en aucun cas une telle profanation » – des cimetières algériens
Ce matin, mardi le 20 septembre, le quotidien Yated Nééman fait paraître une lettre très importante, provenant du rav Aharon Leiv Steinemann, le Gadol de la génération. Elle concerne le sujet des cimetières juifs en Algérie, et elle est destinée au Président français, M. François Hollande.
On y lit, dans sa version en français :
« En tant que Juifs croyants, la survie de l’âme est l’un des points essentiels de notre fois. Toutes les générations de notre peuple ont toujours veillé à ce que les tombes soient respectées, afin de ne pas troubler le repos éternel des morts.
« Actuellement, il est question de détruire les cimetières en Algérie, situation particulièrement grave. La loi juive ne permet en aucun cas une telle profanation. De ce fait, nous nous permettons de nous adresser à M. le Président de la République, dont le dévouement à l’égard du peuple français, en général, et en particulier à l’égard de la communauté juive, est bien connu, pour lui demander d’exercer son influence à l’égard du gouvernement algérien d’éviter cette destruction. Il ne fait aucun doute que la France, par sa tradition de respect envers tous les cultes, saura agir afin d’éviter la profanation des tombes, et respecter le repos éternel en France comme en Algérie. »
Cette lettre est d’une portée exceptionnelle : après une telle intervention, il ne reste plus de place pour des hésitations quant à la conduite à suivre en Algérie, domaine dans lequel un certain flou s’était fait jour dans la communauté juive en France. A présent, qui peut-il se permettre d’aller à l’encontre de la position de l’autorité rabbinique la plus élevée du peuple juif ?
Mais même les autorités françaises ont déjà fait savoir qu’elles ne voudront pas aller à l’encontre de ce qui est fixé par la Halakha, la loi juive.
Nous nous sommes déjà faits l’écho de la mise au point du rav Yirmiahou Cohen, l’ancien dayan du Consistoire, qui a eu dans la présente démarche un poids important : si voici quelques années il avait signé avec le Grand rabbin Messas une lettre qui semblait favorable à des exhumations, cela n’était valable que quand il s’agissait de sauver quelques tombes placées dans des cimetières communaux, mais pas de détruire des cimetières entiers ! Il a employé le terme de « scandale international », d’accepter que l’on vide de tels lieux funéraires.
Dans les faits, diverses personnalités du monde juif, tels que Lord rav Yits’hak Shapira (fils du regretté député de l’Agoudath Israël, rav « Mounia » Shapira) de Londres, oeuvrent avec un grand dévouement pour que ces cimetières soient laissés en paix. Aux Etats Unis, divers délégués de la communauté juive n’ont cesse également d’intervenir tant du côté des sénateurs et députés américains, que du côté des autorités françaises, pour obtenir un changement à l’égard de ces tombes juives.
Le quotidien Yated lui-même explique en un long article les données de ce problème.
Il faut espérer qu’à présent, avec une telle intervention majeure, nous serons parvenus à sauvegarder ces cimetières d’une destruction inacceptable et scandaleuse, allant totalement contre la Halakha et contre la position de l’ensemble des rabbanim actuels et passés.
C’est ce que dit Rabbi Chim’on bar Yo’haï à propos d’Yichma’ël, sur les atrocités qu’il exercera contre le monde et Israël à la fin des temps et qui seront pire que celle d’Essav et d’Amalek. Même les nazis n’ont pas été jusque là.
Une question bête : QUE FONT LES INSTITUTIONS JUIVES DE FRANCE !!!!!
On se pose exactement la même question ! Allez voir l’article paru dans le Yated, joignable par link au début de l’article, où cette question est posée, avec une début de piste…
J’ai été mis au courant de ce problème depuis plus de 3 mois, par M. Armand Abissira et avons essayé de faire bouger les choses sans succès bien sûr, car notre poids est insignifiant.
Je suis très critique à l’égard de M. Mergui et son consistoire qui sont restés passifs devant ce problème et ont fermé les yeux face au problème .
Nos ancêtres ont compté sur nous pour veiller au repos de leur âmes et sépulture , pratique et élément clef de notre religion et que fait le Consistoire, il est occupé à collecter les redevances de la cacherouth et le racket des convertis.
Pour info, des tombes sont récupérés régulièrement dans les cimetières à Paris avec la bénédiction du Consistoire, qui est-il mis au courant ? Que deviennent les dépouilles des défunts, certainement à la décharge.
Merci M. le Grand rabbin de France, et merci Messieurs du Consistoire.
Vous savez peut-être que nous – Kountrass – sommes les seuls parmi les média juifs de langue française qui faisons campagne à cet égard – depuis quelques trois ans.
Et que le fait que le rav Steinmann se soit à présent prononcé sur les deux domaines, celui de l’Algérie (qui est relativement plus facile à résoudre que celui de France, puisqu’il faut juste que l’Etat français accepte le principe que nul ne l’a dégagé de ses engagements envers nos cimetières) et celui de France, où le problème est de loin plus délicat : le cimetière de Pantin annonce avoir 200.000 places, et qu’un million de personnes y ont déjà été enterrées… Si vous savez faire les comptes, vous arriverez à un résultat effarant, inadmissible.
Que Hachem nous protège, vivants et morts !
Il faut continuer à vous battre, à nous battre tous.
Le résultat n’est pas entre nos mains, mais cela ne nous ne dispense aucunement de la hichtadlout que nous devons à nos aïeux pour protéger leurs sépultures. Nous devrions tous trembler à l’idée des comptes que nous aurons à rendre à 120 ans si nous n’avons pas fait le peu que nous pouvions. Bien triste époque, où les dirigeants communautaires sont des juifs de Cour bien trop occupés à soigner leur carnet d’adresses (« Manuel Vals est mon ami » pour citer l’un d’eux…) pour assumer les véritables responsabilités qu’ils ont briguées. Mais à bien y réfléchir, ce style de direction communautaire a existé à bien d’autres époques et sous d’autres cieux.
Ce qui est le plus désolant c’est de voir, qu’à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, des terroristes soient capables de fanatiser n’importe quel individu lambda à l’autre bout de la planète alors que nous nous n’arrivons même pas à nous faire entendre de nos dirigeants locaux et nationaux.
Mais encore une fois, si comme « simples citoyens » nous n’avons pas d’obligation de résultat, comme juif nous n’avons aucun alibi pour baisser les bras et renoncer à notre obligation de moyen.
Mme O.A – Villeurbanne
Sauf erreur, il semble que la Guemara mentionne une pratique de recueil des ossements (likout atsamoth). Pourquoi ne pas proposer cette opération où tous les ossements de ces vieux cimetières seraient recueillis et transportés en Israël ?
Idem quand des cimetières en France n’octroient qu’une durée limitée de concession : à l’échéance des 30 ans par exemple, on procèderait à ces enlèvements dans la dignité.
Très bonne question – que se posent certainement beaucoup de gens.
Alors, voici les réponses :
1/ En Algérie, tout le problème commence parce que les Juifs n’ont pas su répondre aux autorités françaises non, quand elles ont proposé de regrouper les petits cimetières. Car pourquoi accepter que la France soit délivrée de ses obligations ? Elle s’est engagée, qu’elle poursuive son obligation de surveillance des cimetières.
2/ Ce n’est pas par méchanceté de notre part que nous devons refuser, c’est parce que la Halakha ne nous permet pas d’accepter un déplacement de corps pour une telle raison.
3/ Ce, d’autant plus que cela n’est pas possible: exhumer des corps, c’est un travail immense, qui prend quelques 6 heures par individu ! Comment peut-on imaginer d’effectuer une telle chose, même si ce n’est que de 1000 corps dont il est question.
4/ Or c’est de bien plus qu’il s’agit : et là, les responsables ont tout faux ! On ne peut imaginer que les Juifs ont créé des cimetières pour 7 ou 10 personnes, c’est ridicule, surtout quand on sait que dans ces villages ont vécu des dizaines et des dizaines de Juifs durant des générations entières. Mais tout simplement, les pierres tombales elles-mêmes ont été enlevées et réutilisées ailleurs…
5/ Accepter une telle conduite reviendrait à permettre d’en faire de même dans le monde entier, ce qui n’est pas acceptable ni faisable.
En conséquence, tous les rabbanim s’opposent à cette option, et c’est ce dont nous nous faisons l’écho ici.
En ce même jour, le Consistoire envoie un mail circulaire, où en particulier sont décrites les hautes de la cacherouth du Consistoire.
On y lit (date : 19 septembre 2016) : « Il [le service de surveillance rabbinique] est présidé de droit par le Grand Rabbin de Paris, Michel Gugenheim, mais il n’y a plus d’Av Beth-Din (chef du Beth-Din) stricto sensu depuis l’alyah du dernier titulaire du poste, en décembre 2012, le rav Irmiyahou Hacohen. Le Consistoire souhaite le remplacer, mais n’est pas parvenu jusqu’à présent à trouver la perle recherchée. Les qualités et connaissances requises, en effet, sont immenses. »
On croyait que le Grand rabbin Gugenheim était dayan ? C’est le président Mergui qui l’a affirmé dans l’interview accordée à Actu J.
N’y a-t-il pas là contradiction interne ?
Il faut alerter tous les Juifs de France par les réseaux existants (radios/journaux /lettres dans les synagogues) et les mettre au courant du problème.
Je pense que la mobilisation générale en dehors des instances chargées de ces problèmes portera ses fruits.
Il n’est pas normal que ce soit un homme centenaire (D’ lui prolonge à sa vie à 120 ans) qui s’empare du problème et rappelle la Halakha à M. Hollande, alors que le Grand rabbin de France et le Consistoire s’en lavent les mains.
Avertissez tous vos proches pour réagir sur tous les médias possibles pour déclencher une réaction de la part du gouvernement.
Ma famille étant tous assimilée, mes parents comme ma soeur aînée ont été enterrés dans des cimetières non-juifs et je n’ai rien pu y changer, quelle est ma responsabilité aujourd’hui ? Merci de me répondre – je crains de ne pas être la seule dans ce triste cas…
Qui peut-il répondre ? Qu’en cas d’incapacité – financière en particulier -, toute personne est pardonnée ? Sans nul doute. Mais que l’Eternel pardonne également à ces pauvres Juifs, qui n’ont pas eu droit à ce qu’on les ramène dans le droit chemin, et continuent à souffrir de ce fait, « reposant » parmi les goyim.