Rav Rafaël Cohen-Arazi zal, notre collaborateur

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C’est avec une très grande douleur que Kountrass, et en particulier le rav Kahn, doivent annoncer le décès de leur collaborateur de longue date, le rav Cohen-Arazi zal, le 9 adar alef.
Sa présence parmi nous ajoutait en précision dans nos articles. Il a rédigé lui-même jusqu’il y a quelques années des textes pleins d’enseignements toraniques de haut niveau et des plus authentiques. Il était un puits de science en matière de Tora, et faisait preuve d’une profonde rigueur scientifique.
Il est né à Paris voici 80 ans. La famille de son père venait de Damas, et depuis 1857 avait habité à Tibériade ; sa mère venait de Turquie (elle était la tante de Mme Chemouel Errera ainsi que de son frère, rav Binyamin Schwarts zatsal – appelé en son temps le « Tsadiq » – décédé il y a plus de 40 ans à Novardok-France, à Fublaines).
La famille Cohen Arazi parvient à se rendre au Maroc en 1940, et elle reviendra en France après la guerre, en 1946.
Le rav Cohen Arazi, après des études à l’école Yavné à Paris, fréquente l’Ecole de cadres d’Orsay. Là, il a rencontré celle qui serait son épouse, elle aussi originaire de Hongrie.
L’amour de la Tora amènera le jeune couple à s’installer à Strasbourg. Rav Refaël a ainsi pu continuer ses études à la faculté de physique – à cette époque, il n’y avait pas encore de structures toraniques pour les étudiants d’université. De ce fait, au bout de trois ans, le couple prend la décision très osée de partir pour Gateshead, en Angleterre, avec leurs deux fils aînés, nés en Alsace. L’un des rabbanim de la Yechiva de Gateshead de passage à Strasbourg avait fortement déconseillé au couple de venir sur place, dans une communauté au cachet fortement engagé dans la Tora. Toutefois, ils décident tout de même de faire le pas, rav Refaël se trouve plus que surpris : ce même rav l’accueille à bras ouverts. Quelque temps plus tard, il ose lui demander les raisons de sa conduite : « Quand vous m’avez demandé si vous pouviez venir ici, je vous l’ai évidemment déconseillé – car, objectivement, ce n’était pas pour vous, et nul ne pouvait assumer une telle décision. Or, quand vous avez pris sur vous de venir, il était clair que je ne pouvais que vous accueillir de tout cœur, et accepter votre initiative, guidée par le libre-arbitre, de faire ce saut en hauteur… »
Au bout de quatre années passées à Gateshead, la famille se fixa un nouveau but : cette fois-ci, c’est à Bené Braq qu’elle s’établit. Rav Refaël a profité pleinement des possibilités de cette ville pour mieux encore s’investir en Tora, puis, avec une belle famille, il s’installa définitivement à Jérusalem. Ils se fixeront dans le quartier de Bayith Végan, bien plus connu des Français aujourd’hui qu’alors. Pour subvenir aux besoins de sa grande famille, il occupait un poste en physique à l’université Guivath Ram.
A une certaine période, il fut appelé à devenir « machgia’h » à la Yechivath Or Baroukh, du rav Gabriel Tolédano.
Le rav Cohen-Arazi réalisait pleinement le conseil de nos Sages dans la Michna de Pirqé Avoth, « Fais de ton étude de la Tora ton occupation essentielle, et de ton effort pour la parnassa quelque chose d’occasionnel ». Il était un exemple de piété et de rigueur. Avec le soutien de son épouse שתלחט »א, ils s’investissent avec dévouement et chaleur dans l’éducation de leurs enfants et de leurs nombreux descendants dans la voie fidèle de la Tora. Leur foyer était ouvert à l’accueil de jeunes français ayant choisi le même chemin : celui d’une vie authentique dans la Tora et les mitswoth.
Il relisait tous les textes de Kountrass ces dernières années, et ses remarques étaient toujours d’une haute précision, et d’une grande utilité, pour assurer le niveau toranique du journal. Il a également rédigé des Grands dossiers (en particulier sur les Khazars), des articles (la conversion, et autres) et des textes de pensée juive.
Il était pour nous tous un exemple et une référence. Que son épouse, que Hachem lui donne longue vie, ses frères, Moché (Maurice) et Avraham (Albert), sa soeur, Mme Juliette Abitbol de Sarcelles, et tous leurs enfants, reçoivent ici nos plus sincères tan’houmim ; que l’Eternel apporte du na’hath authentique et une bonne santé, et qu’ils puisent dans leur descendance une source de consolation.

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