Ilustration : Le Beth Din Halikhoth ‘Olam
Cela gronde dans les rangs de la Gauche israélienne : imaginez-vous que le gouvernement – nouveau glissement terrible – se prépare à renvoyer un maximum d’infiltrés originaires des pays africains dans leurs pays d’origine, ou au moins sur leur continent de départ ! Cela, dans le simple but de libérer le sud de Tel Aviv, qui est infesté (cette expression est tendancieuse, c’est vrai, mais c’est de cela qu’il s’agit) d’immigrants illégaux de cet ordre, rendant impossible la vie des Juifs de cette partie de la ville.
Des manifestations, des protestations, des affiches et tout le reste fusent de tous les côtés : le peuple juif n’a pas le droit de renflouer ces pauvres immigrants, et de les renvoyer dans leur pays d’origine, où ils pourraient être en danger. Cela est inadmissible de la part du peuple juif qui a tant souffert, etc.
Toutefois, là où la Gauche a pris une initiative louable, c’est quand Ouri Weiss, journaliste à Haarets, et universitaire, s’en est pris directement au rav Arié Dérhy, le Ministre de l’Intérieur, en l’assignant à un Din Tora en la matière ! Voilà qui devient intéressant, voire captivant ! En tout cas, qui pourrait permettre d’arriver à des conclusions plus sérieuses et plus objectives en la matière.
Ouri Weiss
Le Beth Din : Halikhoth ‘Olam, une institution fondée par le rav Ovadia Yossef zatsal !
Les griefs, à ce qu’en dit Ouri Weiss dans un article dans son journal :
Ces immigrants sont jetés en prison dans le Néguev, jusqu’à ce qu’ils en viennent à dire qu’ils sont d’accord qu’on les expulse. La cour suprême locale est intervenue, et a limité cette incarcération à deux mois. Ceci a amené l’Etat à prendre contact avec le Rouanda, lequel a accepté de recevoir tous les immigrants expulsés moyennant finance.
Toutefois une telle conduite tombe sous le coup de divers interdits de la Tora :
1/ L’interdiction de renvoyer un esclave chez son maitre, duquel il a fuit (Devarim/Deutéronome 23,16)
NDLR : A priori, ces gens ne sont pas des esclaves, mais des hommes libres
2/ Ne pas tuer
NDLR : Il faut prouver que c’est le sort qui les attend, d’autant plus qu’ils ne viennent pas forcément du Rouanda
3/ Profanation du Nom divin – que le peuple juif se conduise de la sort
NDLR : Comme si les Nations attendaient cette conduite pour nous condamner – et réellement, faut-il se laisser marcher sur les pieds à ce titre ?
4/ Provoquer un chem ra’ (mauvaise renommée) sur les autres
NDLR : Une mauvaise renommée… Mais ces immigrants émanent des couches les plus faibles de la société, chez eux aussi, et rendent littéralement insupportable la vie des habitants de Tel Aviv (drogue, crimes, coups, etc.).
5/ Cesser d’amener les services de sécurité à poursuivre ces pauvres hères
NDLR : Les services de sécurité font leur travail, et doivent le faire ! Devraient-ils, selon Weiss, laisser les Juifs souffrir de tels groupes qui s’infiltrent dans la ville ?
6/ L’interdiction de s’opposer aux Nations du monde
NDLR : Là, c’est peut-être la meilleure ! Voici donc que les gens de Gauche, eux qui ont monté l’Etat d’Israël, formé une armée et ont même pu lancer des guerres contre nos ennemis, prennent référence à l’interdiction pour le peuple d’Israël d’aller contre les Nations…
7/ Ne pas mettre Israël en danger
NDLR : Quand toutes les Nations sont confrontées de nos jours à ce problème d’infiltration illégale de migrants, le risque n’est pas grand.
8/ Notre obligation de suivre une voie juste
NDLR : Et donc de présenter la joue gauche quand la droite a déjà reçu sa gifle ?
Nous avons lancé quelques idées de réponse, mais ce n’est pas notre rôle, à dire vrai.
Nous nous devons en tout cas tirer notre chapeau face à cette initiative, qui, sincèrement, permet de lancer une discussion intéressante et enrichissante.
A suivre le 4 adar prochain (à ne pas confondre : Pourim ne tombe que quelques jours plus tard). La question est juste de savoir si la salle des débats est suffisamment grande pour contenir tout le public qui très certainement s’y rendra pour suivre l’affaire…