Rapport du New York Times : de nouvelles informations des services de renseignement sur le programme nucléaire iranien révèlent que des scientifiques en Iran s’efforcent d’accélérer le développement d’une bombe atomique, réduisant ainsi le délai à seulement quelques mois. L’objectif des Iraniens est de restaurer leur capacité de dissuasion face à Israël et aux États-Unis.
Be’hadré ‘Harédim – Zeev Gour Aryeh
De nouvelles informations récemment obtenues par les services de renseignement américains indiquent un changement significatif et dramatique dans le programme nucléaire iranien. Un rapport approfondi publié hier (lundi) par le New York Times révèle que des données recueillies à la fin du mandat de Biden à la Maison-Blanche montrent que l’Iran, par l’intermédiaire d’une équipe de scientifiques, travaille activement à trouver un moyen plus rapide de développer des armes nucléaires.
Il s’agit d’un effort majeur visant à raccourcir le temps nécessaire pour convertir le matériel nucléaire détenu par l’Iran en une arme opérationnelle. Selon le rapport, les Iraniens tentent de réduire considérablement le délai de mise en service de la bombe. Jusqu’à présent, les estimations des services de renseignement américains suggéraient que l’Iran était à environ un an et demi de la fabrication d’une bombe, tandis qu’en Israël, on estimait qu’il leur faudrait encore deux ans pour achever l’ensemble du processus. Cependant, à la lumière de ces nouvelles informations, la question du programme nucléaire iranien devient extrêmement urgente. On estime que l’objectif est d’atteindre la capacité de fabriquer une bombe dans quelques mois seulement.
L’Iran possède déjà de l’uranium enrichi à 60 % en quantité suffisante pour produire 4 à 5 bombes atomiques. Il est estimé que l’enrichissement de l’uranium à 90 %, le niveau requis pour une bombe, ne prendrait que quelques jours après une décision en ce sens.
L’obstacle principal : le développement de l’ogive nucléaire
Le principal obstacle pour l’Iran réside désormais dans le développement d’une ogive avancée capable d’intégrer le composant nucléaire. La création d’une ogive capable d’assurer la fission du matériau nucléaire est un processus complexe. Cependant, les services de renseignement américains estiment que l’Iran possède déjà les connaissances nécessaires pour produire une ogive obsolète et peu sophistiquée.
Il est possible que le montage d’une bombe sur une ogive peu avancée complique son intégration sur un missile balistique, et que les Iraniens ne soient pas en mesure de le faire. Toutefois, la simple possession d’une bombe nucléaire et l’annonce d’un test réussi permettraient à l’Iran de se déclarer puissance nucléaire et de modifier l’équilibre stratégique au Moyen-Orient.
Impact sur la dissuasion régionale
Bien qu’une bombe nucléaire obsolète ne puisse pas être utilisée contre Israël, situé à environ 1 500 km de l’Iran (car une attaque nécessiterait son intégration sur un missile balistique), les Iraniens estiment que la possession d’une capacité nucléaire réelle changerait la dynamique des relations avec Israël et les États-Unis.
Le New York Times affirme que ce changement dans la politique nucléaire iranienne est dû à l’échec de Téhéran face à Israël et aux pertes subies par ses forces par procuration au Moyen-Orient. L’Iran cherche à restaurer sa capacité de dissuasion après que ses missiles balistiques lancés vers Israël n’ont pas causé les dégâts escomptés à Téhéran.
Les informations de renseignement divulguées pourraient influencer le processus de décision de l’administration Trump et accélérer une éventuelle attaque contre les installations nucléaires iraniennes par les Forces de défense israéliennes (Tsahal) ou les États-Unis, voire une action conjointe.
Comment construire une bombe atomique ?
Pour fabriquer et assembler une bombe atomique capable d’être lancée contre un État ennemi et d’assurer des dégâts efficaces, trois éléments principaux sont nécessaires :
- Matériau fissile :
Le premier élément essentiel est un matériau fissile en quantité suffisante, enrichi à un niveau adéquat pour générer une explosion nucléaire. L’Iran a travaillé pendant des années à l’enrichissement de l’uranium jusqu’à 60 %. Il ne resterait que quelques jours pour atteindre les 90 % nécessaires. Au fil des ans, l’Iran a connu de nombreux incidents et explosions mystérieuses lors du processus d’enrichissement, souvent attribués par Téhéran à des sabotages israéliens. - Plateforme de lancement :
Le deuxième composant est une plateforme de lancement. L’Iran dispose d’un large arsenal de missiles balistiques adaptés à cette tâche. Une autre option serait de larguer la bombe depuis un avion de chasse, à l’image des bombardements américains sur le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. L’Iran mène actuellement des négociations pour l’achat d’avions de chasse à la Russie. -
Ogive nucléaire :
Le troisième élément est l’assemblage de l’ogive nucléaire, une opération complexe qui nécessite une bombe précise capable de provoquer la fission du matériau nucléaire et d’assurer une explosion efficace. C’est sur ce point que se concentrent actuellement les efforts de l’Iran, visant à réduire considérablement les délais de développement de l’ogive.
