Le rabbi de Kalov : Une année de bénédictions !

0
893

L’insatisfaction est un sentiment très présent chez les Juifs, en particulier chez les enfants éduqués dans des structures laïques : ils sont constamment à la recherche d’un nouvel emploi et d’un nouveau lieu de résidence aux quatre coins du globe, et sont à la poursuite du bonheur par toutes sortes de divertissements. Toujours insatisfaits, ils vont consulter des psychologues pour dépression. Mais rien n’y fait, car c’est en réalité un sentiment venu du ciel destiné à éveiller le repentir, et il faut comprendre qu’il s’agit d’un éveil à la spiritualité et non à la matérialité.

Nos Sages se sont exprimés à ce sujet (Avoth) : « Chaque jour, une voix céleste annonce : revenez, Mes enfants dévoyés. » Dans les ouvrages sacrés (Toldoth Ya’akov Yossef), on rapporte une question difficile posée par le Baal Chem Tov : s’ils ne l’écoutent pas, quel est le but de cette voix ? Le Baal Chem Tov explique que c’est un éveil au repentir provenant du Ciel et adressé à chaque Juif sans exception ; en effet, pas une seule journée ne s’écoule sans qu’un mécréant n’ait de pensée de repentir, mais la plupart l’attribuent à un sentiment de mélancolie, qu’ils cherchent à dissiper par la consommation d’alcool. D’après rabbi Dov Beer de Liwa, lorsqu’un Juif se trouve entouré de non-Juifs, le Juif cherche immédiatement à dominer les autres, ce qui n’est pas le cas d’un non-Juif. En effet, chaque Juif ressent une attraction vers le haut, qui est en réalité un appel de son âme qui désire revenir à sa racine, et pour lui, il est naturel d’être un dirigeant, de manière à procurer de la satisfaction à son esprit. Il ne comprend pas que ce désir est en réalité une élévation vers la spiritualité par la pratique de la Tora et des mitsvoth.

Même si l’homme comprend que c’est un éveil au repentir, ce n’est pas suffisant, car par nature, l’homme a tendance à tout reporter, sauf les désirs qui le poussent à agir rapidement. Pour ce qui a trait à la sainteté, le mauvais penchant incite l’homme à toujours repousser l’action, afin de réduire à néant cet éveil qui ne s’est pas concrétisé.

C’est pourquoi, dès que l’homme a une telle pensée, il faut passer à l’action, comme l’explique le Ramban dans son commentaire sur le verset (Chir Hachirim 2, 7) : « N’éveillez pas, ne provoquez pas l’amour, avant qu’il le veuille » : lorsque l’homme souhaite se renforcer dans une mitsva par amour pour son Créateur, il s’efforcera de s’atteler immédiatement à la mitsva.

Certains rencontrent parfois des difficultés à l’accomplir au départ, ils pensent ne pas avoir la force de la réaliser régulièrement, font preuve de négligence et reportent constamment son accomplissement à plus tard, jusqu’à parfois l’abandonner totalement.

Mais en réalité, celui qui s’efforce d’accomplir une mitsva parfaitement reçoit une aide divine dans son application, même au-delà de la nature. J’ai entendu à ce sujet une histoire de l’Admour rabbi Chelomo de Bobov, que lui avait confiée l’assistant du rabbi de Sanz ; un jour, le rabbi s’était considérablement affaibli et avait des difficultés à respirer, et rabbi Refaël ne dormit pas toute la nuit : il resta assis sur un banc dans la chambre attenante et laissa la porte entrouverte pour pouvoir entendre les respirations du rabbi. A un moment donné, rav Refaël s’assoupit, puis eut l’impression d’entendre quelqu’un marcher en pantoufles, mais réalisa que personne d’autre ne se trouvait dans la chambre. Il entra dans la chambre du rabbi qu’il vit debout, un oreiller à la main. Le rabbi lui dit : « Je me suis rappelé que tu es allongé sans oreiller, tandis que moi j’en ai un, j’ai rassemblé des forces pour t’en apporter un, pour accomplir la mitsva d’aimer son prochain comme soi-même. » Et en tendant l’oreiller à rav Refaël, il tomba à terre, épuisé. Normalement, le rabbi n’aurait pas eu la force d’apporter ce coussin, mais comme il avait commencé la mitsva, il bénéficia d’une aide céleste au-delà de la nature.

Lorsque l’homme s’engage à accomplir une mitsva et l’accomplit en dépit des difficultés, il commence, au fil du temps, à ressentir le plaisir de sa réalisation, comme l’écrit Rachi au nom du Midrach sur le verset (Chemoth 19, 5) : « Désormais, si vous êtes dociles à Ma voix » : si désormais vous prenez un engagement (de mitsva), vous aurez du plaisir à l’accomplir, car tous les débuts sont difficiles. Rabbi Mechoulam Zoucha d’Anipoli expliquait que l’essentiel du salaire perçu dans ce monde-ci sera lié aux mitsvoth qu’on s’est efforcé d’accomplir au début de notre parcours dans le service divin, lorsqu’on ne ressentait pas de plaisir, alors que par la suite, on a été récompensé par le plaisir ressenti grâce à cette réalisation.

Il faut renforcer les Juifs – en particulier les jeunes gens – sur ce point : il est vrai qu’il faut fournir des efforts au départ, mais par la suite, les difficultés s’estompent et on peut s’élever considérablement. Le roi Chelomo a dit : « L’âme de l’homme est un flambeau divin » : tout comme l’homme doit allumer seulement la mèche, puis la flamme s’élève vers le haut, de même il doit s’efforcer de sanctifier quelque peu son âme, et ensuite, il bénéficiera d’un éveil céleste, mentionné dans les Ecritures (Chir Hachirim 8, 6) : « Des traits de feu, une flamme divine », il s’agit donc de réaliser la mitsva avec ferveur et enthousiasme. Dans le Chir Hachirim Rabba, D’ dit aux enfants d’Israël : « Faites-Moi une ouverture de la taille du chas d’une aiguille et Je vous ferai une ouverture de la taille d’un palais ».

En cette période marquante des Jours Redoutables, lorsque l’homme procède à une introspection sur ses actions, il peut s’abandonner au désespoir, que D’ préserve, en pensant à quel point il s’est éloigné et juger qu’il ne peut redresser la situation. Or, le Créateur a créé Son monde pour le service divin des enfants d’Israël, et Il renouvelle chaque jour, dans Sa bonté, l’œuvre de la Création ; si D’ nous envoie chaque jour de nouvelles forces de vie, c’est le signe que D’ désire notre présence sur terre ; notre Père céleste attend et espère notre retour vers Lui et l’accomplissement de nos mitsvoth.

C’est le thème d’une prière du soir de Roch Hachana : « Puissions-nous, avec l’aide de D’, nous retrouver à la tête » : que chacun d’entre nous prenne l’initiative de pratiquer les mitsvoth, de réaliser intégralement la mitsva pour laquelle on s’est engagé cette année, sans se laisser entraîner par diverses tentations du mauvais penchant. Ainsi, nous attirons une aide divine qui nous aide à l’accomplir dans la joie, et nous aurons droit à une bonne année pleine de douceur, aussi bien sur le plan spirituel que matériel.

Ktiva ve’hatim tova ! Puissiez-vous être inscrits dans le Livre de la vie !

Aucun commentaire

Laisser un commentaire