Rabbi ‘Aqiva aide financièrement ses élèves
Il y a près de 2000 ans, vivait un grand Tsaddiq que vous connaissez tous : rabbi ‘Aqiva ! Vous vous rappelez certainement l’histoire de son mariage avec Ra’hel, et la façon dont il est devenu un érudit dans la Tora, n’est-ce-pas ? Il avait alors de très nombreux élèves, et il leur enseignait la Tora sans arrêt !
Pourtant, ce n’est pas tout. Il y a un autre domaine duquel on parle moins. Rabbi ‘Aqiva ne se préoccupait pas seulement du côté spirituel, mais prenait sur lui de fournir aux élèves tout ce dont ils avaient besoin au niveau matériel. Ainsi, il leur donnait de la nourriture, des vêtements chauds pour l’hiver, des chaussures pour toutes leurs familles, des manteaux, etc. Les élèves vivaient très simplement, au seuil de la pauvreté, et l’aide de leur rav, rabbi ‘Aqiva, leur était précieuse.
Vous vous posez certainement une question, les enfants : d’où rabbi ‘Aqiva avait-il l’argent pour aider tout ce monde ? Etait-il si riche ?
Non, il n’était pas riche du tout, mais il se trouve toujours, dans le peuple d’Israël, des Juifs à qui Hachem a donné la richesse, et qui sont prêts à aider les représentants de la Tora ! Ainsi, rabbi ‘Aqiva avait-il dans ses connaissances plusieurs hommes aisés sur lesquels il pouvait toujours compter en cas de besoin.
Pas de fonds disponibles
Un jour, rabbi ‘Aqiva devait acheter des habits pour tous les élèves, et il lui fallait une grosse somme d’argent. Il se rendit chez l’un des riches Juifs, mais celui-ci s’excusa de ne pas pouvoir aider cette fois-ci : « Dans deux ou trois semaines, j’aurai cette somme à disposition, mais pas avant… »
Rabbi ‘Aqiva s’adressa alors aux autres riches, mais tous eurent la même réponse : « La période est dure, nous n’avons pas cet argent. Revenez donc dans deux ou trois semaines. »
Rabbi ‘Aqiva connaissait bien ces Juifs, et il savait que ce n’était pas simplement un alibi pour ne pas l’aider. Ils n’avaient réellement pas cet argent. Ainsi, il était convaincu que dans quelques semaines, tous accepteraient de donner la somme.
Cependant, que faire entre-temps ? Rabbi ‘Aqiva en avait besoin pour le jour-même. Il avait déjà retardé au maximum l’achat des vêtements, mais l’hiver était rude, et on ne pouvait plus attendre…
Il réfléchit longuement. Il fallait emprunter cet argent à quelqu’un, et promettre de le lui rendre plus tard, disons dans un mois, pour être sûr. Mais qui pouvait avoir une telle somme, à part les riches qu’il avait déjà contactés ?
Soudain, il se rappela avoir entendu parler d’une dame non-juive, une Romaine, qui habitait très loin de la ville, sur le bord de la mer. Elle était riche, et il avait entendu parler de sa générosité et de son grand respect pour la Tora et les rabbanim. Rabbi ‘Aqiva n’avait même pas besoin d’un don financier, mais simplement d’un prêt temporaire. Il partit donc pour le bord de mer, confiant que cette dame accepterait de l’aider.
« Je suis convaincue que le monde tient grâce à l’étude de la Tora. C’est pourquoi je veux bien vous aider. Or, qui peut se porter garant de ce prêt ? Qui me dit que vous viendrez effectivement me rembourser dans un mois ? »
Rabbi ‘Aqiva ne savait pas quoi répondre. Il n’avait pas pensé que la dame exigerait des garants…
« Je ne sais pas…
– Je souhaite que Hachem et la mer se portent garants ! lança la Romaine. Vous êtes d’accord ? »
Rabbi ‘Aqiva accepta et repartit avec l’argent, qu’il distribua rapidement aux élèves sous différentes formes.
Restitution du prêt
Quelques jours avant l’échéance du prêt, il se rendit chez l’un des riches, qui accepta immédiatement de lui donner la somme, s’excusant à nouveau d’avoir été dans l’obligation de la lui refuser un mois plus tôt.
Le matin du jour J, rabbi ‘Aqiva ne parvint pas à se lever. Il se sentait très faible, et ne pouvait même pas poser le pied à terre. Apparemment, il avait pris froid, avec cet hiver très rigoureux… Il voulait envoyer l’un de ses élèves pour rembourser le prêt à sa place, mais personne ne vint lui rendre visite ce jour-là, et l’argent resta donc chez lui.
De son côté, la dame romaine attendait son argent. Elle patienta toute la matinée. Tout l’après-midi. Voyant que rabbi ‘Aqiva ne venait pas, elle se tourna vers le ciel et la mer : « Maître du monde, et Madame la Mer, j’ignore pourquoi rabbi ‘Aqiva ne vient pas… Peut-être n’a-t-il pas encore l’argent… Peut-être a-t-il oublié que c’est aujourd’hui l’échéance… Peu importe, il me faut l’argent pour aujourd’hui, je comptais dessus ! J’ai fait un achat important et j’ai promis de tout payer aujourd’hui. Je vous demande donc d’agir, en tant que garants de ce prêt. »
Les enfants, Hachem entendit sa prière ! Et Il agit immédiatement ! Savez-vous ce qu’il se passa ?
Sur l’autre rive de la mer, très, très loin de la dame romaine, la fille du roi était sortie du palais pour se promener. En pleine balade, elle décida de faire quelque chose de tout à fait insensé : elle retourna rapidement au palais, prit une grosse caisse pleine d’argent, et alla la jeter à la mer ! De son côté, la mer poussa la boîte, grâce à de hautes vagues, jusqu’au bord où se tenait la riche dame qui demandait le remboursement du prêt !
Le lendemain, rabbi ‘Aqiva était encore malade, mais il allait mieux, et pouvait marcher. Il partit donc restituer le prêt.
« Je suis vraiment désolé, j’ai été mal en point hier… La somme était prête depuis longtemps, mais je ne pouvais pas venir vous la rendre…
- Vous n’avez pas besoin de vous excuser, dit la dame. Vos garants m’ont déjà rendu la somme hier. D’ailleurs, il y avait plus d’argent que ce que vous m’aviez emprunté, je dois vous rendre la monnaie…»
Voilà comment rabbi ‘Aqiva retourna chez lui avec tout l’argent qu’il pensait rendre, et aussi avec la « monnaie » de la dame, qui formait, à elle seule, une belle somme ! Il remercia Hachem pour Son aide. Il savait que pour les prochains achats pour ses élèves, il n’aurait pas à s’inquiéter : il avait déjà les moyens requis !