Nous nous sommes déjà fait l’écho des problèmes qui subsistent entre Netaniahou et Gantz, et du grand risque que les négociations actuelles échouent. C’est ce qui est en train de se passer : elles trébuchent en tout cas, et peuvent effectivement ne pas aboutir.
Du côté de la Droite, les problèmes concernant la vallée du Jourdain reviennent à la surface, quand pour Netaniahou, il est essentiel de faire passer la loi sur la suprématie israélienne concerant cette partie du pays, à la suite de la déclaration de Trump en la matière, reconnaissant qu’Israël pouvait en effet se déclarer maitre à bord de cette région. Mais l’autre problème, celui de la direction d’Israël elle-même, semble être encore plus critique : la cour suprême tente de jouer un rôle démesuré et anti-démocratique dans l’enceinte du pays, et récemment encore le monde entier a pu le constater, le jour où Edelstein a refusé de se soumettre à cette dictature, et que ces juges se sont permis de prendre des décisions contre la Knesset. La solution : des lois remettant l’appareil juridique à sa juste place, et la nomination de personnes honnêtes et intelligentes.
Or, justement, toute la force d’un Gantz, et des hommes politiques autour de lui, repose sur ce défaut du système, et en effet Gantz, autant que ses accolytes, veulent à tout prix « respecter la cour suprême et la démocratie » ! Difficile dans un tel cas d’envisager un travail en commun.
Ceci, quand en plus les deux compagnons se sentent obligés de donner à leurs hommes autant de ministères qu’il faut – on parle de quelques 30 postes, ce qui, en une période désastreuse comme la notre, est totalement aberrant.
L’un dans l’autre, quand en plus les derniers sondages sont très favorables à la Droite (Likoud : 40 députés, ce qui devrait permettre la composition d’une majorité confortable), Netaniahou hésite à signer des accords avec Gantz.
Lequel, du reste, le menace, s’il ne signe pas, de mettre en place des « lois contre Bibi », l’empêchant de devenir Premier ministre ! Charmant, non ? Vous avez envie de collaborer avec de tels gens ?
Cette menace est légère, en fait : il suffirait à la Droite de décider à la première occasion de faire tomber la coalition fragile qui pourrait se composer à la place d’un gouvernement d’union nationale (avec le parti arabe unifié !) et de provoquer de nouvelles élections, afin de décider d’un changement à cet égard. C’est vrai que cela prendra du temps, mais disons que ce que veut faire Gantz est tout, sauf démocratique : sa force repose sur un parti arabe clairement opposé au peuple juif, et le voici qui s’en sert pour jouer un jeu détestable à l’intérieur même des éléments du pays… Il est plus que probable que le public s’en souviendra, et renverra une bonne partie de ses gens à leur vraie place, à garder les boeufs dans les paturages.