Extraits d’une intervention du rav Elimelekh Biderman qui a marqué le public.
Le roi Chelomo dit dans sa sagesse (Michlé/Proverbes 18,1) : « L’esprit d’un homme encouragera sa maladie », ce que Rachi interprète : « L’esprit d’un homme – l’esprit d’un homme qui est un homme puissant et ne s’inquiète pas en son cœur et accepte tout ce qui lui arrive avec joie et affection ». Autrement dit, l’homme qui fait ce qui est juste, mais ne s’inquiète pas dans son cœur, n’a pas peur, mais accepte tout ce qui lui arrive avec joie et affection, alors il est assuré que de ne pas être dépassé par les événements.
Et nous avons déjà apporté ce qu’a écrit le Gaon (dans son commentaire sur les Proverbes) : « La joie vient par l’esprit, c’est l’esprit d’un homme toujours heureux, il dominera sa maladie, même si une maladie vient sur lui, il dominera sa maladie grâce à sa joie et l’annulera. Cela montre que la tranquillité d’esprit est bénéfique même si la maladie est déjà là, et à plus forte raison servira-t-elle de bouclier pour que la maladie ne vienne pas.
Et il est explicitement indiqué dans les Écritures que la préoccupation est la « maladie » en elle-même, comme il est dit dans la Tora (Deutéronome 7,5) : « Et le Seigneur enlèvera de vous toute maladie », ce que nos Sages (Yerushalmi Shabbat 14,3) ont interprété comme voulant parler de l’inquiétude. Ainsi donc nos Sages ont compris que «la maladie » est «la préoccupation».
Et c’est ainsi que le Ben Yehoyada (BK 60) a écrit sur les paroles de la Guemara : « Si la peste s’est installée dans la ville, cache-toi », mais en ce qui concerne le choléra, il vaut mieux fuir de la ville, car la quarantaine ne sera pas utile au sein de sa maison en ville, car le fait de rester chez soi et d’avoir peur engendre la maladie chez la personne du fait même qu’elle redoute cette épidémie.
Et les médecins disent, à titre de parabole et de recommandation, qu’il y avait une fois une épidémie de choléra dans une grande ville. Avant que la maladie ne s’intensifie, une personne a rencontré le responsable divin de l’épidémie et lui a demandé combien d’âmes il devait prendre. Il lui parla de cinq mille. Or ce sont quinze mille personnes qui sont mortes. Il le rencontra à nouveau et lui reprocha de lui avoir menti : « Pas 5.000, mais 15.000 ! » « Non, je n’ai pas menti, mon épée n’a tué que cinq mille personnes ; les autres sont mortes du fait de la grande peur qui les a perturbés ! » Là s’arrête la parabole. Autrement dit, il peut arriver que des gens meurent alors que cela n’est pas leur moment juste du fait de la peur et de l’angoisse qu’ils ressentent face à la maladie. En conséquence, il est bon dans un cas pareil de fuir au loin pour ne pas voir l’épidémie qui attaque le public, car cela peut engendrer une mauvaise situation psychologique.
Et si de nos jours nous n’avons nulle part où aller ! Mais l’auteur du ‘Yessod vechorech haAvoda’ a déjà écrit dans une lettre écrite pendant une telle période qu’il « faut enlever de son esprit les mauvaises nouvelles que l’on entend ». Pour nous, cela signifie ne pas rester accroché aux nouvelles distillées tout le temps… C’est sûr qu’il faut se tenir au courant de la conduite à suivre, mais inutile de savoir combien de personnes sont malades et combien ont succombé, car cela ne peut qu’entrainer la peur et le désespoir.
C’est ce que rav Akiva Eiger zatsal écrit aussi dans sa lettre (lorsque l’épidémie de choléra a éclaté en 1801) au milieu de ses avertissements de suivre les avis des médecins : « Ne pas s’inquiéter et s’éloigner toutes sortes de tristesse » (ceci est imprimé dans ses notes sur Nedarim 39b). De ce qu’il dit, nous apprenons que cela fait également partie du maintien de la santé du corps, et tout comme il nous est ordonné de tout faire pour sauvegarder nos âmes, nous devons aussi éviter les inquiétudes et la tristesse.
…Que l’Eternel fasse que se réalise en notre faveur ce que dit le Midrach, « Il n’amène plus de déluge, mais un déluge d’épidémie sur les Nations à la venue du Machia’h », que nous ayons droit à la délivrance du peuple d’Israël !
Attention à ne pas croire que ces propos laisseraient sous-entendre qu’il est inutile de suivre les recommandations sanitaires puisqu’elles sont directement liées à la crainte d’être contaminé (et de contaminer autrui, ce qui est encore plus grave). La joie seule et la quiétude ne peuvent certainement pas suffire, et si elles peuvent aider, il ne faut pas les confondre avec un relâchement dans la vigilance.
On entend et voit malheureusement tellement de choses et de conduites qui vont dans ce sens…
Ce message est tout à fait juste, c’est la peur qui a contaminé le monde entier. Elle pire que le mal. Je rappelle que les mesures prisent actuellement n’ont strictement rien de sanitaire (et je sais de quoi je parle) mais sont politiques. Un collectif de 500 médecins, chercheurs, épidémiologistes et avocats de renommé mondiale, va attaquer les gouvernements pour « crime comme l’humanité ».
La direction du site n’a pas censué le présent message, sans toutefois prendre position dans le débat qui existe dans ce domaine, dans le monde orthodoxe également, du reste.
Il se peut que l’auteur du texte qui a paru chez nous s’inscrit dans cette conception, mais il ne le dit certainement pas dans ce qu’il écrit là, il ne dit pas plus que la peur est à éviter, mais pas qu’elle est à la base de toutes les décisions actuelles, et que donc ce texte puisse être ajouté au collectif en question…
Mais il s’agit encore d’un élément qui s’ajoute à tous ceux prouvant l’existence d’un trouble terrible au plan psychique face au phénomène nouveau et perturbant que nous connaissons actuellement.
Mais soit : il se peut que notre impression ne soit pas plus équilibrée que celle de ceux qui pensent autrement que nous…