Qui protège les petits palestiniens ?

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La chronique de Michèle MAZEL – Temps et contretemps

La commission des Droits de l’homme des Nations-Unies, qui compte parmi ses membres de grands pays démocratiques comme la Somalie, le Qatar, le Pakistan, la Libye, l’Erythrée et la Mauritanie, est tellement préoccupée par Israël qu’elle en néglige d’autres sujets moins importants, comme par exemple le sort des petits palestiniens. Il est vrai que le plus grand danger qui les menace ne vient pas de l’État juif mais des organisations terroristes palestiniennes. Au sein de ces groupes, dont la disparition d’Israël est la raison d’être, on a vite compris qu’on pouvait faire des enfants une arme redoutable.

Il y avait là un sinistre calcul : qui soupçonnerait un gamin de transporter une bombe dans son cartable ? C’est ainsi que lors de la seconde Intifada, de jeunes Palestiniens ont été choisis pour perpétrer des attentats suicides. On n’en relève pas moins de neuf de 2000 à 2004. 40 autres furent déjoués à temps. La BBC, pour une fois scandalisée, avait fait entendre sa voix le 3 novembre 2004 : «Les attentats suicides perpétrés par des enfants doivent prendre fin». Pendant ce temps des enfants plus jeunes étaient mobilisés pour d’autres tâches : passer des messages et agir comme agents de liaisons. C’était jouer sur du velours. Leur comportement est suspect ?

L’image d’un enfant apeuré stoppé par un soldat qui l’oblige à retirer sa chemise pour vérifier qu’il ne porte pas de ceinture d’explosifs fera le tour du monde, comme celle d’un autre soldat demandant à une fillette d’ouvrir son cartable pour vérifier qu’il ne contient que livres et cahiers. Deux exemples parmi bien d’autres : en mars 2004, on trouve une bombe dans la sacoche du petit Abdullah Quran ; douze ans. Une semaine plus tard, Hussain Abdo, 16 ans, est stoppé à un check-point. Il est porteur d’une ceinture d’explosifs. Un robot réussira à détacher la ceinture, lui sauvant la vie. On lui avait promis cent shekels – et 72 vierges au paradis.

Ce sont là des faits connus, répertoriés, rapportés par des organes aussi divers que Human Rights Watch, BBC, Guardian, CNN etc. S’il y a aujourd’hui moins d’attentats suicides, c’est surtout dû au travail exceptionnel des services de sécurité israéliens. Pour le reste, on a pu voir lors des grandes marches du retour à Gaza l’usage cynique que faisait le Hamas des enfants : envoyés en première ligne, lance-pierre ou explosifs en mains, ou faisant office de boucliers humains pour masquer l’avance des militants vers la barrière de sécurité.

Là encore, l’avantage était double. Le projectile pouvait atteindre son but ; l’enfant pouvait être blessé lors de la riposte israélienne, provoquant l’indignation des médias. Le Hamas ne s’arrête évidemment pas là. On sait qu’il stocke armes et missiles dans des tunnels sous des écoles ; on sait aussi que les enfants sont endoctrinés et enrégimentés depuis leur plus jeune âge, défilant fièrement armes à la main ou porteurs de ceintures d’explosifs. Quant à l’Autorité palestinienne, loin de condamner ces pratiques, elle accorde de tels avantages à ceux qui se livrent à des attentats que bien des jeunes passent à l’acte, tentés par l’auréole du martyr et l’assurance que leurs familles seront à jamais à l’abri du besoin.

Et la commission des Droits de l’homme, direz-vous ? Que voulez-vous, elle a d’autres priorités.

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