“Quelles leçons devrons nous tirer ” (Alain Finkelkraut)

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“Quelles leçons devrons nous tirer de la mise à l’arrêt du monde tel que nous le connaissons ? Faudra-t-il que nous changions à l’issue de la crise ?

À Venise la mer est redevenue bleue et on a signalé la présence d’un dauphin dans le grand canal.

Le repos forcé de l’économie et des transports est un Chabbath inespéré pour la Terre. Elle se refait une beauté et les autres créatures respirent.

Entrecoupé seulement par le chant des oiseaux, le silence a en outre provisoirement repris possession de tous les lieux d’où l’avait chassé le vacarme impitoyable.

On apprend aussi qu’à Pekin le premier effet de la lutte contre la pandémie est une chute spectaculaire des engorgements routiers et une quasi disparition du dôme de pollution qui dissimulait le ciel.

« L’homme est partout, partout ses cris et sa douleur et ses menaces. Entre tant de créatures assemblées il n’y a plus de place pour les grillons » écrivait Albert Camus.

Si l’homme avec le confinement prend conscience qu’il n’est pas seul peut être une fois la machine remise en marche gardera-t-il dans les oreilles la beauté du silence ?

Peut être aussi retrouvera-t-il le goût de partager la Terre, le respect des distances et le sens de l’indisponible.

Je n’ose y croire.

Alain Finkelkraut

NDLR : Surprenant : et dans tout cela, aucune place pour le spirituel, pour une réflexion de la place de D’ dans le monde, et celle de l’homme, sans parler même de perspectives messianiques que tout le monde ressent ?

  • M’sieur le rabbin, il s’agit d’un philosophe là, vous comprenez… Français de surcroit.
  • Ah, vous me rassurez…

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