Quand notre parole vaut de l’or « en barre »…

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AUTOUR DE LA TABLE DU CHABBATH, 292 Reé

Notre paracha enseigne un grand nombre de Mitsvoth. On s’attardera cette semaine sur la celle concernant la Tsedaka. Il est écrit : »Lorsqu’il y a aura un indigent parmi tes frères… Tu lui ouvriras ta main… Tu n’auras pas le cœur dur… et Hachem te gratifiera d’une bénédiction dans toutes tes actions« . De ce passage on apprendra le commandement de la Tsedaka : l’aide pécuniaire à ses frères (et oui, il existe encore des gens sur terre qui ouvrent leur porte-monnaie ainsi que leur cœur, à la difficulté de son prochain). Or, comme toute Mitsva, elle est codifiée par des règles. Par exemple, on aidera son prochain de la communauté. De plus, le verset souligne qu’il s’agit de ton frère. Les Sages de mémoire bénie apprennent que dans le cas où deux pauvres se présentent avec le même niveau de difficulté financière, tu devras aider en priorité celui de ta famille. Et lorsqu’il s’agit de sa propre famille, on choisira en priorité celui de la famille paternelle sur la maternelle (toujours dans le cas où ils ont le même niveau de difficulté rapporté dans Rachi). Autre chose, si l’un vient demander la Tsedaka parce qu’il n’a pas de quoi manger, il aura la préséance sur un pauvre qui demande une aide pour payer ses factures … Les commentateurs (le Rambam et d’autres) considèrent que dans le cas où on a une belle somme à donner à la Tsedaka, il sera préférable de partager cette somme entre plusieurs familles et non de tout donner à une seule famille ou une personne. La raison indiquée est d’implanter dans le cœur du donneur des bons traits de caractère en multipliant le nombre de fois cette action. Seulement il y a « donner et donner ». C’est-à-dire que la manière dont on proposera son aide est susceptible de transformer notre acte en Mitsva ou le contraire. Rabi Yits’hak dans Baba Batra 9 enseigne qu’un homme qui donne une pièce au pauvre reçoit six bénédictions tandis que celui qui réconforte le pauvre par des paroles positives recevra onze bénédictions ! D’après ce principe (que la bonne parole apporte plus de fruits que le don lui-même), est-ce que l’on serait quitte de donner sa pièce dans le cas où on a juste réconforté le pauvre (question posée par le rav « Maadné Acher » dans Kol Haolanim parachath Réé) ?

Dans les Avoth de Rabbi Nathan (13) il est enseigné : « Accueille tout un chacun avec un visage agréable, car si un homme offrait tous les cadeaux du monde à son ami avec un visage colérique, c’est considéré, dans le ciel, comme s’il ne lui avait rien donné ! » Le Keli Yakar sur notre passage de la Tora enseigne quelque chose de similaire puisqu’il dit : « ‘Al ken Anokhi metsavékha lémor potéa’h Tifta’h », qui est traduit par : « C’est pourquoi Je (Hachem) t’ordonne en DISANT tu ouvriras ta main ». Le Keli Yakar souligne que le verset dit : « En disant », c’est-à-dire que le principal du don c’est par notre parole (apaisante) ! C’est un grand ‘Hidouch (nouveauté) car d’une manière générale on considère que l’important c’est que le pauvre reçoit sa pièce; peu importe si on lui a montré notre dédain ou non… Or la Tora vient nous informer qu’il faut bien faire attention dans la manière dont nous aidons notre prochain… Plus encore, le Maadné Acher rapporte un commentaire du ‘Hida qui écrit que lorsque l’on panse les plaies (la honte) du pauvre par des paroles appropriées, on accomplit en cela la mitsva de donner ! Cependant, ce développement ne sera valable que pour celui qui n’a pas son porte-monnaie sous la main (il accomplira la Mitsva de Tsedaka uniquement par sa parole). Mais s’il a de l’argent en poche et après avoir attentivement lu ce développement du rav Gold, il se dira : »C’est chouette, je peux faire la Mitsva sans dépenser le sous ». Que nenni ! Il est rapporté un adage du Ba’al Chem Tov, mais pour comprendre ses paroles, je suis obligé de faire une petite introduction. Dans toute la Tora il existe de nombreux interdits. Seulement le Talmud (Houlin) enseigne que pour tout ce qu’Hachem a interdit, il existe par ailleurs une permission. Par exemple : la sainte Tora interdit la consommation de cochon (la Tora ne veut pas qu’on fasse comme ce mammifère à quatre pattes, qui passe son temps à mettre sa tête dans les poubelles. C’est peut-être une allusion à ne pas passer son temps dans Facebook famille et autre dérivés…). Or la Guemara dit qu’il existe un certain poisson qui a la même saveur que le cochon (pour les connaisseurs, le Chibouta) et qui est permis. Autre exemple, la Tora interdit la femme mariée, cependant elle permet cette même dame après avoir reçu le guet, l’acte de divorce du Beth Din. Donc ce qui est interdit, peut-être permis par ailleurs dans d’autres conditions. D’après cela, demande le Ba’al Chem Tov, lorsque la Tora énonce clairement la Mitsva d’avoir foi en Hachem (le premier des dix commandements) alors, d’après ce même principe édicté par la Guemara, quel est son pendant (existe-t-il un cas où l’on devra manquer de foi dans le Créateur) ? La réponse formidable du Ba’al Chem Tov est que dans le domaine de la Tsedaka, un homme doit effectuer la Mitsva et ne pas dire des paroles douces du genre : »Ne t’en fais pas Mikael, c’est juste la vague qui passe, bientôt, très bientôt, tu retrouveras ta place. Seulement je m’excuse mille fois mais je ne peux pas t’aider pour le moment (alors que le copain en a facilement la possibilité), j’attends un coup de fil d’un copain, excuse-moi ». Le Ba’al Chem Tov dit que lorsque son ami demande de l’aide on ne devra pas lui tenir un discours moraliste du tel que : place ta confiance en D’. Au moment où il te demande ton aide, tu dois faire comme si Hachem n’était pas là et l’aider de la meilleure manière. A ce moment précis, seulement, tu pourras faire comme s’il n’y avait pas la Providence divine, et tu devras l’aider de la meilleure manière possible…

Le Séfer Ha’hassidim rapporte une Tsedaka qui n’en n’est pas vraiment une, et pourtant, qui est la meilleure de toutes. Il s’agit du cas d’un homme de la communauté qui vend un objet de sa maison et ne trouve pas d’acheteur, alors qu’il a besoin d’argent. Vient un quidam, remarque la difficulté du vendeur et décide de lui acheter bien qu’il n’en ait pas vraiment besoin. Ou encore, il s’agit du voisin de la synagogue qui ne trouve pas de travail depuis de longs mois, suite au Corona, et l’entrepreneur qui est à ses côtés, décide de le prendre sous ses ailes comme apprenti. Il n’existe pas de plus grande Tsedaka car on lui évitera de tomber sous la coupe des organisations charitables et on l’aura remis sur pied sans qu’il ait besoin de recevoir l’aumône…

Je finirai par une réflexion d’ordre général. Cette Mitsva vient nous apprendre un principe : pour la Tora, l’argent n’est pas une fin en soi… Montrer à tout le beau monde qu’on a le meilleur des cabriolets, ou le plus beau bijou… C’est largement dépassé ! La Tora voit dans l’argent un moyen important pour aider son prochain et soutenir les institutions de Tora. Et en cela, cette action amènera la bénédiction dans nos foyers. Sinon, ce sera la porte grande ouverte aux catastrophes…

Le Kavod (les honneurs) dans la Tora

Cette semaine, j’ai choisi de vous rapporter une histoire véridique qui est liée à l’air du temps. Comme vous le savez, ces derniers temps l’honneur que l’on porte aux érudits en Tora est rabaissé par la politique israélienne… J’ai choisi cette anecdote d’un livre qui j’espère sortira prochainement, avec l’aide de D’ (Au cours de la Paracha saison 2). C’est une histoire vécue par le rav Bentsion Felmann zatsal, dont j’ai la chance de vous rapporter quelque fois les paroles de Tora. Durant une période il s’occupait de faire étudier un groupe d’Avrékhim dans une synagogue sur Ramat Gan / Tel Aviv. C’était le rav de la communauté qui avait fait venir spécialement le rav Felmann de Bené Brak afin que la voix de la Tora raisonne dans sa synagogue et son quartier. Le rav Felmann s’occupait de la partie étude tandis que la communauté s’occupait de fournir l’aide mensuelle aux Avrékhim car comme vous le savez, sans ce petit pécule, un Avrekh ne pourrait pas s’adonner à l’étude de la Tora toute la journée. Le rav de la synagogue était une personne formidable qui avait réussi à hisser la communauté à plus de respect pour la Tora. Au départ, les fidèles étaient éloignés et grâce à son action, petit à petit les gens augmentaient dans la pratique des Mitsvoth. C’est en particulier grâce aux Drachoth, discours, du vendredi soir qu’il avait réussi auprès de la communauté. Les simples fidèles devenaient demandeurs de tout ce qui concerne la Tora et les Mitsvoth : un grand changement du côté de Tel Aviv ! Seulement le Yétser hara’ ne laissa pas les choses se faire ! Les Gabayim (les bedeaux) de la synagogue voyaient la chose d’une toute autre manière ! Ils ne supportaient pas ce trop-plein de religiosité et décidèrent d’y remédier. Seulement ils ne pouvaient pas s’en prendre directement au rav qui était très apprécié dans la communauté. De plus il était originaire d’une famille des plus respectables du Clall Israël ! Ils manigancèrent en exigeant qu’à tour de rôle les Avrékhim du Collel donnent le cours du vendredi soir à la place du rav : leur paye mensuelle en dépendrait ! A première vue c’était positif : donner la possibilité aux Avrékhim de parler en public afin qu’ils deviennent eux-mêmes des Rabbanim. Cependant l’intention des secrétaires était tout autre, ils voulaient que le rav ait moins d’influence et que le public se lasse des paroles de Tora. Le rav Felmman était désolé de la situation. Une fois un Avrekh est venu voir son Roch Collel, le rav Felman pour lui demander s’il devait parler le vendredi soir. Le rav Felmann lui dit de prendre conseil auprès du Gadol Hador, le rav Chakh zatsal. Les deux hommes se rendirent auprès du rav, et c’est le rav Felmann qui exposa la problématique. Le rav Chakh écouta attentivement et dit : « C’est interdit pour les Avrékhim de diminuer l’influence du rav, même si pour autant cela entraine la fermeture du Collel ! Quitte à ce que les Avrékhim sortent travailler ! Les Avrékhim n’ont pas le droit de parler le vendredi soir dans de telles conditions ! » De retour au Collel, le rav Felmann décréta aux Avrékhim que dorénavant il était interdit de parler en public à la place du rav ! Les Gabaim en voyant la tournure des évènements piquèrent une colère, mais comme on leur dit que la décision venait du rav Chakh, ils se calmèrent… Seulement ils ont vite fait des recherches pour savoir qui, parmi les Avrékhim, était allé voir le rav Chakh, et lorsqu’ils ont découvert son identité, ils lui supprimèrent son aide mensuelle! Le Rav Felmann prit les devants et exigea que tous les Avrékhim du Collel versent leur Ma’asser le 10ème de leur revenu à l’Avrekh car en aucun cas cet homme ne devait souffrir pour être allé prendre conseil auprès du Gadol Hador! Les gabaim voyant que l’Avrekh en question restait toujours sur les bancs du collel n’acceptèrent pas et dirent au rav Felmann que s’il était vrai que le rav Chakh avait tranché en la faveur de l’Avrekh, il restait que leur communauté était sefarade, donc il était plus approprié de trancher la discorde auprès du Gadol Hador sefarade : rav Ovadia Yossef zatsal. Le rav Felmann dit : « Le rav Ovadia tranchera de la même manière que rav Chakh ! » Au bout de quelques jours, les Gabaim revinrent auprès de rav Felmann en lui disant que rav Ovadia avait dit que les Avrékhim devaient continuer à donner le cours du vendredi soir ! Le rav Feldman n’y croyait pas ! Le rav envoya alors deux Avrékhim auprès du rav Ovadia, et exposèrent à nouveau le problème. Le rav Ovadia leur dit que ce n’est pas du tout en ces mêmes termes que les gabaim lui avaient exposé le problème ! Dans ces conditions, il était interdit de faire le discours à la place du rav de la communauté! Après avoir reçu l’avis du rav Ovadia, le rav Felmann dit aux gabaim, cette fois-là avec un ton qui ne prêtait pas à discussion : « Sachez que ce que vous faites, c’est très dangereux! Le Steipler avait l’habitude de dire dans un cas similaire : les Cieux ne seront pas indulgents avec ce type de personne qui cherche querelle au rav de la synagogue ! Faites attention ! » Or, les Gabaim continuèrent à dire des sottises sur le rav de la communauté. Quand ils sortirent de la synagogue une chose extraordinaire s’est déroulée aux yeux des dizaines de fidèles : à peine la porte claquée qu’un des deux Gabaim eut un terrible infarctus et s’écroula mort! Le deuxième gabai, peu de temps après a eu un arrêt cardiaque et a dû subir une opération d’urgence en dehors du pays! Depuis sa santé est devenu très précaire… Donc on apprendra qu’on doit bien faire attention avec les honneurs que l’on doit aux Rabanim et Avrékhim.

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut  

David Gold

David GOLD Sofer écriture ashkenaze et sépharade.« Pour tous ceux qui sont intéressés, je propose des beaux « Birkat Bait »/bénédiction de la maison, que j’ai écrit sur parchemin d’écriture Beit Yossef (dimension 15/20 cm). Prendre contact via les coordonnées suivantes:  Par mail 909094412g@gmail.com Par téléphone au 00 972 55 677 87 47

Une bénédiction à Henri Schiller afin qu’il voit sa descendance suivre les voies de la Tora et des Mitsvoth

Une bénédiction à notre ami David Timsit et à son épouse (Raanana) en leur souhaitant de la réussite dans l’éducation des enfants, la santé et la Parnassa.

Une bénédiction à Haïm Ben Moché pour un grand Chalom Bait, l’éducation des enfants et la Parnassa.

On fera une bénédiction de santé, de réussite à Monsieur Zaoui de Paris afin qu’il voit grandir sa descendance dans la Tora et les Mitsvoth.

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