Quand les Palestiniens ne suivent plus leurs dirigeants…

Quand les Palestiniens ne suivent plus leurs dirigeants…

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Par Michèle Mazel

C’est en janvier que   la fameuse « affaire du siècle » – le plan de paix du président Trump – a été rendue publique.

Elle jetait la base d’une solution qui aurait vu naître un état palestinien tout en permettant l’annexion par Israël de la plupart des implantations. Les modalités devaient en être négociées par les deux parties. L’Autorité palestinienne l’a rejetée sans un instant d’hésitation. Depuis, ses dirigeants multiplient les déclarations belliqueuses. Si Israël persiste dans son projet d’annexion, les Palestiniens lanceront « un mouvement de résistance pacifique » déclarait dimanche 21 Jibril Rajoub, annonçant la tenue d’un vaste   rassemblement populaire à Jéricho le lendemain.

Parmi les personnalités qui y ont fait acte de présence il convient de citer Nicholas Mladenov, envoyé spécial de l’ONU pour le processus de paix et le chef de la représentation de l’Union européenne pour la rive occidentale et Gaza Sven Kuehn von Burgsdorff, qui ont tous deux affirmé que toute annexion serait, non seulement, contraire au droit international mais encore rendrait plus difficile encore une solution à deux Etats.

Il y avait aussi des diplomates anglais, russes, japonais et chinois et jordaniens. Les Palestiniens eux, brillaient par leur absence. La foule attendue n’était pas au rendez-vous. Quelques centaines tout au plus. Que voulez-vous? ils ont d’autres préoccupations autrement plus urgentes.

Le Coronavirus qui semblait sous contrôle a redémarré ; il y avait cent quarante-deux nouveaux cas ce lundi 22. Les rassemblements ont été interdits, y compris les mariages, les célébrations de la fin de l’année scolaire et même les visites de condoléances – à l’exception sans doute des manifestations pacifiques de protestation. Des restrictions à la liberté de mouvement ont été mises en place. Autre mesure, les Arabes israéliens sont priés de ne pas se rendre dans les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne. On sait qu’ils y viennent d’habitude s’approvisionner dans les marchés et les magasins où les prix sont inférieurs à ceux pratiqués en Israël. Ils fréquent également restaurants et boites de nuit. Leur absence est donc durement ressentie.

A cela s’ajoute le bras de fer déclenché par Abou Mazen. Sans attendre une décision israélienne sur l’annexion, qui ne viendra peut-être pas et dont on ne connait pas les paramètres exacts, il a décidé, il y a plusieurs semaines, de couper les ponts avec les autorités israéliennes. Donc suspension non seulement de la coopération sécuritaire, mais encore de la coopération sanitaire pourtant cruciale pour lutter efficacement contre le virus.

En corollaire, les travailleurs palestiniens ne reçoivent plus la documentation qui leur permet d’entrer en Israël. Là encore un manque à gagner important pour les familles.

Enfin l’Autorité palestinienne refuse de recevoir l’argent qui lui revient au titre des droits de douane perçus pour elle en Israël, au motif que ce pays soustrait des sommes dues les salaires versés aux terroristes emprisonnés.

Résultat : les fonctionnaires qui se comptent par centaines de milliers ne recevront pas leurs salaires. En contre-coup, ils feront moins d’achats ce qui aggravera encore la situation.

La colère gronde, et ce n’est pas contre Israël qu’elle se tourne, mais vers les dirigeants de Ramallah. Il convient de noter que le chef de la mission russe auprès de l’Autorité palestinienne, Gucha Poachidze, a aussi pris la parole hier à Jéricho. Tout en condamnant les projets d’annexion israéliens, il a appelé à la reprise immédiate des négociations pour arriver à un accord.  Un appel frappé au coin du bon sens qui ne risque hélas pas d’être entendu.

Par ©Michèle Mazel

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