Quand Le Monde rend les Juifs responsables des émeutes sur le Mont du Temple

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Un des procédés les plus ordinaires de la propagande consiste à inverser les responsabilités, en imputant à la victime les actes de son agresseur.

C’est un tel procédé qu’on retrouve – une nouvelle fois – dans l’article du Monde daté du 18 avril 2022, consacré aux émeutes arabes sur le Mont du Temple. Intitulé « Le gouvernement israélien en difficulté après de nouvelles violences à Jérusalem », il est signé du correspondant à Jérusalem, Louis Imbert.

Le sous-titre de l’article, « La Liste arabe unie, petit parti islamo-conservateur, a annoncé qu’elle « gelait » sa participation à la coalition en signe de protestation », laisse déjà planer un doute sur la responsabilité des émeutes : si les députés arabes « protestent », c’est qu’ils ont des reproches à faire au gouvernement.

Le corps de l’article confirme l’impression que la responsabilité des émeutes incombe à Israël, et à lsraël seul : l’auteur explique en effet que la Liste arabe unie « proteste contre la répression policière en cours à Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam, dont nul ne devine la fin. »

Plus loin, l’accusation se précise, et prend pour cible des « extrémistes juifs », l’auteur expliquant que les dignitaires musulmans « s’exprimaient alors que la mosquée d’Al-Aqsa avait été transformée en un véritable fort, au matin, par un groupe de Palestiniens qui entendaient défendre les lieux saints contre des extrémistes juifs ». Ce faisant, Louis Imbert adopte sans aucune réserve la position palestinienne.

Une photo illustrant l’article montre trois policiers patrouillant dans la Vieille Ville, avec en arrière-plan des objets non précisés en train de brûler, mais à aucun moment le lecteur du Monde ne connaîtra la raison véritable de cette présence policière sur le Mont du Temple.

Celui-ci est certes le « troisième lieu saint de l’islam », mais aussi premier lieu saint du judaïsme, ce que l’auteur s’abstient de préciser, en employant l’expression très contestable de « ce qui est pour eux [les Juifs] le Mont du Temple », comme si ce fait avéré relevait de la subjectivité juive. Plus loin encore, l’auteur va jusqu’à mettre en doute la réalité des émeutes arabes, en expliquant que « Les autorités israéliennes s’efforcent de présenter les assiégés d’Al-Aqsa comme des émeutiers qui perturbent le mois saint ».

In Cauda venum

Mais c’est dans la fin de l’article que le correspondant du Monde dévoile la clé de son argumentation : « Si la police se déployait ainsi sur l’esplanade des Mosquées, c’était pour laisser passer les touristes et les fidèles juifs, en visite sur ce qui est pour eux le mont du Temple… ».

De manière très discutable, Louis Imbert explique que « Depuis quelques années, ces militants ont brisé le statu quo en vigueur, qui autorise les juifs à visiter le mont, mais pas à y prier. Escortés et protégés par la police, ils prient chaque jour en temps normal, et étudient longuement près de la porte Dorée. C’est un défi aux principales autorités religieuses juives, qui interdisent leurs dévotions hautement inflammables ».

Cette dernière expression est particulièrement tendancieuse, puisque les seules matières inflammables avérées sur le Mont du Temple sont celles utilisées par les émeutiers palestiniens. Pourtant, à aucun endroit l’article ne donne la mesure des violences arabes sur le Mont du Temple et aux alentours, qu’il présente abusivement comme de simples jets de « pétards contre la police israélienne », la responsabilité de ces violences étant donc imputée exclusivement aux fidèles juifs.

Notons que cet article confirme la tendance observée ces derniers mois de la part du journal Le Monde, qui adopte entièrement le narratif palestinien et ne tente même plus de garder un semblant de neutralité.

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