Autour de la table du Chabbath n°305 Toldot
Ces paroles de Tora seront étudiées le’Yilouï nichmath rav Makhlouf F’hima ben Rahel, ze’houto yaguen ‘alénou ve’al Clall Israël.
Notre Paracha relate la naissance et l’évolution des enfants de notre Patriarche Yits’hak Avinou. Après s’être marié avec Rivka, ils attendront longtemps avant d’avoir leur progéniture. Les Sages de mémoires bénies enseignent que nos pères (et mères) étaient à la base stérile. Cette grande épreuve avait pour but qu’ils multiplient les prières. Au bout de vingt ans le verset écrit : « Et Hachem l’a écouté… » Les Sages déduisent qu’il s’agit de la prière de Yits’hak qui a était exhaussée en premier avant celle de Rivka, car il avait le mérite de sa sainte ascendance (fils d’Avraham) tandis que Rivka avait des parents idolâtres. Le Kéli Yakar (début de la parachath Lekh-lekha) enseigne qu’Hachem a le plaisir d’écouter les prières d’un homme de la même manière qu’un père de famille peut avoir le plaisir d’entendre son jeune fils lui demander une faveur : « Papa, tu peux m’aider à monter sur mon tricycle?… Mais bien sûr mon chéri… ». Lorsqu’un homme se tourne vers D’ par une prière profonde, c’est qu’il considère que toute sa délivrance est dans les « Mains saintes » du Ribono chel ‘Olam. Et même si D’ sait exactement ce qui se trame dans notre cœur, Il attend que l’on exprime notre prière. D’ ne ressemble pas du tout à ces princes et rois du monde (présidents) qui n’ont pas la patience d’écouter depuis le début jusqu’à la fin des doléances d’un de leurs sujets (compatriotes). Très vite ils écourteront l’audience car ils ont d’autres chats à fouetter (et aussi à cause de leur grand orgueil). Mais notre D’ aime et attend que l’homme se tourne vers Lui car c’est pour Lui un grand délice…
Après toutes ces supplications, Hachem écoutera donc Yits’hak et au final des jumeaux naitront : Ya’akov et ‘Essav. Au départ, les deux garçons avaient le même comportement digne de leurs saint père. Cependant, à l’âge de l’adolescence, chacun prendra un chemin de vie radicalement opposé. Ya’akov restera dévoué corps et âmes pour la Tora et les Mitsvoth tandis qu’Essav tournera le dos à la vie de l’Avrekh-Collel pour se tourner vers les plaisirs de la chasse, la richesse et le pouvoir. Vous allez me dire, on peut voir ce même phénomène dans certaines familles (où dans une même fratrie les garçons prendront des chemins différents). Donc que vient nous révéler notre paracha de si important ? La réponse sera que la personnalité de ces deux frères marquera l’histoire des nations et de l’humanité jusqu’à nos jours. En effet, de Ya’akov sortiront 12 fils qui deviendront les 12 tribus et recevront, près de 400 ans plus tard, la Tora au Mont Sinaï. Et ce nouveau peuple éclairera le reste de l’humanité, jusqu’à ce jour, par le témoignage qu’il porte du message divin qui a été donné aux hommes. A l’inverse, Essav deviendra lui aussi chef de tribus qui seront les ancêtres du monde occidental.
Comment définir Essav ? Comme un intellectuel ou comme un grand… ? Le Midrach enseigne que le jour du décès d’Avraham Avinou, Essav rentre de la chasse « fatigué« . Les Sages enseignent que le même jour il avait tué Nimrod et avait fait d’autres graves fautes, c’est la raison pour laquelle il reviendra à la maison paternelle exténué. Il suppliera alors Ya’akov de lui offrir un plat de lentille, qu’il venait de cuisiner. Ya’akov connaissant parfaitement la vraie nature de son frère et son désintéressement total pour les choses spirituelles (pas beaucoup mieux que le courant libéral qui souffle dans le monde actuellement) lui dira : « Vends-moi ton droit d’ainesse contre ce plat de lentille. » Essav accepta. Le verset dit : « Essav demandera à Ya’akov qu’il lui verse de ce rouge (allusion au plat de lentille)… ». Et depuis on l’appellera « Edom »/ qui est un dérivé de « Adom »/ rouge ; en rapport avec la couleur du plat de lentille. C’est-à-dire qu’Essav, le père de l’Occident, est le prototype d’un monde vide de toute spiritualité. Ce qui l’intéresse, c’est l’immédiat (le plat de lentille). Le futur : le monde à venir, le jour du jugement, le paradis, l’enfer ne l’importe peu… D’ailleurs la société actuelle ne se cache pas de le dire…
La seule question qui reste pour mes lecteurs, (qu’ils soient bénis par D’, engagés dans la Tora et les Mitsvoth), sera de savoir si cette manière d’envisager la vie ne déteint pas un tant soit peu sur notre approche de la vie ?
Je finirai mon développement par un extrait d’une discussion particulièrement intéressante. Cela remonte à 75 ans quelque part dans l’Europe éclairée qui versait le sang juif comme on peut irriguer un champ en plein été (et beaucoup plus encore)… Il s’agit du rav de la ville de Makaver (Moshé Nathan) qui a laissé plusieurs livres d’études parmi lesquels un petit livre « Kéli Gola » qu’il a écrit dans les années noires (entre 1943 et 1945). Durant cette période il acquerra, par miracle, quelques feuilles et un stylo et écrira des nouveautés en Tora (Dvar Tora). Dans ces pages il retracera aussi une discussion qu’il a eue avec un gradé SS alors qu’il était dans un camp de travail où il coupait du bois dans une forêt. Un jour, ce lieutenant a demandé de parler en tête à tête avec le rav Moché Nathan car il savait que c’était un rav, un homme éclairé avec lequel il pouvait s’entretenir. Le rav écrit qu’il ne pouvait pas refuser la demande et le SS l’amènera loin du groupe de travail dans les profondeurs de la forêt pour discuter sans que personne ne les entendent et ne les voient. Tout le temps de cette confrontation, le rav se comparait à une cigogne dont le lion l’invitait à lui racler le fond de sa gorge pour en retirer un os coincé…
Le nazi, de mémoire maudite, commencera : « Qu’est-ce que les Juifs pensent de notre peuple ? » Le rav lui dit : « Qu’est-ce que tu veux que je te réponde, tu es habillé impeccablement avec tous tes gallons et tes bottes de cuir tandis que nous sommes vêtus en haillons. » Le germain dit : « Tu as raison, je recouvre de mes mains mes médailles et s’il te plaît parle librement, fait comme si elles n’existaient pas ». Le rav lui dira : « On considère le peuple allemand comme un troupeau de docile petit bétail qui d’un seul coup s’est transformé en bêtes féroces et scorpions venimeux pleins de cruauté. Le peuple allemand était un des plus cultivés d’Europe et plein de civilité. Ce pays a produit un nombre phénoménal d’artistes, musiciens, scientifiques et d’un seul coup il s’est transformé en bête féroce. Personne dans l’histoire humaine ne peut comprendre ce phénomène ». L’allemand dira : « C’est juste ! Mais nous sommes les émissaires de la Providence DIVINE ! » Le rav répondit : « Vous avez décidé de votre plein grès d’être les bourreaux d’une cruauté terrible, ce que la Providence ne vous a jamais obligé d’être ! » (voir Rambam H. Téchouva 6.3).
Le nazi ajoutera alors : « Qu’est-ce que vous avez contre-nous ? Le peuple allemand était installé sur ses terres depuis des centaines d’années auparavant et vous êtes arrivés sur notre terre. Vous avez commencé à faire du commerce et devenir des banquiers en faisant payer aux petites gens des taux d’intérêts, depuis le peuple allemand a accumulé une haine farouche contre vous ! » Le rav dira : « Tu as commencé l’histoire au milieu. Au début, nous étions sur notre terre, en Terre sainte. La plupart de la population juive vivait sur ses champs et vivait du produit de son cheptel. Seulement est venu d’Europe l’empereur Titus qui a conquis la terre et a exilé tout le peuple. Une bonne partie arriva jusqu’en Europe. Les communautés juives se sont installées dans des pays d’accueil. Seulement il y a plus de 1000 ans, les princes et seigneurs ont fait des édits contre notre communauté. En Pologne et Allemagne il était interdit aux Juifs de cultiver le moindre lopin de terre. Il fallait donc se consacrer à des petits métiers de commerce. A cause de cela on a dû apprendre des langues étrangères afin de faire du commerce avec l’étranger. Puis il y a eu d’autres lois qui interdirent aux Juifs de résider dans les villes durant la nuit. Il fallait donc partir à l’approche de l’obscurité. A cause de ces cruels décrets, les gens de la communauté ont commencé à faire des prêts car c’était la seule activité qu’ils pouvaient entreprendre rapidement. Et c’est connu que les Juifs ont secouru de nombreux ducs, en leur prêtant de l’argent au moment de leurs conquêtes. Il existe même dans la ville d’Eisenstadt une grande plaque en bronze où sont gravés des remerciements adressés au banquier rabbi Moche Wertheimer qui a sauvé tout le pays grâce à ses prêts d’argent dans les moments difficiles ». Le rav raconta aussi à ce cruel homme que dans les environs de sa ville Makaver, il y avait un seigneur qui possédait des milliers de têtes de bétails et de nombreux domaines. Il avait transmis depuis de longues années la gestion de son patrimoine à un Juif de l’endroit. Ce dernier avait connu une grande réussite. Une fois dans l’année le prince venait dans son domaine pour prélever les dividendes, il était très satisfait. Ce prince ne voulait pas exiler toute la communauté de ses terres car il savait que toute sa fortune était due à la sagacité de ce Juif. Or, dans ces années de grande haine contre notre peuple, ce prince en tira profit pour déverser toute sa haine et la jalousie qu’il avait accumulé contre le peuple juif et son fidèle intendant (en les envoyant à Auschwitz). » Le rav finira son plaidoyer : « Pourquoi vous nous haïssez alors que c’est vous-même qui avait entraîné ce phénomène (des prêts) ? »
A la fin le nazi lui dira : « Tu as raison, je n’ai rien à répondre. » Et le rav Moché reviendra dans ses baraquements sain et sauf et fera une grande prière à D’ pour l’avoir sauvé car le nazi aurait pu à tout moment le tuer.
Cette histoire extraordinaire que je vous rapporte, ne vient pas dire que derrière chaque Gentil, existe un nazi en herbe ! Pour sûr que non ! Seulement, c’est pour nous faire réfléchir sur le phénomène et de comprendre qu’une philosophie de vie qui n’est pas basée sur des valeurs spirituelles véritables, peut amener les plus grandes catastrophes, que l’humanité a pu produire. N’est-ce pas mes chers lecteurs ?
Coin Halakha : On fera la « Netilath Yadaïm » avec de l’eau propre. Si l’eau a changé d’aspect, elle sera impropre aux ablutions. Dans le cas où cette eau a déjà était utilisée pour une quelconque utilisation, comme par exemple laver un fruit ou qu’elle a servi à laver la vaisselle, elle ne sera plus valable. Si l’eau est salée (eau de mer) ou sale (au point qu’un chien ne peut en boire), on ne pourra pas l’utiliser. Seulement il est bon de savoir que l’eau de mer est cacher/apte pour le Mikvé ou pour l’immersion des mains à la place du « Netilat » (voir « coin Halakha » de la semaine dernière).
Chabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut
David Gold
Je vous propose de belles Mézouzots (15 cm) écriture Beit Yossef
prendre contact au 00 972 55 677 87 47
ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com
Une grande bénédiction à la famille Melloul (Raanana) à l’occasion du mariage de leur fils Mendel. Qu’il mérite d’avoir une belle descendance dans la Thora et les Mitsvoth, Mazal Tov !
Une Berakha dans tous les domaines à la famille Cohen (Paris) et « Na’hat Yéhoudi » de leurs enfants.