Autour de la table du Chabbath n° 298, ‘Hag Souccoth
L’Admor de Skoulin rapportait une histoire ‘hassidique liée à la fête de Souccoth. Il y a près de deux siècles, un ‘Hassid se rendait durant les fêtes de Tichri (Roch Hachana et Yom Kippour) chez son rav, le rabbi de Lublin qu’on appelle le ‘Hozé de Lublin (c’est l’habitude dans la communauté ‘hassidique, jusqu’à aujourd’hui, de passer les fêtes auprès de son rav afin de s’inspirer de sa grandeur et de sa sainteté). Une fois, notre homme passa devant le Tsadik et il lui dit : « Retourne dans ta maison ! » Le Hassid était désemparé, il ne s’attendait pas du tout à une telle réaction. Le lendemain, il essaya à nouveau de se glisser dans la foule pour recevoir sa bénédiction mais à nouveau le ‘Hozé dit : « Tu es encore là ? » Cette fois il n’avait plus aucun doute sur l’intention du Tsadik, il fallait rentrer à la maison… Notre homme prit la première calèche en direction de sa demeure. Or les distances étant longues, il s’arrêta en route dans une auberge. Là-bas, il trouva un groupe de ‘Hassidim qui allaient en direction inverse, vers la ville de Lublin pour voir le saint homme. Le groupe de fidèles était plein d’entrain et de joie, à la perspective de passer les fêtes auprès du ‘Hozé. Ils dansaient et chantaient… Seulement ils virent notre homme avec sa mine toute dépitée. Ils lui dirent de venir se joindre à eux et de se réjouir. Le début était assez laborieux, mais par la suite la joie l’inonda. Le lendemain, les ‘Hassidim lui proposèrent de venir à nouveau voir le ‘Hozé. L’homme accepta et arriva cette fois plein de joie au Beth Hamidrach du saint homme. Toute la foule, et lui-même, passa devant le Tsadik. Cette fois, le ‘Hozé le regarda et lui fit un grand sourrire ! Il dit : « Ce que font les ‘hassidim avec leur joie, même le plus grand des Tsadikim ne peut y arriver ! » Il s’expliqua : « Quand tu t’es présenté à moi il y a quelques jours, j’ai vu sur toi un terrible décret du Ciel… Je t’ai dit alors de repartir chez toi car il n’y avait plus rien à espérer… Or, grâce à la joie de la Mitsva que tu as développé à l’auberge, cela a annulé tous les décrets… Tu mériteras une longue vie ! ». Fin de l’anecdote. Le rav de Skoulin ajouta que c’est l’idée de la fête de Souccoth. Après le verdict de Kippour, il n’existe que la joie de Souccoth (et de Sim’hath Tora) qui pourra annuler tous les décrets qui ont pu être pris.
Cela nous fera comprendre la grandeur de notre service de Souccoth : redoubler de joie dans les jours de Souccoth, afin d’annuler tout mauvais décret. On évacuera toute tristesse durant ces journées afin d’avoir droit à une année 5782 pleine de réussites dans les domaines spirituels et matériels…
Une autre idée est véhiculée du fait que la fête de Souccoth suit immédiatement celle de Kippour. Le Midrach a un enseignement très intéressant par rapport au fait que l’homme doit sortir de son appartement pour entrer dans sa petite cabane durant 7 jours. Le Midrach enseigne que si (au grand jamais) Hachem avait décrété une peine de Galout/d’exil pour tous ses enfants (l’année à venir), D’ a devancé la punition en enjoignant à la communauté à sortir des maisons. En cela, on accomplira le décret de sortir en exil… Et finalement on n’aura plus besoin de s’exiler l’année à venir vers des terres étrangères… C’est donc formidable de savoir que notre sortie vers notre Soucca a le pouvoir de nous éviter les grands déboires d’un long exil… N’est-ce pas une preuve que c’est bien notre Père Qui est dans les cieux qui veille sur Son peuple au-delà de la stricte justice ?
Seulement, la joie dans notre esprit cartésien n’est pas chose facile à atteindre. Pour preuve, le Gaon de Vilna disait que la Mitsva d’être joyeux à Souccoth est une des Mitsvot les plus difficiles à accomplir (cela fait partie des devoirs du cœur. Or on le sait, notre cœur n’est pas un muscle qui est dirigé par notre intellect…). La raison principale de cette difficulté, est que l’homme est rempli des différents soucis du quotidien : est-ce qu’il y aura un nouveau confinement ou non, est-ce que j’aurais suffisant sur le compte pour payer les remboursements de prêts et factures, etc…? Le futur est incertain tandis que le présent file à toute vitesse… Comment accéder à cette joie ? La réponse du croyant est de placer sa confiance en D’. Savoir qu’au final c’est Lui notre Père Qui est au Ciel Qui dirige nos pas, qu’on le veuille ou non. Soit, la Tora nous enjoint de faire des efforts dans différents domaines comme celui de l’éducation des enfants, du Chalom Bait (paix dans les ménages), cependant il faut savoir que le résultat n’est pas dans nos mains… C’est Hachem qui a décrété à Roch Hachana par exemple combien on gagnera cette année. Toutefois, un grand rav de Jérusalem, rav Chelomo Zalman Auerbach, avait donné un conseil à un homme particulièrement soucieux. Il lui disait de prendre un petit carnet et de marquer soigneusement tous les jours les petits miracles et réussites de sa vie. « Tu verras que ta journée est pleine de réussites et est remplie de la Providence divine. Et de temps en temps, tu ouvriras ton carnet et tu liras à haute voix tous tes écrits. Tu verras que tu as des dizaines d’occasions de remercier Hachem. C’est certain que si tu t’habitues à tenir ce carnet, tu verras que tes angoisses disparaîtront. Car d’une manière générale, les angoisses d’un homme sont constituées de pleins de petits problèmes qui s’accumulent. Et ce petit carnet t’aideras à voir ta vie sous l’angle de la confiance en D’. »
Donc essayons de vivre ces jours de Souccoth en redoublant de joie et de renforcer notre confiance en D’.
Par le mérite de la bénédiction du Tsadik
J’ai le plaisir de vous présenter une « perle » du rav Elimeleh Biderman chlita. L’histoire se déroule sous les cieux cléments de la Terre sainte, il y a environ 70 / 80 ans. Il s’agissait d’un très vieux Juif habitant la ville sainte de Jérusalem. Cet homme avait une longévité tout à fait extraordinaire puisqu’il avait atteint l’âge de 116 ans ! Qui plus est, il se portait comme un senior de la tranche 65/75. Seulement il avait demandé les services d’un Admour le « Chélmé Rebbe » qui résidait dans l’ancienne ville. Le rav dépêcha un émissaire et le vieil homme expliqua qu’il avait un problème dont il n’avait pas la solution (peut-être que c’était une hypertension ou un mauvais régime alimentaire…?). Que nenni, notre super senior expliqua que son fils unique souffrait de maux inguérissables et qu’il était alité dans un hospice de vieillard de la vieille ville ! Il demanda l’aide de l’Admour car l’âge faisant, il avait des difficultés à aller tous les jours visiter son fils. Effectivement notre vieillard avait un fils unique âgé de 90 ans qui avait de gros problèmes de santé. L’Admour se dépêcha de rencontrer le fils alité et lui demanda la raison de ces maux. Le fils expliqua tant bien que mal sa situation et qu’elle ne ressemblait en rien à celle de son père qui vivait comme un tout jeunot ! Or, cela faisait des années qu’il était dans cet hospice et il rajouta qu’il en avait encore pour 4 ans à survivre ! L’Admour demanda des explications mais ce dernier répondit: c’est un secret, et si vous voulez savoir allez parler à mon père ! » L’Admour reprit la direction du père en lui demandant l’explication des paroles énigmatiques du fils. Le père raconta alors son histoire très intéressante : « Je suis né il y a plus d’un siècle en Europe centrale. Dans ma prime jeunesse, je n’étais pas doué pour les matières scolaires. Mes parents m’ont envoyé au Talmud Tora de la ville mais rapidement je faisais l’école buissonnière… Au final mes parents m’ont fait travailler à la poste comme postier/facteur. Depuis le levé du jour jusqu’au soir je courrais d’un endroit à un autre de la ville. Une fois la veille de Souccoth j’ai reçu un colis de livres à remettre au Tsadik de la ville, rabbi Hillel de Koulmié (un élève du Hatham Sofer). Je suis entré chez lui et pour la première fois, je vis le saint homme très préoccupé. Je me suis dit que c’était dû au fait qu’il n’avait pas de Soucca pour les fêtes ou qu’il n’avait pas les quatre espèces du Loulav. En rien ! Sa Soucca était derrière sa maison tandis qu’un magnifique éthrog et loulav trônaient dans la pièce ! Je lui demandais alors avec beaucoup d’humilité les raisons de sa tristesse. Il me répondit : « Je ne te cacherais rien, mais cette année j’ai bien peur de ne pas pouvoir accomplir la Mitsva de dormir dans ma Soucca ! En effet, depuis quelques jours une bande d’ivrognes me font des problèmes. Ils m’ont même prévenu que cette année ils ne me laisseront pas dormir dans ma Soucca ! Le rav n’avait pas de force pour lutter contre cette bande de « vauriens », donc il ne savait pas quoi faire. Je lui proposai alors de dormir les sept jours de Souccoth sous sa cabane et de me tenir prêt pour en découdre avec les gêneurs. A l’époque j’étais un très fort gaillard, je n’avais peur de rien et encore moins d’une bande de soulards… Le rav était content et retrouva le sourire. Le jour de la fête, je me retrouvais à dormir à l’entrée de la cabane en tenant un lourd gourdin dans mes mains… Et l’heure dite arriva, vers les deux heures du matin des coups se firent entendre à la porte du rav : c’était bien la bande d’éméchés J’ai pris prestement mon bâton et je me suis posté devant le groupe et avec toutes mes forces j’ai donné des coups de part et d’autre pendant plusieurs minutes ! Le groupe de larrons était complètement désarçonné, ils pensaient se trouver devant un vieil homme sans défense et voilà qu’ils avaient en face d’eux un lion enragé ! En peu de temps, ils furent en déroute et depuis lors ils ne revinrent plus importuner le rav. A la fin de la fête, le rav était particulièrement heureux. Et au moment propice il se tourna vers moi en me disant combien il avait passé une fête magnifique et qu’il avait pu résider grâce à moi dans la cabane sainte les sept jours et aussi dormir. Il me dit alors : « Je te béni d’une longue vie jusqu’à 120 ans et aussi que tu ne vois pas mourir dans tes jours ta descendance ! » Fin de l’épisode qui remontait à plus de 100 années ! Donc conclu cet ancien juif d’Hongrie, quand mon fils te dit qu’il en a encore pour quatre ans à souffrir: il a raison, car j’ai 116 ans il me reste quatre ans pour accomplir la bénédiction du rav ! » L’Admour resta suffoqué par cette histoire et garda en tête les paroles du vieillard/jeunot… Durant les quatre années il garda contact avec le responsable de l’hospice ainsi qu’avec des proches du père. Quelques temps plus tard (précisément 4 ans après) on informa l’Admour que le vieillard venait de décéder. Une heure après, il appelle la direction de l’hôpital et on l’informe que le fils venait aussi de rendre son âme à l’âge vénérable de 94 ans. Fin de l’anecdote véritable.
On retiendra, tout du moins, le pouvoir de bénédiction des Tsadikim par le mérite de la joie des jours de Souccoth…
Coin Hala’ha : Durant les 7 jours de Souccoth (et en ‘houts la-arets huit jours) on résidera dans une Soucca. C’est une cabane faite au minimum de 3 pans (c’est mieux d’en faire 4) sur lequel on placera un toit, le « S’har ». La surface minimale est de 70 cm sur 70 cm avec une hauteur minimal de 98 cm. Le toit est fait d’un végétal qui sera détaché du sol (une branche d’un arbre sera impropre pour le toit de la Soucca tout le temps où elle est rattaché à l’arbre). On ne pourra pas utiliser un objet manufacturé, même de bois, pour confectionner le toit. Avant de poser le toit il faudra d’abord monter les pans puis placer le toit. On fera attention de placer la cabane sous le ciel. On vérifiera qu’il n’y a pas de feuillages (d’un arbre) ou un balcon au-dessus du toit de la Soucca même si c’est particulièrement élevé. Sinon cela rend la Soucca impropre.
Hag saméa’h à tous les Avré’him, Ba’houré Yechiva et tout le Clall Israël. De bonnes fêtes de Soukot.
On se retrouvera, si D’ le veut, pour la parachath Beréchit
David Gold
Soffer écriture ashkenaze et sépharade.
Pour tous ceux qui sont intéressés, je propose des beaux « Birkat Bait »/bénédiction de la maison, que j’ai écrit sur parchemin d’écriture Beit Yossef (dimension 15/20 cm). Prendre contact via les coordonnées suivantes:
Par mail 909094412g@gmail.com
Par téléphone au 00 972 55 677 87 47
On bénira Samuel Cohen (Paris/Madrid) et ses parents à l’occasion de ses fiançailles.
Qu’il mérite de fonder une Bait Nééman Be-Israël avec une belle descendance.
Une double bénédiction à la famille Choukroun de Villeurbanne à l’occasion des fiançailles de leurs enfants : Matti Chlomo Méir et de Sariél. Qu’ils aient le mérite de fonder leurs familles dans la pratique de de la Tora et des Mitsvoth.