Beaucoup d’obstacles séparent Benny Gantz et Binyamin Netanyahou qui devraient pourtant réunir leurs formations, Bleu Blanc pour Gantz et le Likoud pour Netanyahou, dans un gouvernement d’unité nationale comme le demande le président de l’État, Reouven Rivlin.
Chacun des deux, Netanyahou et Gantz appelle en attendant à la responsabilité nationale pour faire porter les conséquences d’un éventuel échec sur le second.
Un échec qui se concrétiserait par la nécessité catastrophique pour les Israéliens d’aller à de nouvelles élections, les troisièmes en moins d’un an, avec des conséquences économiques et sécuritaires d’envergure, car déjà des budgets très importants comme celui de la Défense sont gelés en l’absence d’un gouvernement représentatif.
On affirme du côté de Netanyahou comme dans l’entourage de Gantz que les pourparlers sont dans l’impasse.
Toutefois il existe un facteur déterminant à cette situation qui pourrait s’éclaircir dans les semaines à venir, dans deux circonstances importantes. La première serait la publication de la décision du procureur de l’Etat Avihai Mandelblit concernant une mise en examen, ou pas, de Binyamin Netanyahou sur un ou plusieurs des dossiers qui lui sont attribués, alors qu’il risque une inculpation pour corruption.
Dans l’absence de décision judiciaire, le statut de Netanyahou s’accompagne pour l’instant de beaucoup de ”si ” et de spéculations qui paralysent ses décisions et embarrassent ses futurs partenaires dans un gouvernement d’unité nationale, avec une rotation Netanyahou -Gantz.
La question est récurrente, Netanyahou devra-t-il démissionner, si oui, dans quelles circonstances?
Le second facteur pas moins décisif est d’ailleurs en partie lié au premier, c’est le temps, le temps, en réalité ”le vrai maitre de la situation.”
La situation des uns et des autres se sera éclaircie lorsqu’on approchera probablement de certaines réponses attendues. Pour Netanyahou sur ses risques judiciaires. Pour le Likoud également, car il se verrait certainement ébranlé dans ces circonstances et devrait prendre une décision concernant sa fidélité à un Netanyahou qui serait mis en examen.
Le Likoud prendrait -t-il le risque de perdre l’opportunité de participer à la direction du pays et de se retrouver sur les bancs de l’opposition, s’il se refusait à proposer un remplaçant de Netanyahou pour constituer un gouvernement d’unité nationale avec Benny Gantz ?
Si c’était le cas Gantz serait tenté de former un gouvernement minoritaire, même provisoire, donc sans le Likoud avec le soutien extérieur de Liberman et des partis arabes.
Bien qu’on affirme que cette option serait peu envisageable, la perspective du gâchis énorme d’aller à de nouvelles élections, pourrait toutefois être jugé préférable.
Avigdor Liberman accuse Netanyahou d’accumuler les obstacles en refusant de se défaire de son bloc de 55 députés incluant des formations religieuses orthodoxes. Liberman soupçonne Netanyahou d’espérer retrouver ce même bloc, à l’issue de nouvelles élections qu’il appelle de ses voeux.
Reste la possibilité que Netanyahou sorte blanchi de ses affaires judiciaires comme l’affirment ses avocats ou même avec une condamnation mineure. Dans ces conditions, le jeu politique serait probablement bouleversé.