Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz s’est employé lundi à arrondir les angles avec la Pologne, sans présenter les excuses attendues à Varsovie après ses propos sur les Polonais et l’antisémitisme.
Le Premier ministre polonais avait annulé la participation de Varsovie au sommet de Jérusalem, après les propos tenus par le ministre sur i24NEWS selon lesquels « les Polonais ont été nourris à l’antisémitisme depuis leur naissance », citant Yits’hak Shamir.
En outre, des responsables polonais avaient déclaré attendre des excuses du gouvernement israélien.
« Je ne regrette rien de ce que j’ai dit. Mes deux parents ont connu la Shoah, en tant que fils de survivants de la Shoah je dois dire la vérité », a déclaré jeudi M. Katz à Channel 13.
« Le gouvernement polonais mène une politique d’étroite collaboration avec l’Etat d’Israël », a toutefois rappelé M. Katz lundi à la radio publique.
Sur le rôle des Polonais dans la Shoah, M. Katz s’est gardé de présenter des excuses, sans réitérer ses accusations.
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Michael Schudrich, le Grand-rabbin de Pologne, et Monika Krawczyk, présidente du conseil d’administration de l’Union des communautés religieuses juives en Pologne, avaient par ailleurs indiqué dans une lettre que les paroles de Katz leur avaient portées préjudice en tant que Juifs vivant en Pologne.
Avant M. Katz, des propos prêtés par la presse à Benyamin Netanyahou, mais jamais corroborés officiellement, sur l’implication de Polonais dans l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale avaient heurté Varsovie.
Les services de M. Netanyahou avaient publié un communiqué selon lequel ses paroles avaient été déformées par les journalistes car il avait « parlé de Polonais, et non pas du peuple polonais ou de la Pologne ».
Ce nouveau pic de tension dans les relations entre la Pologne et Israël intervient après une importante crise survenue l’année dernière en raison d’une loi polonaise controversée, perçue en Israël et aux Etats-Unis comme une tentative implicite d’empêcher les survivants de la Shoah, en les menaçant de peines de prison, d’évoquer les crimes de Polonais à leur égard.
De tels crimes sont reconnus par la Pologne, mais Varsovie insiste sur l’absence de toute forme de collaboration organisée avec les nazis.
La Pologne a fini par amender cette loi, destinée, dans son optique, à défendre son image et celle des Polonais pendant la Seconde guerre mondiale, et les deux pays avaient annoncé une relance de leurs relations.
Source www.i24news.tv