Dans ce contexte, Emmanuel Macron a défendu vendredi le port du masque, « une contrainte raisonnable » pour « ralentir la circulation du virus » et permettre « à l’activité économique de repartir dans de bonnes conditions ».
« La dynamique de progression de l’épidémie est exponentielle » en France métropolitaine, prévient, vendredi 28 août, la direction générale de la santé dans son point quotidien. Plus de 7 300 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés entre jeudi et vendredi, et 32 nouveaux foyers d’infection mis au jour, précisent les autorités sanitaires. Si les indicateurs hospitaliers (nouvelles hospitalisations et admissions en réanimation) restent à des niveaux limités, ils sont en augmentation, notamment dans les régions où la circulation virale est la plus intense.
Alors que les autorités ont placé vingt et un départements en « zone rouge », la généralisation du port du masque, déjà en vigueur à Toulouse et Marseille, gagne d’autres grandes villes, dont Paris et les communes de la petite couronne, Strasbourg et les douze autres communes du département du Bas-Rhin comptant plus de 10 000 habitants.
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Paris et la petite couronne masqués pour les piétons
Depuis 8 heures vendredi, le port du masque – jusqu’à présent limité à des secteurs très fréquentés de la capitale – est de rigueur à tout moment dans toutes les rues de Paris et celles de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), sous peine d’une amende de 135 euros.
La mesure, annoncée jeudi par les autorités, devait initialement concerner les piétons, les cyclistes, les motards, ainsi que les adeptes du footing ou de la trottinette, mais la Préfecture de police de Paris a finalement décidé vendredi que les cyclistes et les joggeurs n’étaient pas soumis à cette obligation : « Le port du masque ne sera pas exigé » pour les personnes « exerçant une activité physique au titre de la course à pied ou du vélo », a-t-elle fait savoir dans un communiqué.
La préfecture accède ainsi à la demande de la Mairie de Paris, qui souhaitait une dérogation en ce sens. « Nous sommes opposés au port du masque à vélo parce que rien, sur le plan scientifique, n’atteste que c’est dangereux et c’est surtout très contre-productif », avait plaidé, vendredi matin, sur Franceinfo, Emmanuel Grégoire, premier adjoint (Parti socialiste) à la maire de Paris. Par ailleurs, selon ce dernier, il restera possible de fumer et manger dans l’espace public.
« On dit aux gens : “Prenez le vélo pour essayer de désengorger les transports en commun” et, en parallèle, on leur demande de porter un masque qui est particulièrement inconfortable », avait-il ajouté. La mairie réclamait également une dérogation pour les joggeurs, car « quiconque a fait du jogging dans sa vie sait que c’est impossible de le faire avec un masque », avait défendu M. Grégoire.
La capitale est considérée comme une zone à risque par plusieurs pays : la ville vient d’être ajoutée par la Belgique à sa liste des destinations européennes qui ne sont plus autorisées, tandis que le Danemark a déconseillé les voyages « non nécessaires » en France.
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Extension du port du masque à Bordeaux et dans le Bas-Rhin
La généralisation du port du masque, déjà en vigueur à Toulouse et à Marseille, gagne d’autres grandes villes. Le masque sera ainsi obligatoire dès samedi 8 heures, et « jusqu’au 30 septembre au moins », à Strasbourg et dans les douze autres communes du Bas-Rhin comptant plus de 10 000 habitants, a annoncé vendredi la préfète du département, Josiane Chevalier.
Cette obligation s’imposera aux « personnes de plus de 11 ans », mais celles « pratiquant des activités physiques, sportives et artistiques » en seront exemptées, « de même que les personnes en situation de handicap », a précisé Mme Chevalier, invoquant « une accélération inquiétante » de l’épidémie, « en particulier chez les jeunes ».
Le masque sera également obligatoire à partir de lundi dans la majeure partie du centre-ville de Bordeaux, dont les quais de la Garonne, a annoncé vendredi le maire (Europe Ecologie-Les Verts), Pierre Hurmic. « On ne s’interdit pas d’étendre le périmètre dans la semaine ou les semaines qui viennent » si nécessaire, a-t-il averti.
En visite dans un laboratoire pharmaceutique à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), vendredi, sur le thème de la souveraineté sanitaire et industrielle, Emmanuel Macron a défendu le port du masque. C’est « une contrainte raisonnable que nous devons accepter pendant un temps, parce qu’elle permet de ralentir la circulation du virus et (…) à l’activité économique de repartir dans de bonnes conditions », a estimé le chef de l’Etat.
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Dans l’Hérault, interdiction de danser dans les bars et les lieux publics
Il est désormais interdit de danser dans les bars et les « établissements recevant du public », ainsi que dans les lieux publics, « couverts ou non », de l’Hérault, placé jeudi en « zone de circulation active » du coronavirus, en vertu d’un arrêté préfectoral.
La préfecture évoque de « nouvelles mesures de protection » à propos de ces dernières restrictions prises par un arrêté daté de jeudi et valable jusqu’au 15 septembre. Une « dérogation est accordée pour les activités des établissements d’enseignement de la danse », ajoute encore la préfecture de l’Hérault.
Par ailleurs, « les autorisations de manifestations, évènements, rassemblements sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public mettant en présence simultanée plus de dix personnes seront strictement limitées en lien avec les maires des communes concernées », annonce-t-elle également la préfecture.
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Les personnes avec des symptômes majoritaires parmi les cas positifs
Toujours selon Santé publique France, les patients présentant des symptômes du Covid-19 sont désormais majoritaires parmi les personnes testées positives au nouveau coronavirus. Jusqu’ici, une majorité des cas positifs étaient des personnes asymptomatiques, porteuses du virus et donc susceptibles d’être contagieuses, mais qui ne présentaient pas elles-mêmes de signes de la maladie.
« Plus de la moitié des cas positifs (51 %) présentaient des symptômes » au cours de la semaine du 17 au 23 août, contre 48 % la semaine précédente, souligne l’agence dans son point hebdomadaire. Le nombre de cas positifs a poursuivi sa « progression exponentielle », en augmentation de 58 %, plus rapide que celle du taux de dépistage (+ 32 %). Cette hausse est plus rapide chez les jeunes adultes (+ 86 % chez les 20-24 ans, + 65 % chez les 25-29 ans), mais elle concerne « l’ensemble des classes d’âge », souligne l’agence sanitaire, avec par exemple 43 % de cas en plus chez les 65-74 ans et 13 % en plus chez les personnes âgées d’au moins 75 ans.
Santé publique France pointe aussi une poursuite de la hausse des nouvelles hospitalisations (+ 7,5 %, à 1 084) et admissions en réanimation (+ 36 %, à 174). L’agence met en évidence une « poursuite de l’augmentation » du nombre de foyers de contagion et une « augmentation des nombres de signalements dans les Ehpad ». Le nombre de décès liés au Covid-19 a en revanche diminué, avec 65 morts contre 97 la semaine précédente.
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Plus de 1 000 cas en Guadeloupe
La Guadeloupe a enregistré 374 nouveaux cas de Covid-19 durant la semaine du 22 au 20 août, atteignant le nombre total de 1 145 cas confirmés par test PCR sur l’île. Les mesures barrières seront donc renforcées à partir de samedi. Ainsi, « la pratique de toute activité dansante dans les établissements recevant du public et sur les lieux publics est interdite sur l’ensemble du territoire de la Guadeloupe », de même que « la vente d’alcool à emporter et la consommation d’alcool sur la voie publique, de 20 heures à 6 heures », a annoncé le préfet Alexandre Rochatte.
Par ailleurs, « à compter du lundi 31 août à 6 heures et jusqu’au 21 septembre, le port du masque de protection devient obligatoire à l’extérieur pour toute personne âgée de onze ans et plus ». Sont concernés « les bassins, les plans d’eau, les chemins et sentiers de randonnées » et « la pratique des activités sportives excepté lorsque les protocoles sanitaires fixés par les fédérations sportives délégataires le prévoient », précise un communiqué de la préfecture.
Source:© Progression « exponentielle » de l’épidémie en France métropolitaine