Le procès d’Abdelkader Merah et de l’homme qui a fourni des armes à son frère s’ouvrira lundi prochain devant la Cour d’assises terroriste de Paris.
Plus de cinq ans après les effroyables tueries de Montauban et Toulouse, au cours desquelles trois militaires, trois enfants et un enseignant juifs ont trouvé la mort, le procès de l’affaire Merah va s’ouvrir ce lundi devant la Cour d’assises spéciale de Paris.
Un procès particulier puisque le principal coupable, Mohamed Merah, abattu par les équipes du Raid le 22 mars 2012, ne répondra jamais de ses actes. Il s’agira donc surtout de juger deux de ses complices présumés: son frère Abdelkader Merah poursuivi pour complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, et Fettah Malki, un délinquant toulousain, renvoyé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
De quoi sont-ils soupçonnés?
Incarcéré depuis mars 2012, Abdelkader Merah est soupçonné d’avoir été associé à des actes préparatoires aux tueries, notamment au vol du scooter utilisé par Mohamed Merah pour ses crimes, quelques jours avant les tueries. Suspecté d’avoir été le mentor de son petit frère, l’homme, aujourd’hui âgé de 35 ans, lui aurait par ailleurs délivré des conseils opérationnels pour préparer ses attaques. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Fettah Malki, un délinquant toulousain âgé de 34 ans, a quant à lui reconnu avoir fourni à Mohammed Merah un pistolet mitrailleur Uzi et le gilet pare-balles que ce dernier portait lors de l’assaut du Raid à son domicile le 22 mars 2012. Il encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle.
Un procès inédit
Avec 24 jours d’audience prévus, le procès de l’affaire Merah, qui ne sera pas filmé comme le souhaitaient certaines familles de victimes, constitue le premier procès de cette ampleur lié à la vague d’attaques terroristes qui ont frappé la France ces dernières années.
117 tomes de procédure ont été épluchées pour préparer ce procès hors norme dont le verdict doit être rendu le 3 novembre prochain. Preuve de l’intérêt qu’il suscite, 139 journalistes sont accrédités pour suivre les débats auxquels doivent participer 49 témoins et 11 experts devant 23 avocats et 232 parties civiles.