Une princesse de Bahrein, des enfants afghans et palestiniens soignés en Israël

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L’hôpital Wolfson de Holon sauve des vies à des milliers d’enfants, la moitié d’entre eux sont palestiniens

Malgré une situation politique chaotique au Moyen-Orient, depuis plusieurs années, Israël dispense des soins médicaux aux civils des pays voisins n’ayant aucune relation diplomatique officielle avec l’Etat hébreu.

Dans le nord d’Israël, 1.320 blessés syriens ont été pris en charge par plusieurs hôpitaux, dont 150 enfants selon les données officielles du ministère de la Santé publiées il y a deux semaines.

Le centre médical Wolfson de Holon (centre) a pour sa part accueilli ces dix dernières années, 4.100 enfants étrangers dans le cadre d’un projet humanitaire de l’association Save a Child’s Heart (Sauver le cœur d’un enfant) qui rassemble une équipe de chirurgiens et de cardiologues israéliens, aidés d’autres professionnels de santé.

Près de la moitié de ces enfants sont palestiniens ou issus de pays arabes, notamment d’Irak, de Syrie et d’Afghanistan, d’autres sont conduits en Israël grâce à des missions médicales, intervenant dans pas moins de 53 pays en voie de développement.

Des patients du monde entier

Tous les mardis, le centre médical Wolfson accueille des enfants palestiniens de Cisjordanie ainsi que de la bande de Gaza.

« La plupart de nos patients sont des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza depuis le début d’un projet qui a été lancé il y a déjà 20 ans », confie le Dr Akiva Tamir à i24NEWS, chef du service de cardiologie pédiatrique de l’hôpital Wolfson.

« En 20 ans, nous avons soigné quelque 4 000 enfants, originaires de plus de 50 pays. La moitié d’entre eux sont palestiniens, mais nous nous sommes occupés aussi de centaines d’enfants venus de Syrie et d’Irak », a-t-il ajouté.


Hiba Zoabi

« Nous accueillons les enfants pour des examens, et nous faisons les analyses nécessaires afin de déterminer le traitement approprié pour chacun. Nous agissons aussi dans les délais les plus courts auprès des patients qui nécessitent des soins intensifs », précise Tamir.

« Darin, une petite fille palestinienne âgée de 5 ans originaire de ‘Hévron, est arrivée à l’hôpital en 2012 après avoir subie une opération chirurgicale, ayant engendré de graves complications », raconte le Dr. Alona Raucher, cardiologue à l’hôpital Wolfson.

« Elle se rétablit petit à petit, et c’est un miracle », se réjouit-elle, ajoutant que « la petite fille devra subir de nouvelles interventions ».

Sauver un coeur

Le Dr. Raucher souligne l’importance des soins continus auprès des enfants, qui bénéficient d’un suivi médical après leur rétablissement, et les « enfants de Gaza et de Cisjordanie viennent chaque semaine pour effectuer les examens nécessaires », explique-t-elle.

« Les autres enfants obtiennent un suivi à l’étranger grâce aux missions médicales », ajoute-t-elle.


Tamar Shapira, responsable des relations publiques de l’association Save a child’s heart (SACH) a beaucoup insisté sur la contribution apportée par le ministre Ayoub Kara (Likoud), ancien vice-ministre des Affaires régionales.

« Selon des données internationales, un enfant sur 100 souffre d’une maladie cardio-vasculaire, un tiers d’entre eux aurait besoin de soins médicaux pour être sauvés. Ce qui explique pourquoi ce programme médical est indispensable », a-t-elle expliqué à i24NEWS.

L’association Save a child’s heart a été fondée il y a 21 ans par le chirurgien Dr. Amram (Ami) Cohen, et depuis prodigue des soins à des enfants venus des quatre coins du monde, y compris d’Ethiopie, du Vietnam, de Moldavie, du Nigeria, du Ghana, d’Ouganda, du Congo, du Zimbabwe, de Zanzibar, du Rwanda, de Somalie, de l’Erythrée, du Sri Lanka, de Chine, du Kazakhstan, de Roumanie et d’Ukraine.

Les enfants viennent par groupe de 4 à 7, accompagnés d’un parent, d’un proche, ou d’une infirmière de leur pays.

Ils séjournent dans une maison pour enfants à ‘Holon, gérée par l’association, où ils résident entre six et huit semaines, en fonction des besoins.

La maison SACH peut accueillir en tout 24 enfants, ainsi que trois volontaires étrangers et deux médecins en formation au sein du programme.

Enfant afghan

« On m’a dit, à la naissance de Mohamed, qu’il ne pouvait pas respirer. Il s’est avéré qu’il souffrait des artères coronaires, et qu’il devait subir une intervention chirurgicale sur le champ », raconte Jawad Kashkish à i24NEWS, le père de Mohamed âgé de trois ans, un Palestinien du village de ‘Hal’houl près de ‘Hévron.

« Après avoir rempli les formalités, une ambulance l’a emmené à l’hôpital Wolfson où il a été opéré avec succès. Nous venons ici chaque année pour faire le suivi de son état de santé. Mon fils vit maintenant une vie normale », explique-t-il.

Au chevet de son fils, Mohamed Yakoub, venu d’Afghanistan, avait appris qu’il était dans un état critique.

« Mon fils ne pouvait plus respirer. Il avait deux ans, et ses problèmes cardiaques ralentissaient sa croissance », explique-t-il.

Princesse de Bahreïn

Palmon, 13 ans, et Natasha, six mois, sont arrivés à l’hôpital avec leur mère depuis le Kenya. Palmon s’est fait opérer du cœur et son état est maintenant stable. Natasha, elle, ne pèse que 3,7kg. Nava Gershon, l’infirmière en chef du département explique à i24NEWS qu’elle va se faire opérer pour réparer son palais, mais qu’elle doit d’abord prendre du poids.


Heba Zoabi

Ces deux enfants sont arrivés en Israël après avoir reçu des soins donnés par une mission médicale en Tanzanie en novembre dernier.

Jumaa Ahmad, vient du Kurdistan. Sa fille Nyan a été admise à l’unité de soins intensifs.

« Ils ont opéré ma fille. Elle avait des problèmes avec les valves de son cœur. Ils les lui ont remplacées, et elle va tout à fait bien maintenant. Aujourd’hui, nous sortons de l’hôpital. Nous reviendrons pour assurer le suivi nécessaire, jusqu’à ce que nous obtenions les autorisations pour rentrer chez nous ».

Une princesse de Bahreïn est, elle, arrivée grâce aux liens étroits qu’entretient le ministre Ayoub Kara avec les dirigeants de différents pays du Moyen-Orient.

Le ministre Ayoub Kara

« Ils ont fait venir cette princesse de Bahreïn pour qu’elle bénéficie d’un traitement médical en Israël », raconte Kara.

« Elle n’est pas arrivée dans le cadre du projet. Elle a insisté pour se faire soigner en Israël car elle fait entièrement confiance au système de santé israélien. Elle a constaté que les taux de guérison sont élevés », poursuit-il.

« Ils m’ont alors contacté via le dirigeant d’un pays tiers. Je suis alors allé voir le Premier ministre, j’ai rempli tous les formulaires pour son hospitalisation ici. Puis elle est venue avec son mari, elle était vraiment dans un état désespéré. Ils l’ont opérée dès qu’elle est arrivée, puis elle est revenue dans son pays après trois mois », a précisé Kara.

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