Ce n’est pas un hasard si de nombreux djihadistes britanniques sont issus de Birmingham, surnommée « la capitale djihadiste de la Grande-Bretagne ». Sur la photo: Mosquée Centrale de Birmingham en Angleterre. (Source de l’image: Oosoom / Wikimedia Commons)
par Giulio Meotti
- Que 140 000 musulmans se sont récemment rassemblés en Angleterre pour une prière publique organisée par une mosquée connue pour son extrémisme et ses liens avec le terrorisme djihadiste, ne devrait pas seulement alarmer les autorités britanniques, mais aussi les gouvernements de tous les autres pays européens.
- Mieux que l’Europe, ces pays arabes savent que pour contenir l’intégrisme islamique, il est crucial de contrôler la rue.
En octobre 2017, une tempête médiatique mondiale a stigmatisé la prière publique de masse que les catholiques polonais avaient organisé une à travers le pays. La BBC a jugé la manifestation « discutable » car elle « pouvait être perçue comme un soutien au refus de l’Etat polonais d’ouvrir les frontières aux migrants musulmans ».
Mais en juin 2018, nul n’a jugé discutable qu’en Angleterre, la mosquée Green Lane réunisse 140 000 musulmans dans le parc Small Heath de Birmingham pour une prière publique de fin de Ramadan.
La France débat encore de l’opportunité de bloquer les prières de rue. « Ils ne prieront pas dans la rue, nous empêcherons les prières de rue », a annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.
« L’espace public ne peut pas être occupé de cette manière », a déclaré la présidente du conseil régional de Paris, Valérie Pécresse, qui a pris la tête d’une manifestation de protestation de conseillers et de députés. En Italie, des centaines de musulmans ont prié à côté du Colisée et des prières musulmanes ont eu lieu devant la cathédrale de Milan .
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Quand les musulmans de toute l’Europe ont célébré le dernier jour du ramadan à coups de prières de rue, les places des grandes villes – de Naples (Italie) à Nice (France) ont été submergées. La prière de rue annuelle de Birmingham a débuté en 2012 avec 12 000 fidèles. Deux ans plus tard, ils étaient 40 000. En 2015, leur nombre est passé à 70 000. En 2016, ils étaient 90 000 et 100 000 en 2017. En 2018, leur nombre a atteint 140 000. Combien seront-ils, l’an prochain ?
« Les deux églises [locales] sont presque vides, mais la mosquée de Brune Street Estate souffre de surpopulation », a noté The Daily Mail de Londres.
« La mosquée elle-même est à peine plus grande qu’une petite pièce louée dans un centre communautaire et ne peut contenir que 100 personnes au maximum. Mais le vendredi, faute de place, trois à quatre cent fidèles débordent dans la rue ou ils occupent une surface équivalent à la taille de l’église Saint Mary, presque vide, sur la route ».
La prière publique n’est pas une manifestation « normale » de la liberté de culte telle qu’il est légitime de la trouver en Occident. Mais certains musulmans extrémistes utilisent ces événements publics comme une alternative à la laïcité européenne.
Qu’en est-il des prières de rue au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ? En Tunisie, la prière de rue a été interdite. Et en Égypte, la prédication par haut-parleur a été interdite dans vingt mille mosquées pendant tout le ramadan. « Les salafistes et les Frères musulmans ont pris le contrôle de plusieurs de ces mosquées et ont continué à les utiliser pour diffuser leurs conceptions religieuses dévoyées » a déclaré Jaber Taya, porte-parole du ministère égyptien des dotations religieuses. Mieux que l’Europe, les pays arabes savent que la maitrise de l’extrémisme passe par le contrôle de la rue.
A Birmingham, l’une des villes les plus islamisées d’Angleterre, la prière de rue annuelle a lieu sous la direction de la Mosquée Green Lane, siège de l’organisation radicale Markali Jamat Ahi Hadith, affiliée au soi-disant modéré Conseil musulman de Grande-Bretagne. Non seulement la Mosquée Green Lane interdit aux femmes de porter des pantalons ou d’utiliser Facebook, mais ses prêcheurs exhortent à la haine des non-musulmans. Abu Usamah, l’un des principaux imams de la mosquée, a été enregistré disant : « Oussama Ben Laden vaut mieux qu’un millier de Tony Blair, parce qu’il est musulman »; « Allah a créé la femme déficiente. Même si elle a obtenu un doctorat, son intellect est incomplet » ; il a préconisé également de « jeter » les homosexuels du sommet des montagnes.
Un reportage dans le journal français Le Figaro concluait:
« Birmingham est la deuxième plus grande ville d’Angleterre après Londres. Elle compte près d’un million d’habitants, dont la moitié sont des immigrés et un quart sont musulmans. Dans le quartier très populaire de Small Heath, à l’est du centre, 95% de la population est musulmane.
« Les nombreuses mosquées offrent un très large éventail de pratiques allant du soufisme au salafisme le plus radical, comme la mosquée Salafi … Certaines boutiques affichent des heures de fermeture qui correspondent à celles des prières quotidiennes …
« Les librairies sont religieuses. Les agences de voyages garantissent des vacances « halal » en direction de destinations où les clients – en particulier les clientes – ont accès à des hôtels ou les femmes ne peuvent pas croiser les hommes et ou les piscines ont des horaires séparés qui préservent « la modestie des femmes ».
Ce n’est sans doute pas une coïncidence si de nombreux djihadistes britanniques sont issus de Birmingham, surnommée « la capitale djihadiste de la Grande-Bretagne ». Le magazine français L’Obs a publié une enquête sur les islamistes français qui migrent à Birmingham pour profiter d’un environnement plus libre et plus multiculturel.
Que 140 000 musulmans se sont récemment rassemblés en Angleterre pour une prière publique organisée par une mosquée connue pour son extrémisme et ses liens avec les terroristes djihadistes, ne devrait pas seulement alarmer les autorités britanniques, mais également les pouvoirs publics d’autres pays européens.
Giulio Meotti, journaliste culturel à Il Foglio, est un journaliste et auteur italien
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