Ramy Kuschner voulait participer à l’enterrement de la mère d’un proche. Pour ce faire, il a prit le train qui l’a amené à la station de chemin de fer de Modi’in, et il pensait trouver un taxi. Mais non, aucun taxi n’était là. Avior Ra’hamim, un gardien oeuvrant dans cette gare, l’a vu et a constaté son désarrois. Que peut-il faire pour lui ? Rien, juste lui prêter sa voiture, ce qu’il fit…
Kuschner (59 ans) avait donc comme projet de participer à l’enterrement de la mère d’un ami, qui devait avoir lieu dans la région de Modi’in, l’une des nouvelles villes du centre du pays. Après le train, il continuerait soit en bus, soit en taxi. Mais à sa sortie de la gare, il fut plus que désolé de constater que rien de tout cela n’était praticable : pas d’autobus, pas de taxi… Une nouvelle ville, disions-nous…
En fait, pas même âme qui vive. Sauf une personne préposée à la garde de la gare. « Il m’a suggéré de téléphoner à l’une ou l’autre des compagnies de taxi de la ville, mais aucune voiture n’était disponible. Ah, un autobus arriva, mais il ne daigna pas s’arrêter… Je me suis senti en difficulté, sans comprendre pourquoi cela devait m’arriver. » Il était 15 h, et l’enterrement était censé commencer à cette heure. Il demanda au gardien comment on faisait pour rejoindre le cimetière à pied, mais Avior comprit que ce n’était pas une solution : jamais de la vie il ne pourrait y arriver afin la fin de l’enterrement. Sans hésiter, Avior sortit les clefs de sa voiture de sa poche, les mit entre les mains de Kuschner, et l’invita à prendre sa voiture. Comme cela, sans garantie, sans rien.
« Je l’ai fait de manière naturelle, se rappelle Avior. Je luis ai dit de partir de suite, s’il voulait arriver à temps. Je n’avais aucun doute qu’il ne disparaitrait pas avec la voiture, je voulais juste l’aider. A dire vrai, c’est en fait la première fois que je fais une pareille chose, de prêter ma voiture à un inconnu, mais nous sommes tout le temps en train d’aider les gens, cela fait partie de notre vocation. »
Kuschner, pour sa part, a évidemment rendu le véhicule à son retour. « J’ai pleuré à l’aller, peut-être en souvenir de la mère de cet ami, mais aussi du fait de mon émotion : me prêter la voiture, sans autre forme de procès ! C’est extraordinaire. Je suis revenu, et lui ai acheté une glace, à titre de remerciement… »
Qui dit que le ‘hessed que l’on peut trouver entre des Juifs est en perdition ?
Ynet, Royi Rubinstein