Inutile de parler une fois de plus de la propagande diffusée dans la presse française. C’est un fait : la presse française est effroyablement désinformatrice sur quasiment tous les sujets qu’elle aborde.
Mais il y a en elle pire que la simple désinformation, et c’est ce qui explique pourquoi j’écris cet article.
A de rares exceptions près, la presse française est, à mes yeux, (re)devenue antisémite.
Elle déplore que des Juifs soient assassinés en France (et encore le fait-elle souvent assez modérément), mais que des Juifs vivant dans l’Etat juif soient assassinés ne la dérange pas vraiment : les articles publiés après chaque attaque terroriste “palestinienne” sont, en général, éloquents et se passent de commentaires.
Que l’Etat juif soit victime d’agressions incessantes, et que des incitations à la haine et aux meurtres antisémites soient diffusées sans cesse dans les médias “palestiniens” et dans les salles de classe des territoires indûment occupés par les organisations terroristes islamiques “palestiniennes” lui parait si normal qu’elle s’abstient totalement d’évoquer le sujet.
Il n’y a, semble-t-il, plus même à inciter la plupart des journalistes français s’occupant du Proche-Orient à écrire ou dire des choses odieuses sur Israël et les Juifs israéliens : ils semblent le faire spontanément.
Si vous leur parlez, ils vous diront qu’ils ne sont pas antisémites, et ils prendront un air outré. Ils débiteront alors devant vous les principaux composants de la propagande habituelle. Israël “colonise”. Israël “occupe” des territoires de manière “arbitraire” et brutale. Les “Palestiniens” sont désespérés. Ils doivent “résister”.
Si vous insistez, ils “déploreront” brièvement les morts juifs, mais insisteront pour dire que ceux qui sont tués par les “Palestiniens” sont israéliens avant d’être juifs, et ajouteront, dans un élan de relativisme nauséabond qu’il y a aussi des morts “palestiniens” (ils ne diront, bien sûr, pas que la quasi totalité des morts “palestiniens” ont été tués parce qu’ils tuaient ou tentaient de tuer des Juifs).
Si vous évoquez les incitations à la haine et aux meurtres antisémites dans les médias “palestiniens”, ils tenteront de détourner la conversation ou vous diront qu’il y a des “extrémistes juifs” et vous traiteront vous-même d’extrémiste.
Il y a derrière tout cela un demi siècle d’endoctrinement intensif et omniprésent en France, le remplacement peu ou prou complet de l’histoire d’Israël et de la “cause palestinienne” par une propagande vicieuse qui occulte les faits ou les déforme absolument.
Il y a la destruction plus large de la connaissance qui fait que les mots perdent leur sens, que les définitions de la démocratie, du totalitarisme et du terrorisme s’effacent, que ce qui distingue une société libre d’une dictature criminelle s’estompe dans les esprits, tout particulièrement lorsque la société libre s’appelle Israël.
Il y a une adhésion sans bornes à la “cause palestinienne” : ceux qui ont créé la cause palestinienne savaient que créer de toutes pièces un “petit peuple” du “tiers-monde” censé être “opprimé” par une “puissance impérialiste” ferait saliver toute la gauche planétaire avec autant d’efficacité que la sonnette qui faisait saliver les chiens de Pavlov.
Il y a deux millénaires de mépris et de haine en Occident vis-à-vis des Juifs, qui font que mépriser et hair des Juifs est toujours bien plus facile et est presque une partie de l’inconscient collectif dans toute l’Europe. Pendant plus de vingt ans (1945-1978), l’extermination des Juifs d’Europe a été absente des discours en France et en Europe. Puis il y a eu la diffusion de la série américaine Holocauste, le film Shoah, le “devoir de mémoire”. Nous sommes au moment où le “devoir de mémoire” s’efface et où nombre d’Européens en ont assez de se dire que l’Europe a été coupable et commencent à se dire que les Juifs les irritent.
Il y a la politique arabe de la France, commencée par le Général de Gaulle et son discours clairement antisémite en 1967, et la politique arabe de la France est devenue depuis la politique islamique de l’Europe qui fait que la France et l’Europe ont adopté peu à peu la position de l’obséquiosité servile vis-à-vis du monde musulman et ont appris à utiliser les mots de détestation employés dans le monde musulman vis-à-vis de l’Etat juif et des Juifs qui y habitent.
Il y a eu l’islamisation de la France et de l’Europe et la dissémination en France et en Europe de la vision islamique des Juifs, d’Israël et du Proche-Orient.
Il y a les conséquences.
Israël est l’Etat qu’en France et en Europe on peut haïr et mépriser presque sans retenue.
Les terroristes islamiques les plus abjects et les plus sanglants peuvent, dès lors qu’ils sont “palestiniens”, et dès lors que les Juifs qu’ils tuent sont israéliens, se trouver parés de toutes les qualités et même figurer sur la couverture d’un grand magazine.
Des musulmans qui admirent les terroristes islamiques “palestiniens”, qui haïssent et méprisent Israël, qui se réjouissent quand des terroristes islamiques “palestiniens” tuent des Juifs israéliens et qui lisent ce que la presse française dit sur la “cause palestinienne”, sur Israël et sur les Juifs israéliens en viennent aisément à détester les Juifs en France et en Europe, et certains de ces musulmans passent à l’acte et tuent.
La presse française ensuite déplore que des Juifs soient assassinés en France et en Europe.
La plupart des journalistes français s’occupant du Proche-Orient vous diront qu’ils n’y sont pour rien, bien sûr….
Qui oserait douter du fait qu’ils n’y sont pour rien ?
© Guy Millière pour Dreuz.info