Le président tchèque, ami d’Israël, Milos Zeman, largement réélu

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Czech President Milos Zeman speaks during an interview with Reuters at Prague Castle in Prague January 9, 2014. REUTERS/David W Cerny

Le « tout sauf Zeman » de son rival, le pro-européen Jiri Drahos, n’aura pas suffi à faire de l’ombre au président populiste sortant.

L’arithmétique aurait dû offrir une large victoire au candidat proeuropéen Jiri Drahos. Mais la politique n’est pas affaire de sciences et le président tchèque sortant pro-russe, Milos Zeman, a été reconduit par les électeurs, samedi 27 janvier, avec 51,4 % des suffrages.

Quatre candidats du premier tour avaient pourtant accordé leur soutien au chimiste retraité âgé de 68 ans, peu charismatique et issu de la société civile, qui pensait pouvoir capitaliser sur le rejet que suscite le chef de l’Etat, en mauvaise santé et adepte des alcools forts, chez une partie des électeurs. Il n’a pas réussi à rassembler suffisamment et ne recueille que 48,6 % des voix, dans ce pays d’Europe centrale qui compte 10,5 millions d’habitants et a rejoint l’Otan, tout comme l’Union européenne.

Plébiscité dans les villes moyennes et les campagnes

« Les cinq prochaines années seront mobilisées par le travail et je m’en réjouis », a affirmé M. Zeman après l’annonce de sa victoire. « Je promets de travailler autant qu’avant. » Le président doit sa victoire aux villes moyennes et aux campagnes, où les personnes touchant les revenus les plus bas l’ont plébiscité. M. Drahos, lui, a fait le plein des voix dans la capitale et chez les plus diplômés.

« Jiri Drahos n’a pas vraiment tendu la main aux électeurs des candidats du premier tour qui avaient appelé à voter pour lui et c’est une erreur », affirme le politologue Jiri Pehe. « Il semble que certains d’entre eux aient préféré rester chez eux ou même aient voté pour le président sortant. Par ailleurs, le manque d’expérience politique de M. Drahos lui a sans doute fait perdre des points pendant les deux débats télévisés, au cours desquels il n’a pas été très bon. »

Les Tchèques ont préféré s’en remettre à ce qu’ils connaissent : avant de s’afficher aux côtés de Donald Trump, jusqu’à vouloir que Prague reconnaisse à son tour Jérusalem comme étant la capitale d’Israel, Milos Zeman, 73 ans, a été l’une des figures de la transition de 1989.

Rejet de l’immigration et de l’islam

Gros fumeur, il est marié à son ancienne secrétaire, de plus de vingt ans sa cadette, et a l’insulte facile lorsqu’il s’agit de ses opposants. Il a fait émerger la sociale-démocratie dans le pays, avant de présider le parlement et de diriger le gouvernement entre 1998 et 2002. Il a ensuite été le premier président élu au suffrage universel direct, en 2013, rassemblant 54,8 % des suffrages.

Depuis, il s’est rapproché de la Russie – soutenant par exemple l’annexion de la Crimée par Moscou – et de la Chine. Il a misé toute sa campagne sur le rejet de l’immigration et de l’islam, s’opposant à l’adoption de quotas obligatoires de réfugiés. Car selon lui, l’afflux de migrants vers l’Europe est une « invasion » organisée par les Frères musulmans. Il a aussi soufflé le chaud et le froid, concernant l’adoption par son pays de la monnaie commune : la République tchèque compte toujours en couronnes.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2018/01/27/presidentielle-tcheque-le-sortant-prorusse-milos-zeman-reelu_5248128_3210.html#MkfzZExLMiz4xtxc.99

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