Pour la première fois, un F-35B a transmis des données tactiques à un système d’artillerie HIMARS afin de détruire une cible

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Le 11 octobre, le Pentagone a décidé de clouer temporairement au sol l’ensemble de ses avions de combat F-35 afin d’inspecter leurs circuits d’alimentation en carburant. Cette décision a été prise après la perte de l’un de ces appareils – un F-35B de l’US Marine Corps – lors d’un vol d’entraînement à Beaufort, en Caroline du Sud.

Nul doute que cette mesure alimentera les critiques contre cet avion, issu d’un programme qui, mené par Lockheed-Martin, est le plus onéreux jamais mené outre-Atlantique, avec un coût avoisinant les 400 milliards de dollars pour 2.500 exemplaires commandés.

La principale caractéristique du F-35, du moins celle qui est le plus souvent mise en avant, est sa furtivité. Mais un autre de ses points forts est sa capacité à fusionner et à relayer des données tactiques afin de permettre à d’autres types d’avions (bombardiers par exemple) d’intervenir en-dehors d’un environnement contesté.

Comme l’avait souligné le général André Lanata, quand il était le chef d’Etat-major de l’armée de l’Air [CEMAA], cette capacité, liée à la furtivité, « change la donne au niveau des capacités opérationnelles. »

Or un test réalisé récemment par l’US Marine Corps à Yuma [Arizona] laisse entrevoir de nouvelles possibilités pour le F-35B [la version à décollage court et atterrissage vertical, ndlr].

Ainsi, pour la première fois, un système d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System, un lance-roquettes multiple] a détruit une cible grâce à des données tactiques fournies par un F-35B.

« Nous avons pu connecter le F-35 à un HIMARS pour viser une boîte CONEX [une sorte de conteneur, ndlr] particulière », a affirmé le général Rudder, lors d’un colloque organisé par le Center for Strategic and International Studies. Ce tir a « entièrement été réalisé par liaison de données », a-t-il précisé.

Le F-35B a ainsi utilisé ses capteurs pour ensuite transmettre les données relatives à l’emplacement de la cible au système HIMARS, qui l’a détruite.

Produit par Lockheed-Martin, le M142 HIMARS peut tirer des roquettes GMLRS-U guidées par GPS sur des cibles situées à 70 km de distance ainsi que des missiles MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System] d’une portée de 300 km.

L’US Marine Corps ne cesse de chercher à optimiser l’emploi de son artillerie. En 2017, un système HIMARS avait été installé sur le pont d’un navire d’assaut amphibie. Il s’agissait alors de valider un nouveau concept devant permettre à un groupe de débarquement de préparer le terrain tout en restant à distance de sécurité.

Plus récemment, une unité d’artillerie de l’USMC a embarqué, avec un système HIMARS, à bord d’un avion de transport MC-130, généralement utilisé pour les opérations spéciales. Après avoir décollé de Fort Campbell [Kentucky], l’appareil s’est dirigé vers Dugway Proving Grounds [Utah]. Une fois sur place, les Marines ont déployé le lance-roquettes multiple, fait feu à quatre reprises sur deux cibles, avant de « décrocher » et de revenir à leur base de départ.

« L’exercice visait à démontrer la capacité de l’USMC à déployer ses capacités HIMARS et à s’insérer rapidement dans une zone de combat par avion », avait expliqué le Pentagone à l’époque.

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