Poutine peut-il éloigner le Hezbollah des frontières d’Israël ?

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Visiting Russia's President Vladimir Putin (L) and Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu R) speak after making their joint statements following their meeting and a lunch in the Israeli leader's Jerusalem residence, on June 25, 2012. Putin is on a rare trip to Israel where he is expected to hold talks on the situation in Syria and Iran's nuclear programme. AFP PHOTO/ RIA-NOVOSTI/ POOL/ ALEXEY DRUZHININ (Photo credit should read ALEXEY DRUZHININ/AFP/Getty Images)

Poutine peut-il éloigner le Hezbollah des frontières d’Israël ?

 

 

Les frontières nord d’Israël avec la Syrie et le Liban sont au centre de l’attention, cette semaine,alors que le Premier Ministre Binyamin Netanyahou se prépare à soulever les inquiétudes d’Israël concernant le sud de la Syrie, lors d’une rencontre cruciale avec le Président russe Vladimir Poutine, mercredi 23 août, à Sotchi ville balnéaire de la Mer Noire.

Le Bureau du Premier Ministre à Jérusalem a souligné qu’il pourrait être accompagné par le directeur du Mossad, Yossi Cohen. Il revient tout juste d’une tentative manquée à Washington, visant à attirer l’attention de l’Administration Trump quant à la détérioration de la situation sécuritaire aux frontières nord d’Israël, où les troupes musulmanes russes ont déjà pris position.

Nos sources soulignent qu’il a quitté Washington les mains vides pour trois raisons :

  1. La Maison Blanche est submergée par les crises politiques sur le front intérieur.
  2. Le Président Donald Trump s’est résolu à réduire à sa plus simple expression toute implication américaine dans le conflit en Syrie, à la notable exception de la guerre contre Daesh.
  3. Trump se refuse à entendre parler de tout compromis sur son accord avec Poutine, en matière de coopération en Syrie, en particulier sur la création de zones de désescalade, en vue de réduire progressivement l’intensité du conflit.

Israël comme la Jordanie ont rappelé de façon répétitive leurs objections à cet arrangement, en particulier en ce qui concerne les frontières avec la Syrie sur le Golan. Ni Moscou ni Washington ne se sont intéressés à ces interpellations.

Cette semaine, le Secrétaire américain à la Défense, James Mattis, s’est rendu en visite à Amman pour s’entretenir des inquiétudes de la Jordanie, face aux milices chiites pro-iraniennes, qui s’installent tout près de sa frontière avec la Syrie.

Leurs inquiétudes à tous deux (Jordanie comme Israël) se sont confirmées au cours de ces derniers jours, quand l’armée syrienne et ses alliés chiites pro-iraniens, dont le Hezbollah, se sont lancés sur quatre fronts de guerre simultanés à Deir Ez Zor à l’Est, Suweida au sud-Est, Hama, au Centre et les Monts Qalamoun sur la frontière syro-libanaise, à l’ouest – toutes ces offensives avec l’appui aérien russe, comprenant souvent le largage de parachutistes.

Nos sources soulignent que le fait de prendre le dessus sur ces quatre fronts va permettre à la Syrie de restaurer ses frontières avec la Jordanie, l’Irak et le Liban, à leur status-quo ante, avant l’éclatement de la guerre civile en 2011, et ramènera les ennemis d’Israël plus près que jamais auparavant de son seuil au nord.

Leur élan rapide au combat passera effectivement outre les effets de l’instauration des zones de déconfliction établies par les deux Présidents sur deux des frontières de la Syrie – avec l’appui des Russes ! Leur offensive de Suweida a déjà ramené l’armée syrienne et le Hezbollah jusqu’à la frontière syrienne en encerclant la zone de désescalade de Dera’a – grâce à la couverture russe. ..

On doit s’attendre à ce que cette tactique soit répliquée à brève échéance, dans la zone de Quneitra, qui fait face à la frontière israélienne sur le Golan, même si les troupes russes sont installées au même endroit en tant qu’observateurs, tout comme ils le sont à Dera’a.

En outre, alors que le régime syrien et les forces pro-iraniennes reprennent du terrain, le front rebelle anti-Assad est en train de céder, excepté en ce qui concerne l’Etat Islamique et d’autres groupes islamistes comme le Hayat Tahrir al- Sham (ex-Al Nusra). Certains anciens rebelles jettent l’éponge, voire même franchissent les lignes pour se rendre à l’armée d’Assad. La désintégration de la résistance syrienne, si elle ne s’arrête pas, finira tôt ou tard, par atteindre les groupes rebelles retranchés sur le Golan syrien. Israël verra alors la zone-tampon qui lui a servi de barrière de sécurité pour éloigner la guerre syrienne au cours des quatre dernières années, fondre au soleil.

Même si Poutine est en mesure d’offrir une garantie russe contre le rapprochement des forces irano-syriennes le long de la frontière du Golan, à seule fin de calmer les inquiétudes de Netanyahou, elle sera de valeur limitée –  d’abord, Washington a refusé de s’engager à en fournir et, deuxièmement, il y a de très faibles probabilités qu’elle soit jamais respectée. Bien que la Russie soit en position dominante pour déterminer l’agenda de la Syrie, elle n’est pas le seul arbitre à Damas. L’Iran et le Hezbollah – et même Bachar El Assad – sont capables de prendre les choses en main et de s’embarquer dans une expédition limitée pour mettre le feu à la frontière d’Israël – même  si c’est juste pour rappeler à Poutine, Trump et Netenayhou qu’Israël n’a pas l’autorisation de déterminer ce que sera la situation à sa propre frontière dans quelques temps, mais qu’ils n’agissent que selon leurs intérêts et leur agenda propres.

 DEBKAfile Analyse Exclusive 22 août 2017, 9:55 AM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski
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