Par Un Système
Les Iraniens enquêtent actuellement sur les circonstances qui ont conduit à la détection et à l’élimination du général Qassem Suleimani, alors qu’il descendait à Bagdad du vol syrien Cham Wings Airlines. Le 7 janvier, on a signalé que les services de renseignements syriens enquêtent sur les employés de l’entreprise à Damas.
Au cours de l’année écoulée, des informations ont fait état du fait que le commandant de la Force Qods, le général Qasim Suleimani, était dans la ligne de mire des États-Unis et d’Israël. Suleimani lui-même a commenté la question alors qu’il était interviewé pour une série télévisée sur la Seconde Guerre du Liban et plus tard, c’est le chef des services de renseignements iraniens qui a déclaré que son organisation avait réussi à déjouer une tentative israélienne lors de la visite de Suleimani dans la ville natale de son père (500 kg de TNT sous les fondations d’une salle de deuil).
À la lumière de ces menaces, Suleimani devait opter pour une sécurité renforcée, qui s’est également manifestée dans les déplacements routiers de l’Iranien, par l’obtention de SUV blindés, similaires à ce qu’il utilisait en mouvement opérationnel en Irak. On a aperçu Suleimani monter, à plusieurs reprises, en tant que dernier passager (après toutes les fouilles et précautions d’usage), pour des vols civils sur la route de Téhéran vers l’Irak et la Syrie. Ce ne sont généralement que des vols de compagnies iraniennes telles que “Mahan Air” et “Iran Air”. On pense qu’à la lumière de la surveillance étroite exercée sur les vols iraniens, son unité de sécurité personnelle aurait peut-être pensé que le fait de voler dans une compagnie syrienne réduirait sa “signature” indiquant qu’il effectuait des visites dans les pays de destination.
Dans le cadre de l’enquête menée par les gardiens de la révolution, les Iraniens ont demandé au général Ali Mamluk, bras droit d’Assad et chef du renseignement national syrien, d’autoriser le personnel de la Force Qods à interroger les employés des compagnies aériennes syriennes qui pouvaient connaître les vols de Suleimani et peut-être les services de renseignement de l’aéroport. La demande a été déposée auprès du responsable syrien lors de son arrivée à Téhéran au cours d’une mission de présentation des condoléances de l’Etat syrien, cette semaine.
Le général Mamluk a également participé à une série de réunions de travail tenues par la Force Qods à Damas et à Beyrouth au cours des six derniers mois, et selon le journal libanais Al Akhbar, une médiation entre les Gardiens de la révolution et la branche militaire du Hamas à l’étranger, Salah al-Aruri servant également en tant que chef adjoint du bureau politique du Hamas.
Que savons-nous de la compagnie aérienne syrienne? L’entreprise a été créée le 9 juillet 2006 en tant que compagnie aérienne privée par l’homme d’affaires syrien Issam Shamout mais était, également, liée à l’entreprise de Rami Makhlouf, le cousin maternel du président syrien. En 2014, la compagnie a obtenu l’autorisation d’exploiter des vols réguliers et est devenue le deuxième transporteur national en Syrie. Elle a ensuite commencé à desservir des destinations telles que Bagdad et Beyrouth. L’entreprise a été inscrite sur la liste des entreprises sous le coup de sanctions, en tant qu’entreprise qui sert également les gardiens de la révolution et le régime syrien pour le transfert de combattants et d’armes.
La base de la compagnie est à l’aéroport international de Damas et il est probable que les billets d’avion utilisés par le commandant de la “Force Quds”, lorsqu’il devait retourner de Beyrouth à Damas et le lendemain sur un vol de nuit pour Bagdad, ont été achetés par le siège de la Force Quds à l’aéroport International à Damas ou peut-être en ligne sur Internet sous «identité fantôme».
Le processus d’achat de billets indique que le voyageur doit indiquer son nom, son numéro de passeport et son État-nation. Le billet en “classe affaires” de Damas à Bagdad coûte environ 288 $.
Le Blog d’Intelligence Times a été le premier à reconnaître que l’assassinat de Suleimani a été commis, une quinzaine de minutes après l’atterrissage du vol “6Q501” de la compagnie aérienne syrienne jeudi soir (2 février 20) sur l’aéroport International de Bagdad.
Suleimani a été récupéré avec ses gardes du corps dans le véhicule blindé Toyota dirigé par son bras droit en Irak, Abu Mehdi al-Mohandis, commandant adjoint des Forces de Mobilisation Populaires. Les missiles Hellfire ont percuté le convoi alors que leur véhicule se dirigeait de la porte de sortie de l’aéroport, en direction est vers le centre de Bagdad.
Il s’agissait probablement de l’un des deux vols que la compagnie a utilisés pour Suleimani lors de son récent voyage au Moyen-Orient. Le premier vol, le vol # 6Q204, l’a apparemment transporté à Damas mercredi matin (01.01.20), le premier jour de 2020, comme Hassan Nasrallah en a témoigné dans son discours. Suleimani, selon les informations, a passé mercredi soir à Damas et c’est aussi la raison de l’argent syrien en sa possession.
Le deuxième et dernier vol, comme mentionné ci-dessus, est le vol de nuit “6Q501” qui a décollé de Damas à Bagdad jeudi (02.01.20) dans la région à 21 heures et a atterri à Bagdad une quinzaine de minutes avant minuit, d’où Suleimani devrait apparemment débarquer à Bagdad sous couvert de l’obscurité.
Source www.jforum.fr