« Nous vaincrons. N’en doutez pas. Les opprimés finissent toujours par vaincre l’oppression. Nous vaincrons le génocide. Nous vaincrons la colonisation. Nous vaincrons l’occupation. Nous vaincrons l’apartheid. Nous vaincrons l’injustice… » Ce texte n’a pas été rédigé par un dirigeant du Hamas mais par Rima Hassan, candidate insoumise aux élections européennes, juste avant qu’Israël ne reçoive une pluie de drones iraniens.
Le Hamas perdra car, en menant des pogroms, il a disqualifié la cause palestinienne pour des siècles. Le fait que d’innombrables gens ordinaires, croyant défendre la « Palestine », se soient crus obligés de prendre fait et cause pour des assassins qui ont exterminé des familles entières avant de mettre leurs exploits en ligne n’y change rien. On se souviendra du 7 octobre comme on s’est souvenu de la St-Barthélemy, Facebook en plus.
Le Hamas perdra la guerre parce que ses combattants se moquent de mourir tant qu’ils tuent. Le Hamas perdra parce que, comme l’écrit Rima Hassan, il est prêt « à tous les sacrifices pour vaincre. Absolument tous les sacrifices. » Ainsi, quand Ismaïl Haniyeh, le chef de son bureau politique, apprend, depuis Doha, la mort de ses propres enfants et petits-enfants, il « remercie Allah pour la mort de ses enfants éliminés sur le chemin de la libération de Jérusalem et de la mosquée d’Al-Aqsa ». Quand on est capable de se réjouir d’avoir perdu les siens, on a perdu avant même de combattre. On incarne la défaite. On pue la mort. Le Hamas perdra la guerre parce que, comme tous les fascismes, comme tous les régimes (vraiment) génocidaires, le Hamas jubile d’assassiner et se moque de mourir, alors que les soldats de Tsahal craignent de mourir et répugnent à tuer. Les gens qui sont prêts à se sacrifier n’ont aucune chance contre des gens qui luttent pour rester vivants.
Une organisation terroriste qui vise des civils (ou qui en fait des boucliers humains) ne peut connaître que la défaite contre une armée qui évite les civils autant qu’elle peut. Cette guerre n’est pas celle de l’opprimé contre l’oppresseur, mais, tout à l’inverse, de la démocratie contre la barbarie ; son enjeu n’est pas la décolonisation mais la survie d’un îlot de tolérance dans un monde de frustration, qui envoie ses drones et ses sicaires, dans l’espoir de blesser un peu le géant minuscule dont ils envient la liberté. Le Hamas perdra parce que Israël ne viole pas ses ennemis. Le Hamas perdra parce que Israël refuse de lui ressembler. Et parce que les faveurs temporaires d’une opinion publique abreuvée d’insanités accolées à Israël comme « apartheid » ou « génocide » ne changeront rien au jugement de l’Histoire.
Raphaël Enthoven