Pourquoi le Hamas n’a-t-il pas encore été vaincu après dix mois de conflit ?

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Après dix mois de guerre contre le Hamas, une question persiste : pourquoi Israël n’a-t-il pas encore atteint ses objectifs militaires et pourquoi le Hamas continue-t-il de résister ? Cette analyse de l’Institut de stratégie et de sécurité de Jérusalem met en lumière plusieurs facteurs qui ont contribué à la prolongation de ce conflit.

Au début des hostilités, une partie de l’establishment militaire et gouvernemental israélien a montré des réticences à lancer une opération terrestre à Gaza, par crainte des difficultés opérationnelles dans un environnement aussi complexe. Cette hésitation, partagée par les conseillers américains présents en Israël, s’est traduite par une lenteur dans la prise de décision. Une fois la décision prise, les forces israéliennes ont agi avec détermination, mais leur avance a rapidement été freinée par des restrictions imposées par le haut commandement. Ces limitations, inspirées d’une approche visant à gérer le conflit comme une série d’opérations spéciales plutôt qu’une guerre conventionnelle, ont souvent interrompu l’élan des forces, notamment à Rafah. Cette situation a été aggravée par des pressions diplomatiques, principalement des États-Unis, qui ont influencé les décisions politiques et militaires israéliennes.

L’aide humanitaire représente un autre facteur-clé dans la prolongation du conflit. Depuis le début, Israël a subi une forte pression internationale pour permettre l’entrée d’aide à Gaza, bien que cette aide renforce indirectement le Hamas. Ce dernier contrôle une partie de l’aide et l’utilise pour consolider son pouvoir en distribuant des ressources aux habitants, ce qui lui permet de maintenir son emprise sur la population. L’incapacité des autorités israéliennes à gérer efficacement cette aide a affaibli les efforts pour contraindre le Hamas à des concessions, notamment sur la question des otages.

La question des otages a également pesé sur la conduite des opérations militaires. L’armée israélienne a adopté une approche prudente, cherchant à minimiser les risques pour les otages, ce qui a parfois conduit à manquer des opportunités tactiques. Cette prudence continue d’influencer la stratégie israélienne à Gaza, allongeant la durée du conflit.

D’autres facteurs, tels que la pression internationale visant à éviter des opérations à Rafah, ont également retardé les avancées israéliennes. Ces pressions, motivées par des préoccupations humanitaires et par le désir d’éviter une escalade, ont fait perdre un temps précieux avant que Tsahal ne puisse agir dans cette région stratégique.

Enfin, l’Institut souligne que la préparation insuffisante de l’armée israélienne au conflit a joué un rôle majeur. L’accent mis sur les capacités de renseignement et de frappes à distance au détriment des forces terrestres a laissé Tsahal mal équipé pour mener des opérations prolongées et complexes. La négligence des forces terrestres, en particulier les unités de réserve, et l’absence de plans opérationnels adaptés ont exacerbé les difficultés rencontrées.

En conclusion, la prolongation du conflit à Gaza résulte d’une combinaison de facteurs, notamment la gestion de l’aide humanitaire, la prudence excessive dans la gestion des otages, et les lacunes dans la préparation militaire. Pour que les objectifs de guerre soient pleinement atteints, il est impératif de revoir ces approches et de renforcer la coordination entre les sphères militaire et civile.

Jforum.fr

NDLR : Et d’abandonner les conceptions anciennes, « Conzeptsia », qui ont entravé profondément les décisions des dirigeants militaires et politiques.

3 Commentaires

  1. Quelle est la cause sinon la corruption et la perversion du pouvoir ? La logique du systeme n’est pas de vaincre mais de maintenir un état de guerre permanent grâce au Hamas et l’OLP places au pouvoir par le système. C’est cet état de guerre qui permet de contrôler la population par la peur au bénéfice d’un régime de généraux, qui se présentent comme des sauveurs.

    • Vous êtes très optimiste par rapport au fonctionnement psychologique guerrier de nos ennemis ! Ce sont nos généraux qui ont intérêt à ce que la guerre soit permanente ? Cela vous dérage si l’on pense que c’est totalement ridicule ?

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