Dans le journal libanais « Al-Akhbar », affilié au Hezbollah, il a été souligné que « le cessez-le-feu ne se fera pas selon les diktats d’Israël ». Il a également été ajouté que « se soumettre à l’ennemi ne correspond pas aux sacrifices des martyrs ». Le journal affirme qu’Israël essaie de transformer l’armée libanaise en un bras armé à son service et que la clause selon laquelle elle pourrait agir pour se défendre contre le Hezbollah ne sera pas acceptée car elle « permet une liberté d’action ».
Ynet
Ce Chabbath matin, des articles publiés dans « Al-Akhbar » ont soulevé des questions sur la faisabilité d’un accord entre Israël et le Liban, tout en montrant une disposition du Hezbollah à parvenir à un accord. Des sources informées ont même déclaré au journal que, malgré la poursuite des discussions, un pessimisme persiste au Liban quant à la possibilité de parvenir à un accord.
Ainsi, le rédacteur en chef, Ibrahim Al-Amin, a publié un article intitulé : « La demande rejetée d’Israël : que l’armée et la FINUL servent ses intérêts ». L’article accuse Israël de chercher à « organiser son récit » sur la guerre au Liban et de définir un cadre pour ses objectifs.
« Israël veut que l’armée et la FINUL obtiennent ce qu’elle n’a pas pu accomplir, et qu’ils lancent une opération militaire ouverte pour désarmer les membres du Hezbollah dans la région sud du Litani », affirme l’article. Al-Amin ajoute que « la guerre est dure, cruelle, et il y a beaucoup de victimes, mais malgré tout, se soumettre à la volonté de l’ennemi, de manière directe ou indirecte, après tout ce qui s’est passé, est une idée qui ne correspond pas au sacrifice de ceux qui ont versé leur sang et perdu la vie – c’est impossible ».
Dans un autre article écrit par Yahya Dabouk, un autre rédacteur du porte-voix du Hezbollah, il est affirmé qu’Israël veut un accord officiel avec le Liban qui lui donnerait une légitimité pour continuer ses attaques. « Il n’y aura pas de cessez-le-feu selon les conditions d’Israël – qui n’est pas en position d’imposer ses termes », écrit Dabouk. Il est également précisé que la proposition de confier à l’armée libanaise la mission de détruire l’infrastructure du Hezbollah au sud du Litani, après le cessez-le-feu, revient à en faire un bras israélien.
De plus, il est écrit que la clause permettant à Israël d’agir pour « se défendre contre le Hezbollah » ne sera pas acceptée car elle reconnaît de facto qu’Israël pourrait infiltrer, assassiner, enlever et attaquer partout, sous prétexte de « l’autodéfense ». Le journal « Asharq Al-Awsat » a également évoqué cette clause, notant que le Liban craint qu’elle ne devienne une « liberté d’action » qu’Israël revendique déjà – ce qui suscite de l’opposition.
Dans le journal libanais « Al-Joumhouria », il est écrit que, bien que le Hezbollah évite les déclarations publiques, il préfère d’abord que les frappes s’arrêtent. « La position de l’organisation est qu’Israël ne doit pas obtenir par la politique ce qu’elle n’a pas réussi à obtenir sur le terrain », écrit le journal. Il est également mentionné que le Hezbollah exprime un manque de confiance envers les États-Unis, car ils sont « complices des frappes israéliennes », et estime qu' »il ne faut pas se précipiter avec les propositions de cessez-le-feu, car Israël pourrait réduire ses exigences ». En revanche, dans un autre rapport, il est indiqué que Nabih Berri, président du Parlement libanais, a déclaré au journal que « l’ambiance est positive et que le travail avance bien ».
Hier, le « Wall Street Journal » a rapporté, citant des sources en Israël, que le président américain élu, Donald Trump, avait donné son approbation et validé le plan d’accord qui devrait mener à un cessez-le-feu dans la guerre au nord. Selon le rapport, le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a présenté la proposition à Trump lors de leur réunion cette semaine, et Trump a exprimé l’espoir qu’elle puisse être mise en œuvre avant qu’il ne prenne ses fonctions à la Maison Blanche le 20 janvier.
Avant-hier, les États-Unis ont transmis au Liban un projet de cessez-le-feu élaboré avec Israël. L’envoyé du président Biden, Amos Hochstein, a informé les Libanais qu’il ne se rendrait pas à Beyrouth s’il n’était pas convaincu qu’ils étaient prêts à conclure un accord. Hochstein a transmis le projet au Premier ministre libanais Najib Mikati et au président du Parlement Nabih Berri, qui négocie au nom du Hezbollah.