Pourim ou ne pas faire comme le Chadkhan, intermédiaire des Chidoukhim…   

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Autour de la table de Chabbath, n°429 Vayikra Zakhor Pourim

Leylouï Nichmath mon beau-père, Ye’hiel ben Moché (famille Azoulay/Villeurbanne) תנצב »ה

La main cachée, et bienveillante de Hachem                         

Avant de commencer notre exposé, je suis obligé d’expliquer cette formidable histoire vraie rapportée dans la Meguilath Esther. L’histoire de Pourim commence avec un gigantesque festin organisé par le roi Assuérus dans la ville de Suze. La troisième année de son règne, pour fêter son assise au pouvoir, le roi fait un festin de cent quatre vingt jours consécutifs, et il invite toute sa population ainsi que la communauté. Mordechaï, le rav de Suze, décline l’offre. Cependant, la communauté ne l’écoute pas. Lors de ces orgies, Assuérus tue la reine Vachi, sa femme descendante de Nabukodonosor le grand empereur. Après avoir cuvé son vin, il a des remords, et il cherche une remplaçante. Mordechaï cache sa nièce, la pieuse Esther, car elle est particulièrement belle, mais les envoyés du roi la trouvent, et elle est emmenée au palais contre sa volonté. Au final, c’est elle qui est choisie comme reine. Seulement, Mordechaï a expressément demandé à Esther de ne pas dévoiler son identité juive car du sang royal coule dans ses veines : elle descend du premier roi d’Israël, le roi Saül. Assuérus n’est pas d’ascendance royale, donc il serait très honoré et heureux de savoir que sa femme soit de lignée royale, ce qui lui donnerait la respectabilité tant recherchée. Après cela (cinq ans, Ibn Ezra Ch 3.1), Haman, descendant d’Amalek, est nommé vice-roi de Perse/Mèdes. Et dans sa folie des grandeurs, il exige que tout le monde et en particulier la communauté juive se prosterne devant lui alors qu’il porte une statuette, une idole sur sa poitrine. Or, Mordechaï ne se plie pas devant sa folie. Suite à cela, Haman demande au roi qu’il décrète la destruction du Clall Israël. Et Assuérus, le racha’, accepte. Entre temps, Mordechaï déjoue un complot contre le roi. La suite ira vite. Mordechaï demande à Esther de plaider pour le peuple juif. Elle prend sur elle de se rendre chez le roi, à l’époque de Pessa’h, sans avoir été appelée. Comme elle risque sa vie, elle demande que toute la communauté juive prenne le jeûne pendant 3 jours consécutifs. Le jour de Pessa’h, elle invite le roi et Haman à son festin. Le deuxième jour, alors qu’elle invite à nouveau les deux protagonistes à un deuxième festin, elle dévoile son origine juive au roi et dénonce Haman qui avait prévu d’anéantir son peuple. Le roi Assuérus, sous le coup de la colère et de la boisson, fait pendre Haman, puis offre à Mordechaï le palais qui appartenait à Haman. Esther obtient la permission de prendre les armes contre les antisémites. Et le 13 et 14 Adar (12 mois après), ce sont les Juifs qui prennent les armes et tuent tous les ‘Amalécites de l’époque. Mordechaï édicte les Mitsvoth liées à Pourim, et d’année en année, le Clall Israël fête le grand prodige de Pourim.

On s’arrêtera sur une chose particulière concernant cette fête. En effet, toute l’année, notre ‘Avodath Hachem, service divin, est mesuré et pesé. La preuve : à chaque pas qu’un homme fait dans la pratique des Mitsvoth, il est tout le temps en train d’ouvrir un livre, de questionner un Talmid ‘Hakham ou un rav pour avoir la confirmation s’il fait bien ou non. De plus, nous savons tous que la Tora a prohibé l’ivresse, par exemple lorsque Noah est sorti de l’arche, ou encore pour les Cohanim au Beth Hamikdach : s’enivrer leur était formellement interdit. Or, à Pourim, la Halakha est fixée : « Un homme est obligé de boire du vin et de s’enivrer jusqu’au point où il ne distingue plus entre ‘Béni soit Mordechai’ et ‘Maudit soit Haman’ ! » (Choul’han ‘Aroukh, 695.1). Donc, la question sera : pourquoi les Sages ont institué l’ivresse à Pourim ? Plusieurs réponses sont données. On en choisira deux. Le ‘Hafets ‘Haïm explique que l’ivresse est en souvenir de l’histoire formidable de la Meguilath Esther. En effet, le miracle de Pourim est intimement lié avec les différents festins qui ont jalonné l’intrigue. Le premier, c’est celui du roi A’hachvéroch qui, lors de son festin de 180 jours, a destitué Vachti, la reine, et par la suite, l’a remplacée par Esther, descendante du roi Chaoul. Puis longtemps après, Esther fera deux autres dîners où elle invitera le roi et Haman. Et, sous le coup de l’ivresse, Ahacheveroch exécutera Haman ! Donc, pour se remémorer le miracle de Pourim, les Sages fixèrent de boire (Biour Halakha 695.1.)

Une autre raison plus profonde est donnée par le Machguia’h de la Yechiva de Lakewood, le rav Nathan Wachtenfogel zatsal. Il donne d’abord une belle allégorie. Il s’agit du Chidoukh. Nous savons que, dans les bons milieux, afin de rencontrer sa tourterelle avec laquelle on vivra dans la paix et la joie jusqu’à 120 ans, on passera par un intermédiaire, le Chadkhan. C’est lui qui, après avoir entendu le garçon et la fille, proposera la rencontre. Si les présentations se passent bien, rapidement les deux tourtereaux décideront de passer sous la ‘Houpa. Or, faire une rencontre, ce n’est pas une chose aisée. Le Chadkhan doit aplanir toutes les difficultés entre les deux familles, et aussi les demandes de part et d’autre. Donc, cette personne sera très importante durant la première partie du Chidoukh, jusqu’aux fiançailles et au mariage. Dès lors, notre intermédiaire sera persona non grata car, connaissant tous les méandres des tractations qui ont pu avoir lieu, ni le ‘Hatan, ni la Kala et les familles respectives, ne désirent le revoir ! Fin de la belle allégorie. Et le Machguia’h d’expliquer : toute l’année, un Juif sert le Boré ‘Olam grâce à son intellect. C’est lui qui fera le pont entre la Tora/Hachem et sa manière d’agir. Par exemple, faire le Chabbath, ou les fêtes, passe par une connaissance minimale des ‘Halakhoth pour savoir comment bien les respecter et de même pour toutes les autres Mitsvoth. De plus, notre intellect biaisera le service divin par des intérêts très terre à terre, comme, par exemple, étudier et appliquer la Tora pour que son proche entourage soit impressionné, ou pour récolter des dividendes auprès de ses beaux-parents. Est-ce que tout cela invalide notre service de Hachem ? Car comme nous le savons, Hachem désire qu’on le serve pour Sa Gloire et ses propres honneurs : LICHMA/d’une manière désintéressée. Donc, un Juif a toute l’année un problème fondamental avec son intellect qui détourne du but escompté, puisqu’il pratique la Tora pour gagner un avantage quelconque. Seulement, il existe un jour dans l’année où nous est donnée une possibilité de montrer à Hachem qu’on Le sert au-delà de sa propre jugeote : c’est Pourim. L’ivresse de ce jour saint marque qu’un Juif veut servir son D’ avec son cœur et pas seulement avec sa tête. De plus, les Sages ont dicté qu’on doit s’enivrer jusqu’à confondre Mordechai et Haman. Peut-être que leur intention est d’amener l’homme à comprendre qu’au-delà de la terrible intrigue qui s’est jouée dans le palais d’A’hachvéroch, il ne s’agit ni plus, ni moins, que d’une très grande mise en scène par le Boré ‘Olam. C’est un enseignement de savoir que toute l’histoire est dans les bonnes mains de Hachem. Et finalement, c’est la grande méchanceté de Haman qui a entraîné que toute la communauté juive fasse Techouva. Pourim montre aussi que même le mal fait partie du plan divin contre le gré des mécréants, et sans que les Tsadikim/le peuple juif ne soit au courant. Pour accéder à cette connaissance qui est une non-connaissance, il convient d’annihiler son intelligence : ne plus distinguer entre le bien et le mal, et SAVOIR QUE TOUT EST DANS LA MAIN BIENVEILLANTE DE HACHEM. Donc, Pourim c’est la fête de la confiance en Hachem, au-delà de toutes les difficultés inhérentes à la vie. Avoir la foi que cela fait partie du plan divin et ne surtout pas baisser les bras et si mes lecteurs ont de l’endurance, dans la lecture du feuillet de cette semaine, qu’ils lisent jusqu’au bout ce sippour et ils verront que la Main bienveillante existe bien de nos jours et s’exerce d’une manière impressionnante

On conclura par un petit mot important : si on sait que la boisson nous entraînera obligatoirement à dire ou à faire des choses vexantes vis-à-vis de nos amis, on devra s’abstenir de boire

Le sippour

Depuis la lointaine Mésopotamie jusqu’à nos jours en passant par la Lituanie…

Cette semaine je vous ferai partager un sippour assez extraordinaire qui nous apprendra beaucoup sur la ténacité des grands Talmidé ‘Hakhamim. Il s’agit du rav Pograminski zatsal qui a vécu les affres des ghettos lituaniens durant la Deuxième Guerre mondiale ainsi que de l’extrême cruauté des nazis yimah chemam (d’ailleurs qui ont fait beaucoup d’émules ces derniers temps parmi certains groupes des pays aux croissants-verts, sans oublier les bandits du Hamas, et à l’heure où j’écris il semble qu’il en reste encore…).

Le rav Mordechai avait donc été parqué dans le ghetto de la ville de Kovna (dont un quart de la population de la ville était juive) en Lituanie. Les Lituaniens prenaient un malin plaisir à tuer les Juifs à la fourche tandis que leurs grands frères allemands le faisaient tout aussi volontiers… à la mitrailleuse lourde (comme quoi, ‘Amalek ne remonte pas uniquement à l’histoire biblique mais fait aussi partie de notre génération).

Les griffes des nazis se resserreront sur la population juive terrorisée (des années 1942/43). De semaine en semaine les Allemands opéraient des sélections et déportaient ces populations innocentes vers soi-disant des zones sûres (dans le langage épuré de Wagner il s’agissait des crématoires d’Auschwitz (en Pologne) qui marchaient 7 jours sur 7 et 24/24 heures). D’ailleurs, ce même double langage mensonger est très en vogue dans certaines nations de la Mésopotamie, en particulier auprès des ex-instances gouvernementales de Gaza, pas On Beach, en faisant passer leurs (nombreux…) hôpitaux et jardins d’enfants pour des lieux de paix tandis qu’ils sont (étaient) des bases meurtrières du grand terrorisme.

Cependant notre véritable sippour se focalisera sur une autre personnalité que le rav Pogramski : il s’agit d’un certain Anatole. Notre Anatole faisait dans son passé glorieux partie de la population juive de Kovno mais avait pris un chemin diamétralement opposé. Lorsque les Allemands parquèrent les Juifs dans le Ghetto, Anatole n’était plus enregistré comme faisant partie de la communauté (par les nazis) car il ne pratiquait plus du tout, qui plus est, Anatole avait épousé une Clotilde de la ville … Donc Anatole était installé dans la partie Juden Rein, sans Juif, de la ville alors qu’à quelques encablures ses frères vivaient un vrai supplice… Cependant les choses se compliquèrent pour lui, car à plusieurs reprises son père, qui n’était plus de ce monde lui apparut dans un étrange rêve, lui disant d’une manière catégorique qu’il devait sauver le rav Pogramski du ghetto. Anatole ne prêta aucune attention à ses rêves jusqu’au jour où son père le sommera de sauver le Tsadik. Encore dans le rêve, le fils se défendra en disant qu’il ne connaît pas l’identité du rav. Le père lui dit de s’approcher en pleine nuit de la barrière qui séparait le ghetto du reste de la ville, ajoutant que la première personne rencontrée sera le rav Mordechai. Voyant la mine catégorique de son père, Anatole se déplaça le lendemain au milieu de la nuit à côté du ghetto. Une silhouette lui apparut au-delà de la barrière. Anatole lui demanda s’il s’agissait du rav Mordechai Pogramski ? L’inconnu acquiesça. Anatole dit au rav : »Vas te rendre dans le miqvé du ghetto à côté de la fosse et du réservoir d’eaux pures, se trouve un sous terrain creusé par les Juifs de la ville dont l’extrémité arrive jusqu’à la partie non-juive de la ville (cette description du Mikvé lui avait été dévoilé par son père dans le rêve). Rav Pogramski comprit qu’il avait à faire à quelqu’un de très sérieux car à l’époque, la ville était truffée de délateurs : il fallait se méfier de tout le monde. Rav Mordechai fit exactement comme Anatole lui dit et après quelques temps il se trouvait déjà de l’autre côté du ghetto et rencontra Anatole. Ce dernier amènera le rav à sa maison. Arrivé à bon port, le Tsadik demanda à son hôte comment a-t-il fait pour passer entre les griffes des nazis ? Anatole dévoila son éloignement de toute pratique et aussi qu’il était marié depuis déjà longtemps avec une goya de la ville. Le rav Pogramski était troublé : « Quoi, tu es marié avec une gentille » ? Anatole acquiesça. rav Mordechai dira : »Je ne reste pas un instant chez toi ! »Anatole était suffoqué de sa réaction car il savait que s’il sortait dehors il avait toutes les chances de se faire attraper par la police nazie à la recherche des Juifs. Anatole supplia son hôte de rester mais rien n’y faisait. La réaction du rav était tellement tranchée que cela déstabilisa Anatole. Il réfléchit à sa situation familiale et dira : « Si c’est si grave, je suis prêt à me séparer de ma femme« . Le rav dit : « Je n’accepte de rester que si tu m’assures que tu te sépares de ta femme ». Anatole accepta. Seulement il rajouta : « Si je me sépare d’elle, elle va sans aucun doute me dénoncer aux Allemands ». Le rav dit : « N’aie pas peur, il ne t’arrivera rien. Le lendemain comme convenu il prit congé de sa femme et le deuxième miracle arriva puisque son ex-femme ne le dénoncera pas.

Au final, les deux hommes resteront une année entière dans la partie lituanienne de la ville et auront la vie sauve jusqu’à la libération. De plus, grâce au rav, Anatole fera une grande Techouva et reprendra la pratique juive. Après la libération il s’installera en Amérique et dévoilera son histoire impressionnante (merci au feuillet « Habad » qui a diffusé cette histoire en Erets).

Après la guerre, le rav Mordechai ouvrira une Yechiva dans les environs de Paris, La Baye, pour les Ba’hourim de passage en France avant leur départ vers la Terre sainte ou les Etats Unis. Malheureusement le rav rendra son âme pure très rapidement en 1950 alors qu’il était âgé juste de 49 ans… (Son Yarhzeit est le 28 Chevat).

Et comme je ne veux pas finir sur un Sippour trop « lourd » alors que nous sommes la veille de Pourim, je tiens à vous faire partager cette magnifique nouvelle en provenance de la Terre sainte qui nous apprendra que même lorsque les dés semblent être jetés, il existe toujours une possibilité de rattrapage

Il s’agit d’un grand Talmid Ha’ham de la capitale éternelle du peuple juif, le rav Tsvi Kouchlevski Chlita. Il est depuis des dizaines d’années le Roch Yechiva de la célèbre Yechiva « Presbourg » à Guiv’at Chaoul (d’ailleurs de nombreux jeunes Ba’hourim français sont venus étudiés dans son enceinte). Et notre Talmid ‘Hakham n’a jamais eu d’enfants de toute sa vie (il a perdu sa première femme et s’est remarié). Ce Roch Hodech Adar 2 (il y a moins de 15 jours), il a eu son premier fils alors qu’il est âgé de 88 ans et que son épouse à 57 ans !

Magnifique !

On souhaitera aux heureux parents qu’ils voient grandir leur fils dans la Tora et assistent à sa HOUPPA et à ses bonnes actions. Mazal Tov pour les parents et que cela amène la délivrance à d’autres cas dans tout le peuple d’Israël

Chabbath Chalom et Pourim saméa’h pour tous les Rabanim, Avrékhim, Ba’hourim et tout le Clall Israël.

Qu’on mérite de voir la fin très prochaine de tous les ‘Amalécites et de leurs accolites-anti sémites !

A la semaine prochaine si D’ le veut !

David Gold tél : 00972 55 677 84 47 e-mail dbgo36@gmail.com

Une bénédiction de bonne santé et de réussite au rav Mordechaï Ben Chouchan et son épouse (Beth Chémech) dans tous ce qu’ils entreprennent

Un bon zivoug pour Tsippora Bat Sarah et Bat Chéva Bat Sara.

Une berakha pour Yoram Gold à l’occasion de ses fiançailles et une bénédiction à ses parents (Israël Gold et son épouse). Mazel Tov !

Une Réfoua cheléma à Noémi Brakha Bat Sara parmi les malades du Clall Israël.

                  

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