Léilouï nichmat rav Chalom zatsa’’l, rav Avraham zatsa’’l, tous nos disparus et en particulier ceux pour lesquels personne n’étudie ni ne prie. A nos frères exterminés, de tous lieux et toutes époques, des plus anciens aux tout récents, que Hachem venge leurs sangs. Une guérison rapide et complète pour tous nos malades et blessés. Que nos frères et sœurs prisonniers rentrent en paix. Que nos soldats et soldates qui combattent pour notre protection reviennent en bonne santé. Que ceux et celles tombés au combat pour notre sécurité intercèdent en notre faveur.
Ces lignes sont de nouveau spécialement dédiées à Marcelle bath Louana za’l, ma chère grand-mère.
Le premier enfant juif respire la joie et ses rires emplissent le monde. La seule vraie joie qui existe, celle d’être un serviteur de Hachem. Cet enfant s’appelait Yits’hak, premier bébé à être circoncis suivant l’ordre de Hachem. Archétype du Plan global, il est la définition même de ce Plan. Son nom signifiant « il rira », sur quoi portera cette plénitude future exactement ?
La Guemara (Makoth 24a et b) rapporte deux faits concernant rabbi ‘Akiva, rabban Gamliel, Rabbi El’azar ben Azaria et rabbi Yehochoua. Une des histoires se déroule en chemin pour Yerouchalayim.
Arrivés à Har Hatsofim, ils déchirèrent leurs vêtements en signe de deuil.
Quand ils approchèrent du mont du Beth Hamikdach, ils virent un renard sortir de l’endroit du Kodech Hakodachim.
Tous pleurèrent, sauf rabbi ‘Akiva qui riait. Non seulement il ne pleure pas, mais il rit !
Pourquoi cette joie devant pareille désolation ?
C’est simple leur répondit-il : une prophétie nous apprend que Yerouchalayim sera détruite, et une autre qu’elle sera reconstruite. Maintenant que la première s’est réalisée, il n’y a plus qu’à attendre la seconde (voir le texte, la traduction a été ici un peu modifiée par souci de compréhension).
Ici est résumée la joie la plus ultime : celle d’enfin comprendre les événements de manière globale et non comme des faits isolés. En d’autres termes, de voir que la « Main » de Hachem ne nous a jamais quittée bien sûr, et que tout s’inscrit dans un même déroulé, pour notre unique bien.
Si nous tentons de synthétiser les 5784 dernières années en quelques étapes, cela pourrait donner :
– Unicité absolue du Maître du Monde et création de Adam (Kadmon), contenant de toutes les âmes juives
– Avraham, dont descendra un « ‘Am rav », un grand peuple
– Naissance de Yits’hak comme évoqué plus haut.
– Naissance de Ya’akov, symbole de la Tora (Beréchit 25,27) et du « talon », d’où vient son nom (Beréchit 25,26)
Tout est résumé en ces quelques événements car toute notre histoire, collective comme individuelle, y est incluse.
Quel va être ensuite le cours de l’Histoire ?
– Le « talon de Machia’h » (cf. dernière Michna de Sota), à savoir Ya’akov donc.
– Puis nous comprendrons, à rebours, le pourquoi de chaque événement de notre histoire et en rirons (Yits’hak) en comprenant que tout était uniquement pour notre bien, à l’instar de rabbi ‘Akiva cité plus haut.
– Nous redeviendrons un grand peuple (‘Am Rav, Avraham).
– Puis nos Nechamoth se synthétiseront de nouveau en Hachem pour revenir à l’Unicité absolue.
Le lecteur de cassettes semble se rembobiner en fin de course et ces grandes étapes se dérouler à rebours.
Peut-être vivons-nous un peu de cela ces derniers temps ? Une épidémie, une inflation qui grimpe (cf. de nouveau la dernière Michna de Sota), des tensions entre blocs est et ouest, un antisémitisme décomplexé suite au 7 octobre, de graves projets contre la Tora venant de l’intérieur, tout cela faisant penser à un début de rembobinage historique.
S’il est vrai qu’à chaque époque, des signes laissent entrevoir que nous sommes dans le « talon » (n’est-ce pas probablement ce que pensaient nos frères en 1940 ?), cela n’enlève en rien l’obligation de chaque instant d’attendre la Délivrance, et nous renforcer encore et encore. Car la cassette touche à sa fin et un jour, proche nous l’espérons, nous « rirons » de tout cela.
Le Midrach (Michlé 9) nous enseigne que toutes les fêtes disparaîtront en tant que telles, mais que Pourim est éternel. Comme la Meguila le dit (9,28) : « ces jours de Pourim ne quitteront jamais le peuple juif et leur souvenir ne sera pas perdu par leur descendance ».
Pourim, symbole absolu de la Main cachée de Hachem dans la Création, ne peut disparaître.
Car pour l’éternité, Hachem sera.
Pourim Saméa’h !