Autour de la table du Chabbath, 301 Noa’h
Notre paracha relate des faits qui se sont déroulés dix générations après la création du monde. Il s’agit de l’époque de Noa’h, lorsque la population du globe était foncièrement mauvaise. En effet, les gens pratiquaient l’idolâtrie, la dépravation au niveau des mœurs et le vol. La situation était si grave que Hachem décida de détruire Son vaste monde et de repartir à zéro en recommençant à partir du tsadik Noa’h.
La suite est connue, Hachem demanda à Noa’h de construire une grande arche afin de réunir tous les animaux du monde car le déluge était programmé. Il se mettra à l’œuvre et pendant 120 ans construira un grand navire susceptible de transporter tous les animaux et volatiles du monde. D’ ne l’aidera pas en faisant descendre par exemple un bateau du ciel – la Main de D’ n’est pas limitée aux contingences de ce monde. Il S’est conduit ainsi pour deux raisons. Premièrement afin que les gens questionnent Noa’h sur son entreprise et qu’il réponde : » Tu sais, dans quelques années Hachem fera tomber des trombes d’eaux à cause de vos mauvais comportements… » Seulement personne ne fera techouva et ne prendra au sérieux ses injonctions. De plus, tous les efforts qu’a dû déployer Noa’h pour la construction de l’arche montrent que D’ a voulu réduire au maximum le caractère miraculeux du sauvetage. On le sait, même le plus grand des paquebots des temps modernes ne peut pas transporter les myriades de bêtes, reptiles, oiseaux de la terre. Or les dimensions de l’arche étaient assez restreintes (150 mètres de long, 25 mètres de large et 15 mètres de hauteur) en comparaison de ce qu’elle devait contenir. Le but de cette construction était donc de réduire au maximum le miracle afin que l’intervention de D’ n’oppresse pas l’homme, car Hachem a créé ce monde afin que les créatures Le reconnaissent et Le servent librement (pas à la manière des Ayatolah d’Iran et d’ailleurs).
La suite sera intéressante puisque les eaux d’en haut et d’en bas (les nappes phréatiques) se déverseront sans pitié sur le monde. Toute la faune et la flore seront anéanties sous les trombes d’eau. L’arche voguera après, pendant près d’une année. Lorsque les eaux commencèrent à baisser l’arche échoua sur le mont Ararat (en Turquie). Noa’h sortit sur la terre ferme et offrira un sacrifice de reconnaissance. Il commencera alors le travail de repeuplement de l’humanité. Seulement la première plantation qu’il fera est celle de la vigne. Les Sages de mémoire bénie portent sur lui un regard sévère : il n’aurait pas dû commencer sa vaste entreprise par ce fruit qui amène les déboires. Il est enseigné que le jour même où il en planta, les fruits en sortirent, Noa’h en fit du vin et ce même jour s’enivra. Le verset dit : « Noa’h but du vin, s’enivra et se découvrit sous la tente. ‘Ham,l’un de ses trois fils, découvrira la nudité de son père, tandis que Chem et Japhet prirent un vêtement pour recouvrir cette nudité ». C’est-à-dire que l’alcool entraînera l’ivresse de Noa’h, et son jeune fils en profitera pour dévoiler la nudité de son père. Lorsque Noa’h sortit de sa torpeur, il le maudit, tandis qu’il bénit Chem et Japhet. Les Sages enseignent que Chem méritera que ses descendants portent les fils du Tsitsit tandis que Japhet méritera que sa descendance soit enterrée en Terre sainte lors de la guerre de Gog et Magog. Les commentateurs expliquent le rapport ainsi, puisque les (bons) fils de Noa’h ont recouvert la nudité de leur père alors ils mériteront, à leur tour, d’être recouverts par un vêtement de Mitsva. Pour Chem, c’est le Talit tandis que Japhet, qui s’est associé à Chem, c’est la terre qui recouvrira les cadavres de ses troupes lors de la guerre de Gog et Magog.
On aura appris de ce passage anthologique qu’il existe pour les gentils un mérite particulier à être enterré.
Comme vous le savez, mon feuillet s’occupe principalement de renforcer les lecteurs dans la pratique du judaïsme. Seulement au détour de cette paracha on apprendra que même vis à vis des nations il existe un mérite à être enterré. De plus, la Michna dans Pirké Avoth enseigne : » L’homme est cher vis-à-vis de D’ car il a été créé à Son image… ». C’est-à-dire que l’humain n’est pas une bête sur deux pattes ce que veulent nous faire gober les différents réseaux sociaux et autre mouvements libéraux mais l’homme a été façonné à l’image de D’. Par exemple, votre boulanger du coin de la rue pourra avoir des accès de grande générosité vis à vis du mendiant qui se pointe tous les jours à dix heures et il lui donnera gratuitement une ficelle qu’il lui reste de la veille. Même ce petit soupçon de gentillesse provient du fait que l’homme soit fait à l’image de D’. Car Hachem est le moteur de toute la générosité et miséricorde de ce monde. Et c’est justement à cause de cette ressemblance qu’on doit des honneurs à l’égard de tout cadavre (puisque fait à l’image divine).
Donc on aura compris le message de cette semaine de « Autour de la très belle table du Chabbath ». Si votre collègue de bureau, qui approche l’âge de la retraite, vous confie son envie inespérée de finir dans un crématorium et après les chaudes flammes, se retrouver dans le magnifique vase chinois qui ornera le salon de sa veuve/dans le meilleur des cas jusqu’à ce qu’il passe à la poubelle lors du nettoyage du printemps et non dans un cimetière de la région parisienne car ils sont pleins à craquer (sic). Il faudra lui dire qu’il vaut bien mieux qu’il se fasse enterrer car il existe une responsa du Choél Véméchiv qui écrit qu’il existe, pour les nations du monde, une obligation à se faire ensevelir. Seulement comme ma feuille ne s’adresse pas au public des gentils, car les orthodoxes ne font pas de prosélytisme, je tiens à dire que vis à vis des gens de la communauté il s’agit d’une stricte interdiction de finir son passage au crématorium car il existe une Mitsva d’être enseveli écrite noir sur blanc dans la sainte Tora. Qui plus est, il est clair que celui/celle qui choisira cette manière de finir son passage sur terre n’aura pas droit à la résurrection. Et si de nos jours, il existe un certain engouement pour finir ainsi (il parait que c’est moins polluant bien que, ceux qui professent ces avis polluent d’une manière beaucoup plus violente, l’esprit de la société) cela indique un constat d’échec (total) de la société et de la valeur de sa propre vie. Car finir en cendre montre à tous que sa vie n’a eu aucun sens, qu’elle était bâtie sur un magnifique château de sable, sans aucune signification ni sens. Donc à quoi bon laisser une trace de son passage sur terre ? A cogiter, (et si mes lecteurs ont une idée sur le sujet, je suis intéressé à la connaître).
Remercier: pourquoi faire?!
On a parlé dans notre développement, du sacrifice qu’a fait Noa’h en sortant de l’arche. Cette fois je vous rapporterai deux anecdotes liées à la gratitude envers Hachem, et j’espère que ces exemples seront des vecteurs de grande bénédiction dans vos foyers. Le premier exemple, c’est une histoire véridique qui s’est déroulée en Amérique il y a quelques temps. Il s’agissait d’un homme responsable d’une institution de bonnes œuvres d’Erets Israël qui s’est rendu dans la ville de Baltimore aux USA pour démarcher la communauté locale afin de soutenir son action. Il frappa à la porte d’une splendide maison et un Juif américain très fortuné ouvrit sa porte : c’était Maurice le propriétaire de la demeure. L’homme d’Israël expliqua les raisons de sa visite tandis que Maurice écoutait patiemment. Seulement notre homme devina que Maurice avait une grande tristesse enfouie profondément dans son cœur. Maurice dévoila à notre homme de la tsedaka qu’il n’avait pas d’enfant ! Toute cette grande richesse n’avait aucun intérêt car elle était vide de toute joie et de vie ! Sa tristesse toucha l’envoyé et il dit : « Je n’ai pas de segoula qui peut t’assurer que tu auras un enfant. Mais il y a une chose je peux te dire, c’est que Hachem t’envoie le meilleur pour toi ! Donc il faut absolument que tu Le remercies pour tous les bienfaits qu’Il te prodigue à longueur du temps. Qui plus est, tu dois aussi Le remercier pour ce qui te manque car c’est aussi voulu par le Ciel: c’est pour ton bien ! Je ne suis pas prophète mais le fait de ne pas avoir d’enfants, c’est aussi une manière de te faire prendre conscience que les choses ne sont pas des dues ! Hachem ne te dois RIEN ! Si tu n’as pas d’enfant c’est peut-être pour que tu te tournes vers Lui et que tu te rapproches de Lui ! Et même si aujourd’hui tu n’es pas au niveau de comprendre le fond des choses, avec le temps tu comprendras que c’était pour ton bien ! » Sur ces paroles révolutionnaires les deux hommes se séparèrent tandis que Maurice commença à opérer une révolution dans sa manière d’appréhender les difficultés de sa vie. Il commença avec sa femme à faire une prière de remerciements à Hachem pour ce qui lui manquait cruellement : ne pas avoir d’enfant ! Au début c’était difficile mais avec le temps ses prières ont été un grand tremplin à se rapprocher d’Hachem ! Et le temps passa très vite jusqu’à ce qu’il eut l’immense joie d’avoir un bébé dans sa maison ! Fin du premier épisode telle que cette histoire a été diffusé par le rav Biderman chlita. La suite sera qu’un Talmid ‘Hkaham d’Israël a eu vent d’une anecdote similaire. Or, notre homme avait un problème d’un autre ordre : c’est qu’il n’avait pas de travail adéquat. En effet, dans sa jeunesse à la Yechiva il était reconnu entre tous comme ayant de grandes capacités pour encourager ses élèves à approfondir leurs études avec assiduité. Après son mariage il pensait qu’il allait rapidement trouver une place dans une Yechiva pour aider les jeunes à progresser dans les méandres de l’étude. Or que nenni ! Toutes les places étaient prises. Le temps passa, les besoins de la maison grandirent mais aucunes réponses positives n’étaient à l’horizon. C’est alors qu’il entendit parler d’anecdotes véritables sur la force du remerciement. Un beau jour il se dit que le moment était venu de faire le pas. Au moment où la maison était bien calme, en pleine nuit, notre homme s’assit à la table du salon et commença à faire une grande prière à Hachem ! Il prit aussi la décision de faire un Tehilim du Roi David durant 40 jours, Mizmor Letoda»/chant de remerciement. De plus il écrivit sur un petit papier : « Hachem, aide-moi à trouver une place dans une Yechiva (Kétana) en après-midi et le matin dans une Me’hina (préparation à la Yechiva). Et pour cette place je postule soit en Erets Israël soit en Angleterre car Tu connais les raisons de mon choix. Si je pars en Angleterre je Te demande de me trouver un appartement adéquat pour ma famille et une bonne Yechiva… » signé untel en date du 28 Yar 5778 (mai 2018). Depuis cette nuit, le train-train de notre homme se transforma. A chaque évènement petit ou grand c’était l’occasion de remercier le Créateur du monde pour tout le bien fait en plus de sa prière journalière du Tehilim. Pendant tout ce temps il ressentit une grande proximité avec Hachem. Il pensait que ses prières lui ouvriraient les portes du Ciel rapidement mais il n’y avait aucune réponse à ses recherches. Le trente-neuvième jours, il reçoit le coup de fil d’un directeur d’école de Bené Brak qui lui propose une place de remplaçant. Ce n’est pas ce qu’il cherche, mais puisque cela vient au bout de tant de jours de prières c’est certainement voulu du Ciel. Donc il accepta mais avec une réserve, il dit au directeur : « Si entre temps je reçois une proposition plus intéressante pour moi je garde la possibilité de décliner ton offre ». Le directeur de la Yechiva lui demanda une lettre manuscrite afin de faire son analyse graphologique. Effectivement la vérification fut positive, il convenait parfaitement au poste. Deux semaines après, à nouveau le téléphone sonna : c’est un ancien ami d’enfance qui l’appelait de Londres. Il prit de ses nouvelles et au détour de la conversation notre homme dit à son ami d’outre-Manche qu’il cherchait une place dans une Yechiva même en Angleterre. L’ami de Londres contacta son beau-frère responsable d’une Yechiva et il proposa les services de son ami d’Israël. Le responsable appela le directeur de l’école en Erets Israël, pour savoir s’il était apte à un poste d’enseignant et la réponse du directeur de la Yechiva de Bené Brak fut positive. Immédiatement, le responsable londonien rappela notre homme en lui disant qu’il convenait pour son institution. Notre Talmud ‘Hakham ravi fit le voyage pour connaître ce nouveau travail. Il s’agissait d’une place de rav dans une Yechiva de Londres avec un appartement de fonction juste en face de la Yechiva ainsi qu’une aide pour recevoir la citoyenneté anglaise. De retour en Erets Israël notre homme déplia son petit papier et c’est avec beaucoup d’émotion qu’il découvrit que tous les points qu’il avait écrit dans sa demande se réalisaient : formidable!
On aura compris que pour celui qui veut ouvrir les portes du Ciel, il existe un formidable outil qu’est le remerciement à Hachem pour toutes les choses de la vie et même pour ce qui nous manque!
Coin Halakha : on continuera les lois concernant le Birkat Hamazon/la bénédiction finale du repas. Dans le cas où l’on veut manger du pain, il faudra veiller à faire les ablutions des mains/Netilath YadaÏm. Pour ce, on devra prendre un récipient/Kéli que l’on remplira d’eau. Son volume minimal est de 15 cl (à peu près le volume d’un verre en plastique). Il faudra faire attention que le récipient ne soit ni percé ni même fêlé sur son pourtour. Ce Kéli peut être fait de toute matière : bois, métal, porcelaine ou même plastique dur. Par rapport aux verres en plastique jetable, les décisionnaires sont en discussions s’ils sont valable ou non. On évitera de les utiliser (ces même lois de conformité du récipient sont applicables lors des ablutions du matin) (O. H. 159.1).
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
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