Pour la première fois depuis 12 ans …

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La Russie en recul stratégique en Méditerranée et au Moyen-Orient

Pour la première fois en douze ans, la marine russe ne dispose plus de sous-marin nucléaire offensif dans les eaux méditerranéennes. Cette absence, révélée par le blog spécialisé Navalnews, marque une dégradation significative de la présence militaire russe dans la région, conséquence directe de la guerre en Ukraine et des pressions internationales.

Une absence sans précédent

Le 2 janvier 2025, le sous-marin russe Novorossiysk a quitté la Méditerranée pour rejoindre la mer Baltique, via le détroit de Gibraltar. Sa position a été confirmée par la marine portugaise quelques jours plus tard. Depuis 2013, la Russie avait maintenu une présence quasi continue de sous-marins nucléaires dans ces eaux stratégiques, rendant cet événement exceptionnel. Selon des analystes militaires, cette absence témoigne de l’affaiblissement opérationnel de la marine russe, particulièrement depuis le début du conflit en Ukraine en 2022.

La base de Tartous : un bastion en déclin
Officiellement, la Russie conserve le contrôle de la base navale de Tartous en Syrie, un élément clé de sa stratégie au Moyen-Orient. Cependant, dans les faits, la base est largement inutilisée. Depuis le 3 décembre 2024, aucun sous-marin russe ne s’y est arrêté, et des images satellites montrent des quais encombrés de matériel militaire en attente d’évacuation, sans qu’aucun navire ne soit à quai.

Un navire de guerre russe, l’Admiral Grigorovich, stationne actuellement à plus de huit kilomètres de Tartous, illustrant le retrait progressif de la Russie de cette position stratégique. Une partie des équipements militaires russes a été redéployée vers l’est de la Libye, un autre théâtre d’opérations en Méditerranée.

Une influence régionale compromise
La perte de facto du contrôle de Tartous pourrait avoir des répercussions majeures sur la capacité de la Russie à maintenir son influence au Moyen-Orient et en Afrique. Les bases de Tartous et de Khmeimim en Syrie jouent un rôle central dans le soutien logistique des opérations russes en Afrique, notamment dans le Sahel. Leur perte affaiblirait considérablement la projection de puissance russe dans ces régions, compliquant ses efforts pour concurrencer les puissances occidentales et chinoises.

L’Iran en embuscade
Parallèlement, l’Iran pourrait profiter de ce vide stratégique pour renforcer sa présence en Syrie. Bien que contraint de réduire ses forces sur le terrain ces dernières années, Téhéran reste déterminé à renouveler son influence dans le pays. Selon des estimations américaines, l’Iran envisagerait de réactiver d’anciens réseaux pour raviver son emprise, bien que cela soit peu probable à court terme.

Une stratégie en quête de renouveau
La Russie aurait exploré l’idée de créer une nouvelle base navale en Méditerranée pour compenser ses pertes, mais aucune preuve tangible ne confirme une avancée dans ce projet. En l’état actuel, la marine russe traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire récente, marquée par des contraintes opérationnelles et un recul stratégique.

Cette situation reflète non seulement les défis militaires posés par la guerre en Ukraine, mais aussi l’impact d’un isolement croissant sur la scène internationale. La Russie devra redéfinir ses priorités et ses capacités si elle souhaite préserver son rôle au Moyen-Orient et au-delà.

Jforum.fr

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