Porter, pour de bon, des lunettes roses…

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Autour de la Table de Shabbat n° 387 Nasso (pour les gens de l’étranger, pour ceux d’Erets Israël, on lit Behalotekha)

On sait que le Chabbath, il existe la Mitsva du Oneg Chabbath : faire que le Chabbath soit un DELICE (Choul’han ‘Aroukh 242). Par exemple faire un bel allumage de bougies le vendredi soir ou encore préparer de bons petits plats pour le Chabbath, c’est aussi la manière d’accomplir ce « Oneg Chabbath« . Cependant existe-t-il une Mitsva d’être joyeux le jour du Chabbath ? On sait que les jours de fêtes, Yom Tov, il existe une Mitsva de boire du vin et aussi de manger de la viande pour accomplir la Mitsva d’être joyeux pendant Yom Tov (C.A 529). Qu’en est-il du Chabbath ? Doit-on boire et manger de la viande le septième jour ? Le Choul’han Ahoukh explique que le Chabbath tout Juif doit faire en sorte que ce soit un temps de délice (par de bons mets) cependant il n’y a pas de Mitsva de manger de la viande ou de boire du vin (en dehors du Kidouch). Le Rambam précise que le jour de Yom Tov un Juif doit être joyeux mais le Chabbath il est juste mentionné « le Oneg » et les honneurs du Chabbath. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de Mitsva de Sim’ha/joie le Chabbath !

Seulement dans notre paracha il est mentionné un passage sur les clairons dans le campement du désert (Behalotekha 10.1). Il s’agissait de deux trompettes en argent qui sonnaient lorsque Moché voulait réunir le Clall Israël ou encore pour prévenir l’entrée du Chabbath ou lors de l’offrande des sacrifices. Or le verset dit: « Et le jour de vos joies vous sonnerez des trompettes». Le Sifri (Midrach) explique que les jours de joies sont les Chabbathoth ! De là certains apprennent que le jour de Chabbath il existe quand même une Mitsva d’être joyeux (c’est la raison pour laquelle dans la prière du Chabbath est intercalé un passage, « Yissme’hou bemalhoutekha Chomré Chabbath/Se réjouiront les gardiens du Chabbath !» Donc le Chabbath il existe bien une Mitsva d’être joyeux !

Pourtant comme on l’a vu les Poskim n’ont pas rapporté de Mitsva particulière de manger de la viande (contrairement au Yom Tov) ou de boire du vin. Donc on pourra manger ‘halavi (lait) le jour du Chabbath sans enfreindre la loi juive. A condition toutefois que ce soit un «délice» pour la personne. Donc lorsque le Sifri enseigne que Chabbath est un jour de joie, c’est spirituel ! Le fait qu’un homme reçoit l’âme supplémentaire du Chabbath c’est la vraie raison de Sa joie pendant Chabbath !

Et puisqu’on a parlé de la joie, on donnera à nos lecteurs deux idées qui pourront nous aider à accéder à celle-ci. La première c’est le Pirké Avoth qui enseigne, « Qui est riche ? Celui qui est heureux de son sort !» Une des clefs de ce bonheur c’est d’être satisfait de son lot. C’est-à-dire que la course au ‘Toujours Plus’ est le meilleur moyen d’être un parfait insatisfait. C’est uniquement lorsque son regard est porté sur soi-même en voyant le BON de sa situation qui permet d’accéder à ce bonheur tant recherché (car il se trouve pas en dehors de soi…). Il est certain que cela passe par une dose d’Emouna/de foi en Hachem. Il faut savoir que si on a grandi dans tel contexte, avec telle santé, et situation familiale, c’est voulu du Ciel… Cette semaine on dira mieux encore, car le feuillet « Hachga’ha Pratit » rapporte un court extrait de saints livres qui méritent d’être connu du public, le Sefer Hamin’ha du rav Ya’akov Skoli (élève du Rachba, époque médiévale) dans Paracha Mattoth-Massé (Dracha 64), Sefer Hessed LéAvraham, le grand père du Hida (Maïm 4, Nahar 11), Rabénou Be’haié (Devarim 22.8). Il est écrit (dans Sefer Hamin’ha) : « Ecoute bien ! Avant qu’un homme ne descende sur terre, on lui montre (du Ciel) toutes les difficultés de sa vie à venir) et AUSSI tout le bien qui découleront de ces épreuves. On lui révèle le bien et le mal de chaque épreuve, comme par exemple la richesse : les avantages et inconvénients. Aussi toutes ses épreuves de la vie : son Chidoukh (présentation), ses enfants, tout ce qui va se dérouler dans la vie, même les difficultés de la pratique religieuse. Et tout ce qui va se dérouler dans sa vie sera voulu et accepté par la personne. Que ce soit pour le bien ou non ! Le ‘Hessed LeAvraham écrit : « Ce qui nous arrive (dans notre vie) était voulu par l’homme (avant que l’âme ne descende). Notre choix s’est fait d’une manière des plus conscientes. Et même si maintenant on se dit : « J’aurais préféré avoir une autre vie… ». La réponse est : lorsqu’on a choisi notre vie (avec ses épreuves) on l’a fait en toute connaissance de cause, car on savait les tenants et aboutissants. Dans notre vécu, nous n’avons pas le recul suffisant pour voir que c’est pour notre bien. D’après cela, aucun homme ne peut se plaindre : « Pourquoi ma vie est noire, tandis que chez mon ami c’est tout rose ? » Tout est fonction de notre libre arbitre (car on a fait alors ce choix). On doit dire merci à Hachem pour notre difficulté (ndlr Que D’ nous en préserve) car de cette manière on héritera du monde éternel. » (Fin des extraits qui ne tiennent pas de ma plume). Intéressant, n’est-ce pas ?

Autre point, est que l’homme peut accéder à la joie au travers de son service divin grâce à la pratique de la Tora. Car l’homme sait qu’il s’occupe de choses importantes et justes.

Ma Ché Haya, Haya… Tadlik Hanechama!

Cette semaine, je partage cette histoire véridique assez impressionnante. Cela démarre il y a quelques années en arrière où un jeune couple affilié à la ‘Hassidouth ‘Habad décide de s’installer en Chine à Chengado (la cinquième ville du pays, forte de 15 millions d’habitants dont 200 faisant partie de la communauté). Comme mes lecteurs le savent, l’Admour (le Rabbi) de Loubavitch, paix en son âme, a développé grandement au sein de sa ‘Hassidouth le concept de l’aide à son prochain et particulièrement dans le domaine de la pratique du judaïsme. Depuis longtemps, des milliers de ‘Hassidim Loubavitch se sont installés dans tous les recoins du monde afin d’aider leurs prochains en quêtes de spiritualité ou encore des vacanciers qui se retrouvent loin de leurs maisons et sans capacité de pratiquer le Chabbath ou les lois de Cacherouth : kol hakavod. Donc notre jeune couple, les Hoenig, décident de s’installer en Chine et ouvrent leur maison ainsi qu’une synagogue avec un restau-Cacher lemehadrin à tous les Juifs de passage. La majorité des gens qui fréquentent leur centre sont des touristes provenant d’Israël et d’Amérique à la recherche du bonheur sur terre… Ces derniers temps, le couple a eu une grande joie par la naissance d’un garçon. Le père a averti toutes ses connaissances de la Brit Mila qu’il allait entreprendre dans la ville de Chengado et invite tous ses amis à venir participer à la Mitsva. Et comme ce n’est pas tous les jours que cette ville excentrée de Chine a le mérite qu’une Brit Mila se déroule sous ses cieux, le jeune père demandera à son grand-père, le fameux rav David Yits’hak Grossmann chelita de Migdal Ha’émek (ville au nord du pays, où les Yeux de Hachem sont rivés depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année…) de venir pour l’occasion. Le rav Grossman acceptera et fera le long trajet aérien afin d’honorer la cérémonie. La famille Hoenig préviendra aussi toutes leurs connaissance afin qu’ils viennent passer le Chabbath qui précède le jour de la Brit. Tous les convives arriveront et des dizaines de Juifs se rencontreront dans leur maison. Le vendredi soir après la se’ouda, ils firent le « Chalom Zakhar » (petit repas que l’on fait en l’honneur de la Brit qui doit avoir lieu dans les jours à venir). Au moment où tout le monde était attablé et que le rav Grossman présidait l’assemblé des coups répétés s’entendront à la porte. Il s’agissait d’un jeune homme hirsute plein de terre et épuisé qui faisait son entrée dans la salle. Il parlait en hébreu, s’appelait Roï. Il n’y avait pas de doute c’était un jeune israélien en vadrouille au pays des rizières. Seulement lorsqu’il vit l’assemblée et en particulier le rav Grossman à la table d’honneur il faillit perdre connaissance… Il était tellement étonné qu’il avait du mal à parler. Il répétait que c’est un prodige de voir le rav, ici en Chine, alors qu’il avait pensé à lui uniquement quelques heures auparavant. Et il racontera sa courte histoire. « Cela fait quelques jours que je me suis perdu dans la forêt de la région. Dans un premier temps j’avais des vivres mais elles s’épuisèrent rapidement. La situation était désespérée… J’ai décidé de monter sur un arbre afin d’essayer de scruter au loin la présence d’autochtones qui pouvaient m’aider, en vain ! J’étais perché sur un arbre et je commençais vraiment à désespérer. Je me suis dit que mes heures étaient comptées… J’étais très fatigué, sans force ni plus aucune envie de faire quoi que ce soit pour m’en sortir… Je me suis rappelé alors de mon passé et de mes années où j’étais dans un lycée de Jérusalem (Etatique/’Hiloni). A une certaine période de l’année l’établissement avait décidé de se rendre dans le nord du pays à Migdal Ha’émek pour voir à quoi ressemblaient les institutions d’éducation orthodoxe. A l’époque je ne connaissais rien de la pratique des mitsvoth, ni même ce monde. Toute la classe du lycée est arrivée dans le centre éducatif tenu par le rav Grossmann. Il nous a reçus chez lui alors avec beaucoup de joie et tout le long de la rencontre il n’a fait que chanter une chanson. Ce refrain était tellement sympathique que toute notre classe la fredonné. C’était en version originale : »Ma Ché Haya – Haya. Ha’ikar lehat’hil mé-Hat’hala. Aba te’hadèch li Légamré, tadlik li hanechama »… En version française : »Ce qui est du passé, appartient au passé. Le principal c’est de commencer depuis le début. Mon Père (Hachem) renouvèle moi entièrement, allume mon âme…« . Revenons sur l’arbre, dans ce moment tragique, ce chant m’a redonné de l’espoir. Tout n’est pas perdu…J’ai aussi fait une prière à D’ afin qu’Il me sauve… C’est juste à ce moment qu’un ouvrier chinois est arrivé pas loin de mon endroit. Il entendait le son de ma voix qui chantait le refrain et c’est ce qui l’a guidé jusqu’à moi. Je suis descendu, il m’a pris avec lui dans sa voiture et après avoir bien roulé, nous sommes arrivés en ville. Lorsque je suis arrivé, il y a quelques heures, j’ai demandé aux passants s’il existait une synagogue. On m’a orienté vers la maison tenue par les Hoenig. Et le grand miracle c’est que précisément je vois le rav Grossman qui siège à la table d’honneur alors que cela fait quelques heures seulement que j’ai pensé à lui (son enseignement m’a donné de la force pour m’en sortir). C’est du miracle… Tout le temps du récit, Roï avait des larmes aux yeux… A ce moment tous les amis ont commencé à chanter ensemble, « Aba Tadlik Hanechama… ». Au final le rav Grossmann dira que ce jeune fit une Techouva intégrale et deviendra un vrai Ba’al Techouva. Bravo !

Coin Halakha, cette semaine on commencera, avec l’aide de D’, une série de cours sur le Mouksé à Chabbath. Nous savons que le jour du Chabbath il existe de multiples lois comme ne pas trier, cuire ou encore allumer une flamme. Seulement les Sages ont interdit le déplacement d’objets pendant le Chabbath. La raison de ce décret est multiple. Parmi les raisons, pour que les gens ne passent pas leur temps à déplacer inutilement des objets et en viennent à oublier la Mitsva du repos du Chabbath. Autre raison, de la même manière qu’à Chabbath, la parole d’un homme est différente des jours de semaine (par exemple je ne peux pas dire : « demain je vais prendre la voiture… » car à Chabbath, je ne peux pas conduire) pareillement je ne pourrais pas agir (et pas seulement parler) comme en jour de semaine et déplacer des objets à ma guise. Une autre raison, de peur que si je déplace toutes sortes d’objets, j’en vienne à faire un travail interdit (comme un stylo : venir à écrire). Dernière raison, de peur d’en venir à transporter l’objet dans le domaine public (et de transgresser l’interdit de Hotsaa). (Préface du Michna Beroura siman 308).

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold

Une bénédiction de zéra’ chel kaïama (descendance) pour Ilana Bat Arièle

Une bénédiction à Mendel Melloul et son épouse (Raanana) pour avoir un zéra’ chel kaïama et de la réussite dans la parnassa

Nouveau, pour ceux/celles qui désirent faire une annonce particulière (naissance, mariage etc.) « La magnifique Table du Shabbat » se propose de diffuser vos faire parts et bénédictions

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