Selon de nouvelles recherches effectuées en Pologne, les deux tiers des Juifs locaux qui se cachaient dans le pays pour échapper aux nazis ont perdu la vie à cause de leurs voisins non-juifs.
Ce chiffre provient d’un rapport en deux volumes de 1 600 pages que les historiens du Centre de recherche sur l’Holocauste des Juifs, basé à Varsovie, ont compilé au cours des cinq dernières années. Elle couvre neuf des 13 régions de Pologne, a rapporté dimanche la station de radio Tok FM.
Les résultats de la recherche ont été publiés en début d’année dans un livre en polonais intitulé « The Fate of the Jews in Selected Regions of Occupied Poland » [Le sort des Juifs dans certaines régions de la Pologne occupée].
Ils concernent le sort de plus d’un million de Juifs qui sont entrés dans la clandestinité pour éviter d’être assassinés dans le cadre de l’opération Reinhard – la campagne d’extermination de 3,3 millions de Juifs en Pologne occupée par l’Allemagne nazie.
Selon les affirmations antérieures du Grand rabbin polonais Michael Schudrich, guère plus de 2 500 Juifs sont morts à cause des Polonais pendant ou immédiatement après l’Holocauste. Efraim Zuroff, directeur Europe de l’Est pour le Centre Simon Wiesenthal a contesté le chiffre de Schudrich : il estime que le chiffre exact est de « plusieurs milliers » de personnes, en incluant au moins 15 villes de l’est de la Pologne, où des non-juifs ont massacré leurs voisins juifs.
Mais si la nouvelle étude en Pologne est correcte, alors ces estimations ne sont qu’une fraction d’un décompte de plus d’un demi-million de victimes juives de l’Holocauste qui sont mortes à la suite des actions de Polonais non-juifs.
La question de la complicité polonaise dans l’Holocauste est très controversée en Pologne, où les nazis ont tué trois millions de non-juifs en plus d’environ quatre millions de Juifs.
En janvier, le gouvernement de droite a adopté une loi criminalisant le fait de rendre la Pologne responsable des crimes nazis. Les protestations d’Israël, des États-Unis et des organisations juives au sujet de cette loi ont provoqué ce que les observateurs qualifient de vague de haine antisémite d’une intensité sans précédent depuis la chute du communisme en Pologne.
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