Des sources au sein de la police israélienne estiment qu’il existe suffisamment de preuves pour accuser le Premier ministre Benyamin Netanyahou de corruption, a rapporté vendredi la chaîne Channel 10.
Le Premier ministre et sa femme, Sara Netanyahou, sont soupçonnés d’avoir demandé et reçu des cadeaux évalués à plusieurs centaines de milliers de shekels de la part de riches hommes d’affaires, parmi lesquels le milliardaire australien James Packer et du producteur israélien Arnon Milchan.
Selon Channel 10, les procureurs n’ont toutefois pas encore décidé de lancer un acte d’accusation contre le Premier ministre.
La chaîne Israel Television News Company (la nouvelle chaîne qui remplace l’ancienne tranche info de Channel 2) a rapporté vendredi que la police et le bureau du procureur de l’Etat étaient en désaccord sur les accusations à lancer dans cette affaire, appelée « cas 1000 ».
YouTube screen grab
Netanyahou a été interrogé jeudi pour la cinquième fois dans ce dossier, ainsi que dans le cadre d’une autre enquête qui cherche à déterminer s’il aurait essayé de conclure un accord secret avec le propriétaire du Yedioth Ahronoth pour une couverture favorable de la part du quotidien israélien.
Le Premier ministre a été interrogé pendant quatre heures, mais les enquêteurs prévoient de l’interroger encore à deux reprises.
La police aurait souhaité interroger M. Netanyahou durant trois jours consécutifs, mais le Procureur général a refusé la demande.
La semaine dernière, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Ron Dermer a été interrogé par la police sur des allégations selon lesquelles il aurait demandé au secrétaire d’Etat américain de l’époque John Kerry d’accélérer le processus l’obtention d’un visa pour Milchan, à la demande de Netanyahou.
Multiplication des affaires
La police cherche également à déterminer si Netanyahou a essayé de promouvoir les intérêts de Milchan dans l’industrie des médias israélienne.
Selon le journal Haaretz, le Premier ministre aurait facilité la vente de Channel 10, dont Milchan était actionnaire.
La même Channel 10 affirme de son côté que le milliardaire australien James Packer aurait payé la chambre d’hôtel du fils du couple Netanyahou, Yaïr, à New York, au moment de l’Assemblée générale des Nations Unies, et donné à Sara Netanyahou dix places pour un concert de la chanteuse Mariah Carey, partenaire de Packer à l’époque.
La police n’a toutefois pas encore interrogé Packer à ce sujet.
La semaine dernière, deux de ses proches, les avocats David Shimron et Yitzhak Molcho, ont été interrogés à plusieurs reprises par les policiers enquêtant sur des malversations présumées autour de la vente par l’Allemagne à Israël de trois sous-marins militaires du géant industriel ThyssenKrupp. M. Netanyahou lui-même n’est pas en cause dans ce dossier, appelé « cas 3000 ».
ROLF VENNENBERND (DPA/AFP/File)
Le procureur général a informé en septembre l’épouse du Premier ministre, Sara Netanyahou, qu’elle risquait d’être jugée pour avoir fait passer des dizaines de milliers de dollars de repas fins aux frais du contribuable.
M. Netanyahou s’est constamment défendu de tout méfait et se dit victime d’une campagne pour le chasser du pouvoir.
Il n’est pas formellement mis en cause à ce stade. Selon la ministre de la Justice Ayelet Shaked, il ne serait pas tenu de démissionner s’il était inculpé.
M. Netanyahou, 68 ans, à la tête du gouvernement depuis 2009 après un premier mandat entre 1996 et 1999, a été soupçonné à plusieurs reprises par le passé, sans être inquiété.
Source www.i24news.tv