Guerre Israël-Hamas : plusieurs pays, dont les Etats-Unis, suspendent leur aide à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens
Israël accuse des agents de l’UNRWA d’être impliqués dans l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.
L’étau se resserre autour de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Après les Etats-Unis vendredi, c’est au tour de l’Italie, de l’Australie et du Canada d’annoncer, samedi 27 janvier, la suspension de leur financement de l’institution. Ces déclarations interviennent après des accusations portées par Israël selon lesquelles des employés de l’UNRWA pourraient être impliqués dans l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.
Samedi, la ministre des affaires étrangères australienne, Penny Wong, s’est dite « profondément préoccupée » par les accusations contre l’UNRWA. « Nous parlons avec nos partenaires et allons suspendre temporairement le versement des financements récents », a-t-elle écrit sur le réseau social X. Son homologue italien, Antonio Tajani, a également dévoilé samedi sur X la suspension du « financement de l’UNRWA après l’atroce attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre ».
Six millions de Palestiniens enregistrés auprès de l’UNRWA
De son côté, le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a affirmé samedi qu’Israël compte « s’assurer que l’UNRWA ne fera pas partie » de la solution à Gaza après la guerre entre Israël et le Hamas, espérant « faire cesser » toutes les activités de l’agence.
Crée en 1949 par l’Assemblée générale de l’ONU après le premier conflit israélo-palestinien, l’UNRWA a pour mandat de fournir une assistance humanitaire et une protection aux réfugiés palestiniens enregistrés dans la zone d’opérations de l’agence, « dans l’attente d’une solution juste et durable à leur situation ». Elle intervient dans les territoires palestiniens, mais aussi au Liban, en Jordanie et en Syrie. Près de 6 millions de Palestiniens sont enregistrés auprès de l’UNRWA et peuvent bénéficier de services qui englobent éducation, soins de santé, services sociaux, infrastructures des camps, microfinance et aide d’urgence, y compris en période de conflit armé.
Face à ces accusations, la direction de l’UNRWA a annoncé vendredi s’être séparée de plusieurs employés, accusés d’être impliqués dans l’attaque du Hamas le 7 octobre. « Pour protéger les capacités de l’agence à délivrer de l’aide humanitaire, j’ai décidé de résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête », a fait savoir dans un communiqué le chef de l’agence, Philippe Lazzarini, pour qui « tout employé impliqué dans des actes de terrorisme devra en répondre, y compris à travers des poursuites judiciaires ».
Le Hamas a pour sa part demandé dans un communiqué « aux Nations unies et organisations internationales de ne pas céder aux menaces et au chantage » d’Israël, accusant Israël de vouloir « couper les fonds et priver » la population de Gaza de toute aide internationale. Pour le secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine, Hussein Al-Cheick, l’UNRWA a besoin d’« un soutien maximal » et « non qu’on lui coupe soutien et assistance ». « Nous appelons les pays qui ont annoncé la cessation de leur soutien à l’UNRWA à revenir immédiatement sur leur décision, qui implique des risques graves » pour l’assistance humanitaire, a également répliqué M. Al-Cheikh.
Des Palestiniens tentent d’éteindre un incendie dans un bâtiment de l’UNRWA que des personnes déplacées utilisent comme abri, après avoir été pris pour cible par des chars israéliens à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 24 janvier 2024.
M. Lazzarini avait dénoncé une « violation flagrante des règles fondamentales de la guerre ». L’armée israélienne avait de son côté annoncé un « examen approfondi » de ses opérations dans la zone concernée, sans écarter la possibilité d’une frappe du Hamas.
Tsahal a désormais exclu la possibilité que l’incident a été causé par une frappe aérienne ou des tirs d’artillerie des forces de Tsahal. » L’armée israélienne examine la possibilité que le bombardement ait été causé par des tirs du Hamas. »
JForum.fr & AFP