Plus on nous bombarde, plus on nous condamne. Plus on nous harcèle, plus on nous accuse (analyse).
Un an déjà que nous sommes en guerre. On pourrait presque tracer une courbe ou définir une équation toute simple: le cercle des agresseurs contre Israël ne cesse de s’élargir en même temps que s’agrandit celui de nos détracteurs et de nos censeurs. Bref une formule inédite dans l’histoire des relations internationales: plus on nous attaque, plus on nous blâme. Plus on nous bombarde, plus on nous condamne. Plus on nous harcèle, plus on nous accuse.
C’est en effet à ce jeu affligeant que s’est prêté le Président Macron en commettant 3 fautes essentielles.
Outre son caractère révoltant qui consiste à tenter de désarmer un pays ami et allié en proie à une lutte de survie avec les pires ennemis qui soient, Emmanuel Macron a enfoncé le clou de la défiance vis-à-vis de la France pour tous ceux qui en Israël n’ont jamais vraiment oublié l’abandon de la France en 1967 lorsque le Général de Gaulle avait décidé l’embargo sur les armes livrées à Israël en pleine guerre de survie. J’ai été diplomate israélien et ai servi plusieurs fois à notre ambassade à Paris. Je sais combien l’ombre de la défection gaullienne de 1967 continuait d’alimenter des craintes à Jérusalem vis-à-vis de Paris. Emmanuel Macron vient de rallumer la flame de la trahison française et je souhaite beaucoup de courage à mes collègues des deux côtés de la Méditerranée qui devront travailler très dur pour rétablir la confiance dans notre relation bilatérale.
La seconde faute concerne le Liban qu’il appelle “à ne pas devenir un nouveau Gaza”.
Or justement c’est là le cœur du problème car le Liban, dans sa partie sud à tout le moins est Gaza. C’est-à-dire un territoire entièrement contrôlé par une organisation terroriste qui y a installé patiemment et sciemment son infrastructure de terreur en toute impunité au sein de la population civile et de ses institutions : immeubles d’habitation, crèches et écoles, hôpitaux et autres bâtiments publics. Le Hezbollah a creusé au Sud Liban les mêmes tunnels que le Hamas à Gaza, a entreposé les mêmes quantités d’armes, de munitions et de missiles, préparé et mis au point le même plan d’attaque que celui du 7 octobre pour en amplifier la démesure et massacrer, supplicier et s’apprêtait à “célébrer” le premier anniversaire du 7 octobre en commettant dans le Nord d’Israël un pogrom qui aurait fait rougir de honte leurs alliés du Hamas tant il aurait été sanglant et abominable. Donc que veut dire le Président français ? Quelles sont ses attentes ? Qu’un Israël désarmé et isolé abandonne sa population aux hordes terroristes djihadistes du Hezbollah ?
Depuis un an, le Hezbollah a lancé des milliers de missiles contre les populations et localités israéliennes du Nord. Combien de fois la France a-t-elle appelé à un cessez-le-feu ? Combien de fois a-t-elle demandé l’application immédiate des résolutions de l’ONU qui ont exigé le démantèlement du Hezbollah ? Zéro. Pas une seule fois. Mais depuis qu’Israël, après avoir fait preuve d’une retenue sans précédent pendant une année entière à avoir été bombardé et harcelé, se lance dans une opération qui pourrait non seulement éliminer la menace au Nord d’Israël mais aussi permettre au Liban ce pays si cher à la France de se débarrasser du Hezbollah, Paris appelle au cessez-le-feu !
La troisième faute consiste à appeler à une solution politique
La troisième faute consiste à appeler à une solution politique alors que nous sommes en pleine guerre contre des mouvements terroristes manipulés par l’Iran.
Quelle aberration ! Les Etats Unis ont-ils proposé une solution politique à Al Qaïda après le 11 septembre ? Ont-ils envoyé des émissaires pour dialoguer et chercher ensemble une “solution politique” ? Non, évidemment. Ils ont bombardé pendant 20 ans l’Afghanistan jusqu’à l’élimination physique de Ben Laden.
La France a-t-elle proposé une “solution politique” à l’Etat islamique après l’attentat du Bataclan ? A-t-elle tenté de négocier avec Daesh un accord de cessez-le-feu ?
Non. La France et ses alliés ont bombardé pendant des années Mossoul, Raqqa, Falloujah et autres villes du Califat pour écraser les terroristes de Daesh.
C’est exactement ce que nous faisons, Monsieur le Président de la République, à une différence près : Daesh était à des milliers de kilomètres de vos frontières. Les djihadistes du Hezbollah et du Hamas sont à nos portes….
Daniel Saada était ambassadeur d’Israël en France