Ses livres auront survécu à l’Inquisition et à l’Holocauste : la bibliothèque Ets Haim, aux Pays-Bas, est la plus vieille bibliothèque juive encore ouverte. Afin que ses livres soient conservés, et dans le but de diffuser ces trésors de la communauté juive, l’établissement a décidé de numériser sa collection et de la rendre accessible à tous gratuitement.
À Amsterdam, la bibliothèque Ets Haim, fondée au XVIIe siècle par des Juifs ayant fui la persécution en Espagne et au Portugal, est la plus vieille bibliothèque juive encore en activité. Sa collection est constituée de près de 30.000 livres imprimés ainsi que de quelque 560 manuscrits écrits entre autres par des personnes ayant échappé à l’Inquisition.
Le plus vieux document est une copie du Michné Tora du Rambamet datant de 1282. Il porte notamment les traces laissées par un inquisiteur qui en a brûlé des passages entiers.
Mais l’Inquisition n’est pas le seul obstacle que la bibliothèque a surmonté. En 1940, les nazis envahirent les Pays-Bas et tuèrent 75 % des Juifs y résidant. En revanche, au lieu de brûler la bibliothèque, ils envoyèrent les livres en Allemagne, où ils furent retrouvés après la guerre, sans trop de dégâts. Les livres furent rendus à la bibliothèque néerlandaise, qui les confia toutefois à Israël le temps d’effectuer les rénovations nécessaires à la bonne conservation des documents. La bibliothèque fut restaurée et rouvrit en 2011.
Cependant, pour ne pas détériorer les ouvrages anciens, la bibliothèque ne sont depuis ouverte au public que quelques jours dans l’année, pendant des visites guidées pour lesquelles il faut généralement réserver sa place. Force était donc de constater que les documents n’étaient pas facilement accessibles.
En 2014, un partenariat a ainsi été mis en place entre Etz ‘Haim et la National Library of Israël pour numériser le catalogue. Le but est aujourd’hui rendre toute la collection disponible à tous gratuitement d’ici 2 ans, explique ‘Etz Haim sur son site Internet, sur lequel plus d’une centaine de manuscrits et 16.000 folios sont déjà consultables.
Ainsi, personne n’aura plus à craindre la destruction ou la disparition de ces livres, richesse pour la communauté juive, les historiens, les curieux, et qui sont déjà des survivants de l’Histoire.
Source www.actualitte.com via Jewish Telegraphic Agency