Le Grand-rabbin des Pays-Bas a demandé au gouvernement de son pays de ne pas légaliser la pratique du suicide assisté pour des gens en bonne santé.
Tout récemment, s’adressant au Parlement, le ministre de la Santé des Pays-Bas, Edith Schippers, annonçait un projet de loi visant à élargir le domaine d’application de la présente législation sur le suicide assisté aux personnes en bonne santé, mais qui ne désirent plus vivre. En effet, actuellement, cette procédure n’est réservée qu’aux malades chroniques ou en phase terminale.
Réagissant à cette annonce, le Grand-rabbin des Pays-Bas, Biniamin Jacobs, a expliqué son opposition à cette nouvelle loi en se référant à la loi juive qui souligne le caractère sacré de la vie humaine dont découle l’interdiction de toute intervention visant à y mettre un terme. Néanmoins, a ajouté celui-ci, cette même loi juive justifie parfois la « non-intervention », particulièrement dans les cas où une intervention ne servirait qu’à prolonger les souffrances sans espoir d’amélioration de l’état de santé.
Jacobs, qui est aussi le président du Comité d’Ethique du Centre Sinaï d’Amsterdam, le seul hôpital psychiatrique juif d’Europe, a, aussi, motivé son opposition au projet de loi en se référant à son expérience professionnelle. « Au cours de mon travail, j’ai vu non pas une, non pas deux, mais de nombreuses personnes âgées qui souhaitaient mourir suite au décès de leur conjoint, mais qui, par la suite, ont été capables de profiter de la vie pendant de longues années », a-t-il souligné.
Et de citer l’exemple d’une femme malade qui refusait de manger ou de prendre des médicaments. « On lui a donné des antidépresseurs. En quelques semaines, sa pneumonie était terminée, elle s’est remise et la dépression qui l’avait atteinte s’est aussi terminée. Je suis la dernière personne qui voudrait minimiser la souffrance de ceux qui ne souhaitent plus vivre, a ajouté le même, mais nous avons une interdiction morale d’ingérence et nous devrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider et réconforter » ceux qui envisagent le suicide assisté.
Catherine Garson pour Actualité Juive