La Force Al-Abbas compte environ 220 combattants sur les quelque 17 000 membres de la branche militaire du mouvement Amal. Cette unité, apparemment formée pour mener des infiltrations en territoire israélien, pourrait participer à des plans d’invasion et de conquête de la Galilée, en coordination avec la Force Radwan du Hezbollah.
JDN
Alors que les tensions à la frontière nord se poursuivent, de nouveaux détails émergent sur l’une des principales unités du front libanais. La « Force Al-Abbas », unité d’élite du mouvement chiite Amal, est devenue un acteur important dans le conflit en cours avec Israël, selon une nouvelle étude menée par la chercheuse Dana Pollak de l’Institut Alma.
Ces derniers jours, deux membres de la « Force Al-Abbas » ont été tués dans des combats avec des soldats de Tsahal dans le sud du Liban, prouvant l’implication profonde de l’unité dans les combats. Selon des sources liées au mouvement Amal, l’unité compte environ 220 combattants sur les 17 000 membres de la branche militaire du mouvement.
Dans son étude, Pollak indique que la « Force Al-Abbas » a reçu une formation spéciale, vraisemblablement pour mener des incursions en Israël. « Il existe une crainte que cette unité puisse être impliquée dans des plans d’invasion et de conquête de la Galilée, en coordination avec la Force Radwan du Hezbollah », écrit Pollak.
Des images de propagande révélées dans l’étude montrent les membres de l’unité s’exerçant à mener des raids sur des villages israéliens. L’unité est équipée d’armes légères à moyennes, y compris des missiles antichars et des roquettes, et dispose de bases souterraines dans le sud du Liban.
Depuis octobre 2023, Pollak note une augmentation significative de l’activité du mouvement Amal dans la région frontalière. « Les membres du mouvement, pour la plupart des habitants du sud du Liban, se sont déployés le long de la frontière avec un double objectif : protéger les villages et mener des attaques contre Israël », explique-t-elle. Depuis le début de la guerre, au moins 32 membres de la branche militaire du mouvement ont été tués.
Malgré une implication claire dans les combats, Pollak souligne que le mouvement Amal évite de revendiquer officiellement les attaques. Cependant, les dirigeants du mouvement, dont Nabih Berri, président du parlement libanais et chef du mouvement, ne cachent pas leur fierté de voir leurs combattants participer à la bataille.
« Dans les déclarations officielles, le mouvement Amal décrit ses combattants tués comme des ‘martyrs tombés dans l’accomplissement de leur devoir national en défendant le sud du Liban et le pays' », note Pollak. « Cela contraste avec le Hezbollah, qui met l’accent sur son engagement envers la cause palestinienne. »
L’étude révèle également le partenariat stratégique entre le mouvement Amal et le Hezbollah, Amal opérant sous la protection de l’organisation chiite et en coordination avec ses membres.
En conclusion, l’étude de Pollak éclaire le rôle croissant de la « Force Al-Abbas » et du mouvement Amal dans le conflit en cours à la frontière nord. Alors que la situation reste tendue dans la région, il semble que des unités comme la « Force Al-Abbas » continueront à jouer un rôle central dans les forces opérant contre Israël dans le sud du Liban.