Illustration : jeu d’enfant appelé « plonter », mot en yiddisch utilisé depuis quelques temps en Israël pour décrire la situation confuse et inextricable dans laquelle est plongé l’appareillage politique du pays.
JDN – Benjamin Berger
Le président Reuven Rivlin a annoncé que conformément à la loi, le Premier ministre Benjamin Netanyahou peut rester en fonction et qu’aucun des candidats n’a la possibilité de former le prochain gouvernement, si ce n’est lui, pour l’instant. Il a précisé que cette décision nétait pas facile pour lui moralement…
Le président Rivlin a déclaré lors de son discours qu’il n’imaginait pas qu’au cours de son mandat, il lui serait demandé de déterminer tant de fois à qui confier le travail de montage du gouvernement. « L’Etat d’Israël n’est pas une évidence – cela n’a certainement pas été une évidence tout au long des années de l’histoire juive et il n’y a même pas 75 ans. Nous avons le plus grand trésor du peuple juif. »
Rivlin a ajouté: « 120 membres de la Knesset ne peuvent pas changer le fait que l’Etat d’Israël est un Etat juif, et ils ne pourront pas changer les fondements démocratiques de notre Etat, l’Etat d’Israël. Dans la tension entre la notion de « juif » et celle de « démocratique », le navire porte des fois à droite, des fois à gauche, mais il nous faut toujours faire le lien entre les extrémités ».
« La loi fondamentale du gouvernement m’oblige à imposer le mandat à un membre de la Knesset qui a été accepté. Mon rôle est d’exprimer la volonté de l’électeur. Par conséquent, la principale considération que je dois prendre en compte est de savoir qui a le plus de chances de former le gouvernement. »
Cependant, le président a déclaré qu’à la lumière des données, des résultats des élections et des recommandations, il a l’impression qu' »aucun des candidats n’a actuellement la chance de former le gouvernement et si je pouvais je renverrais la balle à la Knesset, mais je ne peux pas le faire. »
A dire vrai, cette décision de Rivlin était attendue, voire obligatoire, car comment donner à un autre groupe ce droit, quand, tout de même, le Likoud a obtenu 30 sièges, et Yech ‘Atif n’en a que 17 !
Il est vrai toutefois qu’à partir de maintenant, le jeu parlementaire va prendre de l’ampleur et de la vie, puisqu’il va falloir tenter à tout prix d’arriver à un résultat, ou alors de démissionner jusqu’aux prochaines élections, mais tout le monde comprend qu’elles risquent de ne pas changer grand chose au « plonter » actuel…