Jusqu’à présent, il n’était pas possible de diagnostiquer la maladie avant l’apparition de ses premiers symptômes. Son dépistage, possible entre 5 et 10 ans après l’apparition des dommages, rend la maladie difficile à traiter voire irréversible.
A ce stade, 50% de la dopamine, neurotransmetteur cérébral en charge du bon fonctionnement du corps et des mouvements, a disparu. Les malades souffrent alors de tremblements, d’hypertonie (raideur musculaire) et sont incapables de faire des mouvements rapides (bradykinésie).
Des gênes et un biomarqueur spécifique à Parkinson
Le Professeur Moussa Youdim du Technion, l’un des inventeurs du traitement parkinsonien Rasagiline, a révélé que l’expression de cinq gènes spécifiques dans le sang peut prédire, du moins détecter, la maladie de Parkinson. Fort de ce constat, BioShai a isolé ces cinq gènes pour former un biomarqueur unique, utilisé comme un indicateur du processus biologique normal ou pathologique. La présence de ce biomarqueur dans le sang rend visible la perte des neurotransmetteurs invisible au scanner.
Aussi, le test sanguin PDx a été développé pour mesurer le niveau d’expression de ces gènes.
Ces derniers sont des indicateurs précieux pour les médecins qui peuvent ensuite évaluer et contrôler la sévérité et la progression de la maladie. Pour cause, la quantité des molécules d’ARN (molécule proche de l’ADN, support intermédiaire des gênes nécessaires à la synthèse des protéines en charge des mouvements physiques) offre déjà un premier regard sur l’ampleur de l’altération.
“Nous avons comparé les tests sanguins obtenus sur des patients sans vision apparente du déficit dopaminergique avec ceux des volontaires parkinsoniens du même âge. La mesure des tests a permis de voir la présence d’un biomarqueur présent chez 90% des malades.” explique Jennifer Yarden présidente de BioShai.
Des recherches prometteuses
Bien qu’il soit encore difficile d’expliquer l’origine de la maladie, les scientifiques supposent que certains facteurs environnementaux et génétiques prédisposent au développement de la maladie.
Il apparait aussi que la perte de dopamine et la présence de corps de Lewy (agrégats anormaux des protéines dans les neurones) ne soient plus les deux seuls responsables mis en cause. D’autres structures neuronales comme le système nerveux périphérique en charge des voix olfactives ou du maintien du corps seraient pointés.
Ralentir la maladie
Chaque année, la maladie de Parkinson est diagnostiquée chez 300 000 personnes. Plus sa détection intervient tôt, plus la thérapie neuroprotective proposée sera efficace. Pour les médecins, c’est une découverte déterminante afin de pouvoir confirmer le diagnostic aux patients et les soigner efficacement.
“L’objectif de BioShai est avant tout de développer un test pour différencier Parkinson des patients avec des problèmes moteurs proches de ceux de la maladie.
Ensuite développer une version améliorée du test pour un pré-diagnostic avec des pré-symptômes comme la perte de l’odorat (anosmie), la constipation constante, la dépression et les troubles du sommeil” ajoute Yarden.
Ces symptômes, loin d’être exhaustifs pour déterminer la maladie, seront mis en lumière par l’historique médical du patient et par un examen clinique approfondi. La signature moléculaire différente dans le sang du patient sera un signe majeur de la dégénérescence.
L’autre point positif du test sanguin PDx sera son faible coût estimé à une centaine d’euros. Une somme bien plus abordable que le prix des autres diagnostiques proposés.
BioShai se félicite de son entrée sur le marché et espère aboutir dans quelques années à une réelle percée vers la rémission de la maladie.
Source SiliconWadi
http://koide9enisrael.blogspot.co.il/2016/11/parkinson-vers-un-test-precoce-par.html