Paris : plainte pour incinération par erreur du corps d’une Juive

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Une plainte pour « atteinte au respect dû aux morts » et « voie de fait » a été déposée la semaine du 14 mai auprès du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), après que la Mairie de Paris a incinéré, par erreur, en mars 2017, le corps d’une femme de confession juive, alors que ce procédé est interdit par sa religion, a appris France Inter auprès du fils de la défunte. Décédée en 2012, Antoinette Frenk était enterrée dans le carré social du cimetière parisien de Thiais.

« Je me suis rendu compte que la tombe était vide »

« À peine un mois après la date limite, sans que personne ne me prévienne, ne m’informe… une exhumation, une crémation, une dispersion des cendres, et tout ça, en l’absence totale d’information, et j’ai découvert ça moi-même : je me rendais sur la tombe de ma mère deux fois par an, et c’est là où je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus la plaque d’identification, que la tombe était vide. Ça devient cynique quand on sait que, non seulement ma mère est d’origine juive, mais qu’elle a été une survivante de la Shoah », explique son fils, Michel Burtin, à France Inter.

« De qui on se moque ? »

Il a décidé de porter l’affaire en justice après des mois de démarches infructueuses auprès du Défenseur des droits. « De qui on se moque ? De madame Frenk ? Elle n’a plus de sépulture, et mon client ne peut plus se recueillir », s’insurge son avocat, Me Axel Metzker. La Mairie de Paris a envoyé une lettre d’excuses à Michel Burtin et précise qu’un formulaire adressé aux familles devrait prévenir à l’avenir ce genre d’erreurs.

Source www.francetvinfo.fr

1 Commentaire

  1. Dans les faits, cette dame a été enterrée dans le « carré social » de Thiais. Cela signifie qu’elle était une indigente, et dans ce cas, la municipalité offre avec largesse cinq années de sépulture, puis entreprend une exhumation et envoie les restes funéraires à être incinérés. C’est la conduite constante et légitime dans ce genre de cas, ainsi que tout le monde le sait, les compagnies de pompes funèbres en premier lieu. Mais même les indigents le savent, et le redoutent…
    Il se peut que le fils n’en n’était pas conscient, et que nul ne l’en a informé, mais il n’empêche qu’il n’y a rien à reprocher à la municipalité.
    Il est vrai toutefois qu’une fois de plus la communauté juive a failli, en ne faisant pas campagne pour informer le public ou pour chercher des fonds afin d’empêcher ce genre de drames ! Aux Etats Unis, les communautés juives prennent très à coeur ce genre de situation, et y vont de leurs propres deniers pour éviter ce genre de mésaventures, qui vont totalement à l’encontre de notre Tradition.
    « Cela va nous coûter de l’argent », va-t-on nous répondre. Juste, mais peut-on laisser nos indigents subir un tel sort, contre lequel nous devons nous élever ? Contre la Halakha, uniquement parce qu’ils sont pauvres ?

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