L’adoption en conseil municipal le 12 juin dernier avait été une simple formalité. Mais deux semaines plus tard, la création d’une place de Jérusalem, dans le 17e arrondissement de la capitale, est devenue un sujet sensible pour la mairie de Paris. L’inauguration prévue ce dimanche devrait en effet être perturbée, l’opposition demandant de son côté à la maire de la capitale Anne Hidalgo de renoncer.
Comment la polémique a-t-elle enflée ? La proposition portée par Anne Hidalgo et son adjointe communiste Catherine Vieu-Charier avait passé sans encombre en avril l’étape de la commission des dénominations puis celle du vote en juin. Pour l’édile, un telle place dans la capitale est une évidence : comme l’a rappelé la mairie dans un communiqué diffusé mercredi, Paris a longtemps compté une « rue de Jérusalem », commençant quai des Orfèvres et aboutissant à la Préfecture de Police. « Celle-ci a été rasée en 1883 afin d’agrandir le Palais de Justice », précise le texte.
« Assignation exclusive d’une seule religion à une ville »
Un « lien très fort » qui, sitôt le projet adopté, a également été souligné par Joël Mergui, le président du Consistoire central. Problème : ce dernier a dévoilé sur Twitter une lettre envoyée par Anne Hidalgo, dans laquelle on apprend que l’idée a été impulsée par lui-même, « lors de la réception du président de la République d’Israël Reuven Rivlin à l’Hôtel de Ville ». Dans le courrier, on apprend également que la place se trouvera à proximité d’un lieu « hautement symbolique » : le futur Centre européen du judaïsme.
Elle précise : « Le lieu choisi, situé devant le futur siège du Centre européen du Judaïsme et à proximité du Consistoire central, indiquait clairement l’assignation exclusive d’une seule religion à une ville pourtant considérée comme trois fois sainte. » En outre, la présence dimanche à Paris du maire de Jérusalem, Moshe Leon, est critiquée car il est « un fervent défenseur de l’annexion de Jérusalem-Est et de la politique de colonisation israélienne. »