Le Prof. Aharon Barak, ancien président de la Cour suprême, est un homme frustré. Ce représentant de l’ancienne élite laïque du pays, père de la “révolution activiste” de la Cour suprême dans les années 1990 ne supporte pas de voir que son “bébé” soit ainsi battu en brèche et méthodiquement démantelé – avec raison – par l’actuelle ministre de la Justice Ayelet Shaked. Certes, la Cour suprême se permet encore des décisions ahurissantes, comme celle toute récente de décréter illégale l’interdiction faite par le ministre de l’Intérieur à une activiste du BDS, Lara El-Qassem, d’entrer en territoire israélien. Mais depuis qu’elle est entrée en fonction, Ayelet Shaked met en place les mesures qu’il faut pour que la Cour suprême retrouve le rôle qui est le sien et cesse de se prendre pour la législateur ou l’exécutif.
Alors pour exprimer son mécontentement, comme le font tant d’autres du même camp idéologique que lui, le Prof. Aharon Barak emploie des termes extrêmes, certains empruntés à la période la plus noire de l’Histoire de l’Humanité. Lors d’une discours prononcé à Eilat à l’occasion du 70e anniversaire de la création du Parquet, il a dit cette phrase lourde de sens: “L’idée selon laquelle cela ne peut pas arriver chez nous est fausse. Si c’est arrivé dans le pays de Bach, Goethe et Beethoven, cela peut arriver dans n’importe quel endroit”. Des propos irresponsables qui se rajoutent à une méconnaissance totale de l’ADN juif.
L’ancien magistrat a également dénoncé ceux qui critiquent l’activisme judiciaire dont il fut l’instigateur principal: “Aujourd’hui vous entendez que si le Cour suprême annule une loi de la Knesset, ce n’est plus un régime démocratique. Pardon ! Il est vrai que la démocratie c’est le pouvoir des représentants du peuple, ici par la Knesset, mais il ne faut pas oublier qu’un régime qui ne respecte pas la séparation des pouvoirs, l’Etat de droit, et les valeurs des droits de l’homme, n’est plus un régime démocratique”…
Dans la droite ligne de son argumentaire, l’ancien président de la Cour suprême a évidemment exprimé son opposition à la réforme mise en place par Ayelet Shaked concernant les procédures de nomination des conseillers juridiques des ministères ainsi qu’à d’autres réformes entreprises par la courageuse ministre.
Après le chef d’Etat-major adjoint Yaïr Golan ou l’ancien Premier ministre Ehoud Barak, pour ne citer qu’eux, le Prof. Aharon Barak rejoint la longue liste des faux prophètes et autres Cassandres qui annoncent la fin proche de la démocratie israélienne en usant de termes aussi indécents qu’irresponsables.
Lorsque l’on voit comment des députés arabes s’expriment à la Knesset ou comment un directeur-général de B’Tselem attaque son propre pays devant le Conseil de sécurité, on peut considérer que la démocratie israélienne a encore de “beaux jours” devant elle…
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Source lphinfo.com