Autour de la table du Chabbath, par le rav David Gold
Conseil judicieux pour éviter le redressement fiscal…
Ce Chabbath sera encore riche en enseignements, peut-être plus encore que les semaines précédentes ! En effet, dans notre section, on lira un événement fondamental dans l’histoire juive et des hommes : le don de la Tora et des 10 commandements.
Fondamental dites-vous ? Effectivement car c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que D’ Se dévoile à Ses créatures. Qui plus est, cela se déroulera devant 600.000 hommes de plus de 20 ans (en dehors des femmes et enfants) dont Moché notre maître et son frère Aharon, des hommes de très hautes envergures spirituelles. Durant ce formidable événement, Hachem donnera Sa Tora ainsi que les 10 commandements au Mont Sinaï au peuple juif ! C’est un événement majeur dans l’histoire du monde car il n’existe pas un peuple ou une nation qui peut prétendre que le Créateur du monde lui ait transmis un message ! (La preuve c’est que dans toutes les religions existantes il s’agit toujours d’un « prophète » qui énonce avoir reçu la parole divine et par la suite l’a transmis à d’autres disciples).
De plus, le don de la Tora et les 10 commandements sont un héritage transmis de générations en générations avec une particularité par rapport à tous les autres messages adressés au peuple juif, car ces paroles ont été dites par Hachem directement alors que d’une manière générale tous les autres commandements ont été dit à Moché notre maitre (ou à Aharon) qui les ont transmis ensuite au reste de la communauté.
Dans les 10 commandements, on trouve des éléments fondamentaux : avoir foi en Hachem, l’interdit de servir d’autres dieux que Lui, respecter le Chabath, respecter ses parents, ne pas tuer ni voler… Parmi cette liste il existe l’interdiction de convoiter. On le sait, la convoitise est un bien vilain défaut… Seulement ce qui est moins connu c’est qu’elle fait partie du quorum des 10 commandements. Il est marqué : « Tu ne convoiteras pas la maison de ton ami, la femme de ton prochain, tout ce qu’il possède… ». Pourquoi est-ce si problématique d’envier le loft de son copain qui surplombe la croisette ou encore sa maison qui donne sur la mer à Natanya ou Tel Aviv au point qu’Hachem ait besoin de l’écrire dans les 10 commandements ? On pourra vous proposer cette réponse: c’est à l’image des travaux pratiques par rapport au théorème ! En effet, quand Hachem – Béni soit son Nom – proclame : »Je suis ton D’ Qui t’a fait sortir d’Egypte… Tu n’auras pas d’autres dieux que Moi…« , c’est le commandement de croire en le Ribono chel ‘Olam (donc celui/celle qui a des petits problèmes de croyance n’a pas encore respecté dans sa vie le premier des 10 commandements!). La croyance est une injonction au niveau du cœur et de la tête. Or la convoitise, ou plus tôt le fait de ne pas convoiter, c’est les travaux pratiques de la foi en D’ ! Car puisque c’est Hachem Qui a créé librement le ciel et la terre, c’est Lui aussi Qui oriente la vie des nations et des hommes, ce qu’on appelle la Providence divine. Donc lorsque j’ai le regard un peu trop lourd sur la nouvelle BMW de mon ami, je vais contre ce théorème de base puisque je ne suis pas si convaincu de ce que je posssède dans ma vie (ou ce qui me manque), c’est voulu du Ciel pour mon plus grand bien ! Car si j’avais la voiture de mon ami ou dans un autre domaine… son épouse… cela ne m’avancerais pas plus dans mon service divin ! Si Hachem m’a octroyé l’appartement dans lequel je vis, ma femme et tout le reste c’est parce qu’Il sait que ce sont des outils qui vont me faire avancer vers plus de perfection, de sainteté et en final je me rapprocherais de Hachem de la meilleure manière (et pas avec les biens de mon ami).
L’éthique et la culture : c’est beau , mais le judaïsme va bien au-delà puisqu’il s’agit d’un mode de vie et de pensée. Donc on rapportera les paroles du saint ‘Hafets ‘Haim qui traite de la pratique : « L’interdit de convoiter, c’est la recherche de s’accaparer les biens d’autrui. Et le ‘hidouch (la nouveauté), c’est même après les avoir acquis en bonne et due forme, il y aura transgression de l’interdit. D’après cela, le ‘Hafets ‘Haim mettra en garde une pratique qui peut avoir lieu lors de la fixation d’un mariage. Les familles se rencontrent pour conclure de l’apport financier de chacun, ce qu’on appelle les Tenaim (durant ce stade, il n’existe pas d’interdit d’avoir des exigences au niveau monétaire). Seulement après qu’on ait fixé le montant, on ne pourra pas demander à son futur beau-père qu’il rajoute à la liste des biens telle ou telle demande. Cela fait partie des interdits de convoitise. »
Seulement les Poskim sont en discussion au sujet d’un homme qui aurait transgressé ce commandement (par exemple dans le cas où on a réussi – après maintes tractations – d’acheter le loft de son ami qui nous faisait tellement envie, est-ce qu’on devra rendre le bien nouvellement acquis, or l’acheteur a payé rubis sur ongle les millions ?! Cependant certains décisionnaires ont comparé cet interdit à celui du vol. Or, on sait bien que la Techouva du voleur ne sera acceptée qu’après qu’il ait rendu son méfait. Le « Toumim » (34.13) tranche que d’après les Sages il devra rendre l’objet (de sa convoitise) à son propriétaire d’origine. (D’autres sont en désaccord). En final, il serait juste de rendre l’objet convoité.
Cette année, j’ai découvert un autre beau ‘hidouch, celui du Targoum Yonathan (sur le même verset). Il explique que la convoitise entraine de nombreux déboires comme le fait que les riches notables de la communauté perdent leur fortune ou encore que le fisc (français ou israélien) opère de cruels redressements fiscaux… Donc qui a encore envie du loft?
Quand la « kapoté » du Chabath a amené la belle kala !
Dans notre paracha on lira les 10 commandements dans lesquels se trouve la Mitsva du Chabbath. Notre histoire véridique est celle d’un Ba’hour Yechiva de la Yechiva de Mir à Jérusalem, natif des Amériques. Notre jeune étudie avec assiduité sur les bancs de la célèbre institution, mais les années passent et il n’a toujours pas cassé le verre sous la ‘houppa… Tous ses amis s’étaient entre temps mariés, beaucoup amenaient déjà leur petit Yankélé à la synagogue tandis que notre jeune restait seul dans sa chambre… A la fin du cycle de 6 mois d’études, il avait l’habitude de rentrer chez lui à New York. Cette fois, tout le long de ses vacances il était aux aguets du moindre coup de fil qui pourrait lui annoncer le rencontre tant espérée… mais nenni!! (Comme vous le savez, dans les milieux orthodoxes, il n’existe pas de rencontre au détour du café du coin avec la belle inconnue ou le coup de foudre au détour d’un restau, etc… Toutes les présentations sont soigneusement épluchées par les familles pour savoir si les deux jeunes tourtereaux sont adaptés l’un pour l’autre et pourront normalement passer le jubilé d’années –et plus encore- dans la joie et le Chalom). La fin des vacances approchait et toujours pas de nouveauté ! Le cœur lourd, notre jeune prit son billet de retour vers Jérusalem, seulement cette fois il décida de faire une escale en Angleterre. Dans ce pays pluvieux, se trouve en effet le tombeau d’un Tsadik, le rav Chalom Chatz. Or il savait que ce Talmid ‘Hakham avait écrit noir sur blanc dans son testament : « Celui qui a besoin d’une délivrance ou d’une guérison pour lui-même ou quelqu’un d’autre, qu’il vienne sur ma tombe, etc… Et se sera bien de venir en particulier le vendredi matin, veille du Chabath. Mais je mets une condition : qu’il fasse une Techouva sur au moins une faute… Je ferais alors attention d’accomplir tout ce que j’écris… » Fin des paroles du saint homme. Armé de ces promesses, notre jeune prendra le vol du jeudi soir de New York afin d’arriver en début de matinée à Londres puis de repartir immédiatement pour la terre promise pour arriver avant le Chabbath. Arrivé de bon matin, il prie à Londres puis se rend auprès du tombeau du saint homme. Devant son tombeau, notre jeune commence à pleurer comme jamais il ne l’avait fait auparavant et prie de tout son cœur à Hachem afin de trouver son Chidoukh. Après tous ces pleurs, notre jeune décidera de faire Techouva sur une Mitsva: « Quoi de mieux que de mieux faire le Chabbath? » Il décidera sur le champ de prendre sur lui de recevoir le Chabbath une demi-heure avant l’horaire habituelle. (Dans de nombreuses villes du pays béni par le ciel, l’horaire de l’entrée du Chabath est 20 minutes avant le coucher du soleil. Notre Ba’hour Yechiva choisira de recevoir le Chabbath 30 minutes avant l’horaire courant. On rajoutera qu’on peut recevoir le Chabbath au maximum jusqu’au Plag hamin’ha soit à peu près une heure et un quart avant le coucher du soleil.) Après toutes ses prières notre jeune prit le taxi au plus vite afin de prendre son avion direction la terre sainte et avant il vérifiera que son vol arrivera avec suffisamment de temps pour recevoir le Chabbath 50 minutes avant. Effectivement, comme convenu l’avion arrive sans encombre et de suite il prit un taxi pour Jérusalem. Arrivé dans son appartement, il ne lui restera plus que quelques minutes avant de recevoir la reine du Chabbath. Il ouvrit sa valise pour sortir son magnifique manteau du Chabbath (la « kapoté » traditionnelle) … Or il vit l’horreur: le dentifrice s’était éclaté sur son beau manteau noir satiné ! Or il ne lui restait plus que 2 minutes montre en main avant le Chabbath: il n’avait pas le temps de laver sa kapoté ! Que devait-il faire : passé outre sa décision prise ce matin même en nettoyant son manteau ou non ? En un clin d’œil il prendra son habit satiné, retirera à sec une bonne couche de dentifrice et c’est TOUT ! Seulement la tache était encore bien visible, et cela le gênait d’aller à la Yechiva et de rencontrer tous ses amis… Donc il décida de prier dans un endroit où il était inconnu afin d’avoir moins honte. En final il choisira une maison de retraite à côté de chez lui. Il fera donc toutes les prières du Chabbath parmi une population de retraités avec son habit tacheté de blanc… A la sortie du Chabbath, il s’apprêtait à rentrer chez lui lorsqu’un des retraités l’accosta et lui demanda ce qu’il faisait dans cette maison : il ne semblait pas être un nouveau locataire… Notre jeune bakhour expliquera toute son histoire et la tâche de dentifrice qu’il n’avait pas voulu laver en l’honneur du Chabbath. La réponse du jeune plût au vieillard et il lui demanda son nom. Avec politesse notre jeune s’exécuta tandis que notre retraité avait beaucoup d’intentions dans sa tête. De suite après, il agit au plus vite… Et effectivement il avait dans sa famille une petite fille qui n’était pas encore mariée et donc, il envisagea une présentation. Quelques jours passèrent et les deux jeunes tourtereaux firent une première rencontre ; les deux se plurent et firent d’autres rencontres jusqu’aux fiançailles et mariage (certainement que pour l’occasion la tache de dentifrice avait été soigneusement lavée…). Mazal Tov!
Coin Halakha: Un ustensile dont l’utilisation est interdite à Chabbath comme un marteau, on n’aura pas le droit de le déplacer que si on a besoin de son emplacement ou pour une utilisation permise (par exemple casser des noix). Dans ce dernier cas, on ne pourra l’utiliser que si on ne possède pas déjà dans la maison un casse-noisette. Dans le cas où on a pris le marteau pour un emploi permis, à la fin on n’aura pas besoin de le jeter de sa main ; on pourra le déposer à son endroit habituel.
Chabat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut
David Gold soffer écriture askhenase et sépaharade mezouzoths birka habait téphilines meguiloths
On souhaitera une grande bénédiction à Monsieur et Madame Guez et aux enfants (St Brice) pour l’aide apporté à la parution de notre feuillet.
Pour les connaisseurs, on vous propose une belle Méguila d’Esther (11 lignes/Beit Yossef) pour passer de belles fêtes de Pourim.