Parachath Vayétsé   

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Au tour de la table du Chabbath, par le rav David Gold

Pourquoi faire des alinéas dans la vie ?

Notre paracha suit la bénédiction qu’accorda Yits’hak à son fils Ya’akov au détriment d’Essav (parachath Toldoth). En conséquence, Ya’akov fuira son frère vers les contrées de ‘Haran vers la maison de sa mère. Le Birkat Perets (de rabbi Israël Ya’akov Kanievski zatsal, le Steipeler) fait remarquer que le verset mentionne deux expressions pour signifier que Ya’akov est parti à ‘Haran. Il est dit: « Ya’akov est SORTI de Béer Chéva et… il  est allé à ‘Haran. » Or, si un homme s’est rendu dans un endroit c’est bien la preuve qu’il est parti d’un autre! Donc pourquoi le verset s’alourdit par la mention de ces deux expressions pour dire quasiment la même chose? Le Birkat Perets répond que Ya’akov en partant à ‘Haran accomplira deux Mitsvoth : 1° la Mitsva de son père (Yits’hak) afin de prendre épouse à ‘Haran (c’est pourquoi le verset mentionne: « Il est allé… ») et 2° le commandement de sa mère de fuir le glaive d’Essav (« il est sorti de Beer Chéva »).

Le Midrach rapporte que lorsqu’il s’est rendu à ‘Haran, Ya’akov a rencontré sur la route Eliphaz, le fils d’Essav. Or, ce dernier avait l’injonction de son père Essav de tuer Ya’akov ! Comme on le sait, Essav a appliqué scrupuleusement toute sa vie la Mitsva d’honorer ses parents, donc semble-t-il qu’il a bien réussi à l’inculquer  à son fils. Or Essav demande à Eliphaz de tuer Ya’akov du fait qu’il a dérobé la bénédiction paternelle (en plus du fait qu’il lui avait racheté le droit d’aînesse). Eliphaz –qui est un fils accompli– rejoindra Ya’akov pour en découdre! Or, il a un gros problème de conscience… Dans la maison de son père (qui est celle aussi de son grand-père Yits’hak) il a reçu une éducation de Tora de la part de son oncle Ya’akov (le Talmid ‘Hakham) donc il lui doit du respect mais de l’autre il doit l’honneur à son père qui l’a sommé de le tuer… (Semble-t-il qu’il n’était pas bien assidu sur les bancs de la Yechiva, car il existe un principe connu dans la Tora: les honneurs dus aux parents ne doivent pas aller à l’encontre d’une quelconque loi de la Tora. Or, tuer c’est interdit d’après la Tora ! Peut-être que les aïeuls de l’Occident étaient exempts de ce précepte? …) Ya’akov qui est très sage dira alors à Eliphaz un grand ‘Hidouch/nouveauté: il n’existe pas que les morts qui soient morts ! La Talmud (Nedarim 64) enseigne qu’il existe d’autres catégories de bons-vivants qui ont le statut de mort ! Parmi lesquels se trouve l’indigent qui n’a pas le sous (certainement du fait qu’il est dépendant de la grâce de ses proches). Donc Ya’akov conseillera à Eliphaz de lui dérober tous ses biens ainsi il n’enfreindra pas le commandement de son père. Chose dite, chose faite: Ya’akov sera complètement dépouillé à son arrivée à ‘Haran. Le Steipler fait remarquer de ce passage une chose intéressante (rapporté dans le feuillet du rav Biderman, paracha Vayétsé 5779): l’éducation d’un homme est grandement influencée par son entourage. En effet, pour admettre ce principe comme vrai (que le pauvre est considéré comme mort), il fallait au départ un minimum de foi dans les paroles de nos Sages. Car si on interroge le commun des mortels, il est fort probable qu’on arrivera à des conclusions opposées. De plus, Eliphaz n’est pas l’enfant modèle né à Bené Braq ou à Mea Chéarim, c’est la copie conforme de son père Essav qui est un grand mécréant et roublard. Donc ce n’est que par le fait qu’il a connu dans son enfance notre patriarche Ya’akov qu’il a pu accepter cet enseignement comme vrai (« un pauvre est considéré… »). De là on comprendra l’importance de la présence  des Collelim au sein des communautés !  Car si déjà Eliphaz a été impressionné par Ya’akov, alors à plus forte raison le simple mortel sera imprégné de la sainteté émanant d’un lieu d’étude comme le Collel de sa communauté !

Le Midrach enseigne qu’après qu’Eliphaz ait dérobé tous les biens de son oncle, Ya’akov s’est retrouvé démuni de tout ! Dans ce moment de grande détresse alors qu’il se rendait à ‘Haran pour chercher épouse, il  tourna les yeux vers le ciel et dit : « Qui m’apportera  l’aide ? Eliézer – le serviteur de mon grand-père/Avraham- lorsqu’il est parti pour chercher une épouse à Yits’hak, sa caravane était remplie de cadeaux et de trésors pour amadouer son futur beau-père ! Or, moi -continue Ya’akov- je n’ai absolument rien à proposer!! Il continua: « Je pense être définitivement perdu… Que D’ me garde (d’une telle pensée)… Ma délivrance viendra d’Hachem ! » Le rav Biderman souligne que Ya’akov vient nous apprendre que le désespoir n’existe pas ! Les événements de la vie, même les plus difficiles, ne doivent pas faire tomber l’homme dans l’affliction et la détresse puisque c’est finalement Hachem Qui les envoie ! Et forcément Hachem envoie à l’homme toutes sortes d’épreuves afin qu’il se tourne vers lui par la prière et la foi ! Car qui peut soutenir l’homme dans les moments de grande solitude si ce n’est D’ ? (Par ailleurs, les livres saints apprennent de ce Midrach qu’au moment où le jeune homme/fille cherche âme soeur (Chidoukh), il est bon qu’il ou qu’elle récite à la fin de sa prière quotidienne le chapitre 121 des Psaumes, cette même prière que Ya’akov a dit lors de sa descente à ‘Haran…)

Le Sfat Emet fait remarquer que toute la paracha de la descente de Ya’akov à ‘Haran est un long récit dans le séfer Tora sans aucun aléa ni espaces entre les différents chapitres (d’une manière générale chaque changement de sujet nécessite un passage à la ligne). Le Sefat Emet (Admour de Gour) apprend de là que lorsque tout va mal on ne doit pas s’appesantir sur les événements… A l’image de Ya’akov qui a vécu toutes ces difficultés d’une seule traite: sans arrêt sur image ! Ce n’est qu’à son retour en Erets Israël (la terre promise) que la paracha marque des alinéas… Pour nous préciser que ce n’est qu’à la fin des événements qu’on pourra réfléchir sur les épreuves de sa vie comme Ya’akov a pu voir que toutes ces tribulations ont été la cause de la construction du peuple juif avec l’édification des 12 tribus à ‘Haran en terre étrangère.

La couverture miraculeuse

Cette semaine on a parlé de notre saint patriarche et de son épreuve lors de la descente dans la maison de Lavan. Notre histoire véridique nous fera partager le sort d’autres gens qui traversent eux aussi des épreuves… Une fois est arrivé dans une communauté de la ville de ‘Holon un parfait inconnu. Ce dernier voulait poser une question au rav de la synagogue, le rav Mograbi. Le rav fit entrer le visiteur dans son bureau. L’homme pénétra dans la pièce et scruta toutes les photos qui étaient accrochées au mur. Or, son regard se porta sur la photo d’un Admor d’Israël: le rav de Nodvorna. L’inconnu demanda avec émotion au rav Mograbi l’identité du rav dont la photo ornait le bureau. Le rav lui répondit que c’est l’Admour de Nodvorna et qu’il avait eu la chance d’avoir reçu son enseignement dans le passé. Le rav de ‘Holon demanda alors à l’inconnu pourquoi était-il si ému en regardant cette photo ? L’homme dira au rav que s’il le désirait, il pouvait lui raconter le rapport qu’il avait entretenu avec le rav de Nodvarno. Il commença son récit : « Certainement que le rav ne le sait pas, mais je suis un prosélyte qui a choisi de prendre la voie du peuple juif ! J’ai vu la manière dont le Clall Israel se comportait avec morale et éthique, j’ai décidé d’adhérer à la Thora et de me placer sous la protection de D’. Je suis natif de Russie Soviétique, mon nom est Vladimir Possaski. Je suis arrivé en Erets il y a quelques dizaines d’années pour des raisons purement économiques (en Russie il n’y a avait rien à manger…). Au début de mon arrivée j’ai travaillé dans le bâtiment: j’étais l’homme à tout faire. Une fois on m’a appelé pour travailler dans un grand bâtiment dans lequel se trouvait une Yechiva et une synagogue. Mon travail était de transformer une grande terrasse de l’immeuble en pièce d’étude. Or la période était particulièrement froide et toute la journée je travaillais dehors sous les bourrasques et la pluie… Le soir je ne rentrais pas chez moi, j’habitais loin et de toute façon personne ne m’attendait… La nuit je m’endormais tout habillé sous une protection rudimentaire. Il faisait tellement froid que j’étais obligé de me recouvrir d’un quelconque manteau pour me réchauffer. Or, a un moment en pleine nuit, j’ai remarqué qu’un vénérable vieillard est entré sur la terrasse en construction. Il m’ observa alors que je faisais semblant de dormir. Il s’approcha de moi, puis tourna le dos et reparti quelques minutes. Après cette courte visite il revint avec une grosse et chaude couverture dont il m’a couvert entièrement ! C’était pour moi la première fois de ma vie qu’un être humain s’inquiétait de ma présence et me faisait du bien ! La chaleur que me procura cette couverture me réchauffa d’une manière extraordinaire et au matin je me suis dit que si une religion pouvait bâtir de tels hommes alors c’est sûr que cela valait le coup de s’intéresser de plus près aux lois et rites du judaïsme. Depuis j’ai beaucoup progressé dans ma démarche puisque j’ai fait une conversion en bonne et due forme par le BETH DIN en Israël (et pas chez les libéraux…). Et toute cette démarche s’est amorcée grâce à l’acte désintéressé du rav dont on voit la photo qui trône dans votre pièce. Vous comprenez bien maintenant mon émotion en voyant la personne à qui je dois tout ! Fin de l’anecdote véritable. Pour nous apprendre qu’un homme (enfant) peut des fois se sentir bien seul. Pourtant, il suffira d’un petit peu d’attention (de son prochain, ami, parents…) pour apporter du réconfort et de l’écoute et avec cela on opérera de grandes choses.

Coin Halakha: dans quelques semaines on aura le mérite de fêter ‘Hanouka, donc on commencera un cycle de lois concernant cette fête. Le 25 Kislev est le début des 8 jours de ‘Hanouka. Ce sont des jours durant lesquelles les Sages n’ont pas institué de festoyer mais uniquement d’allumer les bougies à la tombée de la nuit. Seulement dans le cas où l’on préparera un repas en l’honneur de ‘Hanouka et que l’on vienne à faire des chants et des louanges à Hachem pour le remercier du grand miracle, alors automatiquement le repas se transformera en repas de Mitsva.

On fera attention d’allumer les bougies de ‘Hanouka tous les jours de la fête (et même une femme seule devra les allumer avec les bénédictions d’usage). D’une manière générale toutes les Mitsvoth positives (de faire) liées avec le temps, les femmes seront dispensées mais pour ‘Hanouka c’est différent car le miracle s’est réalisé en partie grâce à Judith, la fille de Yohanan Cohen Gadol. Les Sages enseignent que celui qui fait attention de faire un bel allumage de ‘Hanouka en appliquant à la lettre toutes les nombreuses lois aura l’extrême mérite de voir ses enfants Talmidé Hahamim/érudits en Tora!

Chabat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut !

David Gold

Soffer écriture askhénase et sépharade : mezouzoths, birka habait ,téphilines, meguiloths etc ….

On priera pour la santé de Yacov Leib Ben Sara, Chalom Ben Guila et aussi de Yéhouda Ben Esther parmi les malades du Clall Israel.

Pour la descendance  d’: Avraham Moché Ben Simha, Sarah Bat Louna; et d’Eléazar Ben Batchéva

Léilouï Nichmat: Joseph/Yossef Ben  Romane,Réuven David Ben Avraham Naté, Dora Dvora Bat Sonia, Simha Bat Julie, Moché Ben Leib; Eliahou Ben Raphaél; Roger Yhïa Benimha Julie; Hanna Clarisse Bat Mercedes; Yossef Ben Daniéla תנצבה que leurs souvenir soit source de bénédictions

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