La table du Chabbath, par rav David Gold
Qui a le mauvais œil?
Notre paracha est riche en événements. Après le retour de Ya’akov en Erets Israël, sa rencontre avec ‘Essav (parachath Vayichla’h) puis l’épisode de Dina, Ya’akov pense enfin trouver un moment de répit bien mérité : survient alors la tragédie de Yossef. Rachi rapporte un enseignement intéressant : « Ya’akov rechercha le repos… Ainsi dit D’ : « Ce n’est pas suffisant le repos des justes qu’ils trouveront à 120 ans, qu’ils recherchent encore la tranquillité dans ce monde-ci !? Voilà que survient la catastrophe de Yossef… » Fin du commentaire. On posera La question: Pourquoi pas? Pourquoi les hommes pieux et saints n’auraient pas droit de jouir des deux tables: celle de ce monde ci et du monde avenir? Le ‘OLam Haba avec les plaisirs du Paradis et aussi les délices de ce monde ci (Bocuse en Glatt Cacher, la Martinique avec un club super Caché sous le contrôle du Badats Ha’éda… Pourquoi pas?). Certainement que la réponse –qui viendra conforter l’explication du Rachi – c’est qu’effectivement, à un certain niveau de droiture dans le service divin, on ne pourra pas s’occuper de festivité à longueur d’année et des week-ends… Comme c’est écrit le livre « Sefer Halévavot »: les choses de l’âme et du corps sont en grand désaccord! L’âme est spirituelle, elle est attirée par tout ce qui peut la reprocher de D.ieu, tandis que le corps est fait de chair et de sang, il est attiré vers tous les plaisirs de ce bas-monde (par exemple la finale de foot…). Or, ces divertissements n’ont pas de profondeurs et sont très éphémères au contraire de tout ce qui touche aux affaires de l’âme (la Tora) qui remplissent l’âme et le corps.
La réponse est bonne, seulement elle reste partielle car Ya’akov n’a pas demandé dans sa prière la… Guadeloupe… uniquement il demandait la tranquillité dans son service de Hachem (on est très loin des clubs et autres frivolités). De plus, la réponse reste très sévère: puisque tu demandes la tranquillité tu mériteras de subir les affres de Yossef !? La réponse que je vous propose c’est d’ouvrir les saints livres du Midrach (d’où Rachi a tiré son commentaire). Or, le Midrach ne dit pas exactement comme Rachi le rapporte ! La version originale est : « Au moment où les Tsadikim jouissent de la tranquillité et la réclament, vient le SATAN et commence sa plaidoirie accusatrice devant Hachem et dit : « Ce n’est pas suffisant ce qui est réservé au Tsadikim dans le monde à venir, ils demandent la tranquillité dans ce monde ci… De suite surviendra l’épisode avec Yossef ! » Les lecteurs l’ont sans doute remarqué (je l’ai écrit en gros caractères) : il s’agit d’une revendication du Yétser hara’ (le mauvais penchant) qui accuse les Tsadikim… Donc la difficulté sera à moitié amoindrie : ce n’est pas Hachem -la racine de tout le bien sur terre- Qui a du mal à concevoir que les hommes pieux aient droit à la détente dans ce monde-ci ! Au contraire, le Tsadik a le droit de profiter de ce monde, comme on dit chez nous BéSSa’ha (Bravo!)! ! Seulement c’est la partie civile (personnalisé par le Satan… et peut-être par certains partis politiques en Erets… Pardon pour la comparaison…) qui refuse de voir tous ces Avrékhim et Ba’houré Yechivoth qui prennent un peu de repos bien mérité à Tibériade (en vacances) ou qui prennent une tasse de café au lait au Beth Hamidrach afin d’avoir plus de forces pour étudier la sainte Tora!!
Cependant puisque le monde organisé par Hachem est basé sur la justice, Hachem est obligé de répondre à l’accusation portée contre les Tsadikim. Il enverra l’épreuve très difficile de Yossef afin de faire taire la partie civile! (On voit que les choses sont complexes mais on apprendra que dans les mondes spirituels il existe un tribunal avec ses avocats, une partie civile très corsée et un juge très longanime…)
Après cette petite digression qui nous a semblé intéressante, on reviendra sur la suite des événements. Au début de la Paracha est relatée la vente de Yossef. Les faits sont connus, les frères de Yossef décideront d’un commun accord de vendre leur frère à une caravane de nomades du désert après qu’il ait été coupable sur sa vie ! En effet, les versets mentionnent que Yossef rapportait toutes les mauvaises actions qu’il voyait chez ses autres frères à Ya’akov. Rachi rapporte un Midrach qu’il les avait vu manger de la viande encore vivante (c’est l’interdit de « Ever min ha’hai »), se comportant mal avec les fils des servantes ou encore il les suspectait de mauvaises relations… Or, manger de la viande encore vivante c’est un interdit qui est partagé par toute l’humanité ! Cela fait partie d’une des 7 lois de Noa’h qui sont encore d’usage de nos jours (comme ne pas voler et tuer…) pour lesquels un homme qui transgresserait cette faute sera passible sur sa vie ! Donc les frères qui connaissaient la vérité : (ils n’étaient pas fautifs) ont tranché que leur plus jeune frère avait le statut de délateur passible sur sa vie ! Les commentateurs s’attardent de comprendre comment Yossef a pu se tromper dans l’appréciation des faits? Vis-à-vis de la faute de manger d’un Yossef encore vivant, le Chla Hakadoch rapporte un très beau ‘Hidouch. Il écrit que l’animal qui a été mangé par les frères de Yossef était un être créé d’après le livre « Sefer Hayétsira ». En effet, Avraham Avinou (leur grand-père) avait écrit ce livre par le biais duquel on peut créer un être vivant grâce aux Noms saint du Créateur. Grâce à cela on peut insuffler un souffle de vie dans la matière inerte! D’après cela, les frères mangeaient de la bonne génisse sans avoir besoin de faire au préalable l’abattage rituel parce qu’ils l’avaient créé de toute pièce ! Or, ce livre n’était pas dans la connaissance de Yossef (le plus jeune des frères)! Et, puisque l’animal avait été créé par la main de l’homme, il ne reposait pas l’interdit d’en manger bien qu’il soit vivant! Ce phénomène exceptionnel (de créer des êtres vivants) est rencontré à plusieurs reprises dans le Talmud en particulier dans Sanhédrin 65 où on apprend que des Rabanim (Rav Hanina et Rav Ochaïa) créaient toutes les veilles du Chabbath une génisse afin d’en manger le Chabbath! De plus, les Poskim (Hécheq Chlomo Yoré Déa 98) écrivent qu’il n’existe pas non plus d’interdit d’en manger avec du lait car elle n’a pas le statut de viande!! (Voir aussi le Malbim dans la Paracha Vayéra qui explique que c’est la raison pour laquelle Avraham a pu offrir aux anges de la viande avec du lait car il s’agissait d’un animal créé!!). C’est un beau ‘Hidouch dont on vous laissera le temps de déguster…
Comment la Providence Divine n’oublie personne !
Il s’agit de la vie d’un rescapé de la Shoah qui, du fait de toutes les atrocités vécues décide lui et sa femme, de couper tout lien avec le judaïsme (jusqu’à changer de nom de famille!) et de s’installer loin de toute communauté. Ils élèveront trois enfants dans l’ignorance totale du judaïsme! Cependant à l’approche de l’anniversaire des 13 ans de leur grand fils, le père lui promet de lui acheter tout ce qu’il désire (réminiscence de la cérémonie de la Bar Mitsva). On voit donc fils et père déambuler dans les grands magasins de la ville à la recherche d’un cadeau. Cependant l’enfant n’y trouve rien d’intéressant jusqu’à ce que leurs pas les amènent à rentrer dans une boutique de… judaïca car l’enfant voit en vitrine un objet qui lui attire le regard! (On vous rappel: le fils n’est pas au courant de ses racines juives!) En fait il s’agit d’une veille « antiquité »: une ‘Hanouccia faite en bois. Le fils dira à son père: « Je veux cette lampe ! » Le père qui connait la signification profonde de cet objet l’en dissuade, mais peine perdu, l’enfant le veut à tout prix! Seulement le vendeur est aussi réticent à la vendre car c’est un souvenir d’un camp d’extermination de Pologne. En effet, cette Hanouccia est un assemblage de morceaux de bois qui a été fabriqué durant la guerre par de pauvres Juifs avant leur extermination ! Malgré tout, le fils ne renonce pas et le père finalement proposera une belle somme et acquerra l’objet tant désiré…
De retour à la maison et quelques temps après avoir fêté le « Happy birth day » de la Bar Mitsva manquée, le jeune jouait avec sa Hanouccia (car il n’avait aucune idée de la signification de cette lampe) et… patatras, elle tombe et se fragmente en de nombreux morceaux ! Le père qui était par hasard présent commence à aider son jeune fils à la reconstituer. Seulement lors des manipulations il remarque un bout de papier dans l’interstice d’un des éléments. Il prend le papier et commence à le lire, puis d’un seul coup éclate en sanglots et il s’évanouit ! De nouveau le père reprend ses esprits mais une nouvelle fois s’évanouit. C’est alors que la famille appel le SAMU à la rescousse. L’infirmier arrive et réussi à le réanimer, c’est alors que le père s’explique: « Sur ce papier est écrit que l’artisan de cette Hanoukia l’a construite au péril de sa vie dans un des ghettos polonais. Le danger était constant et il ne savait pas si lui-même survivra à chaque jour de l’allumage ! Seulement il conclut en implorant que tout celui qui découvrira cette Hanouccia : qu’il l’allume en souvenir de toute sa famille morte en sanctifiant le Nom d’Hachem ! Et qu’il prie aussi pour leurs âmes… signé untel qui n’est autre que son propre… PERE ! Après cette secousse tellurique, le père du Bar Mitsva raté, opérera de grands changements : décidera de déménager auprès d’une communauté juive et progressivement redécouvrira la Tora oubliée de ses parents. Aujourd’hui il fait partie des familles respectant la Tora et les Mitzvoth ! Fin de l’histoire véridique.
De là on pourra conclure que chaque effort dans la Tora (celle de ses parents dans le guetto), même aux portes de la mort, n’est jamais perdu ! (tiré du livre Emouna Shlema).
Coin Halakha: dimanche prochain au soir on allumera les bougies de Hanoucca à la tombée de la nuit. Celui qui allume dira 3 Bénédictions: » Ner Hanouka; Ché’assa Nissim; et Chéhéhinou ». Les autres soirs on ne dira que deux bénédictions: « Ner Hanouka et Ché’assa Nissim ».
Toutes ces bénédictions, on les dira juste avant l’allumage comme toutes les bénédictions qui précédent l’acte de la Mitsva (par exemple, les Tephilin où on dira « Lehania’h Tephilines » avant de serrer la lanière sur le bras). Si on a déjà fini d’allumer et qu’on s’aperçoit ne pas avoir dit les bénédictions au préalable: dans le cas où les premières bougies sont encore allumés et qu’il nous reste à allumer les autres bougies: on pourra faire toutes les bénédictions (Cha’aré Tsion 676.5). Mais, dans le cas où on a déjà TOUT allumé, on ne pourra plus faire la première bénédiction « Ner Hanoucca », seulement puisque les bougies sont encore allumées (dans la demi-heure de l’allumage) on pourra faire les autres bénédictions.
Si après avoir dit les bénédictions et juste avant l’allumage on vient à parler de choses qui n’ont pas de rapport avec l’allumage: on aura perdu la bénédiction et on devra recommencer. Pareillement dans le cas où l’on s’affairera de choses qui n’ont rien à voir avec l’allumage –mêmes si on ne parle pas-: on aura perdu la bénédiction préliminaire.
L’allumage fait la Mitsva. Donc si après avoir convenablement allumé les bougies, elles s’éteignent: on sera quitte et on n’aura pas besoin de refaire l’allumage (dans le cas où on a placé notre allumage dans un endroit venteux au départ, ce sera différent et il faudra rallumer dans un endroit protégé). Cependant, si au moment de l’allumage les bougies s’éteignent et qu’on n’a pas encore fini d’allumer le reste, on devra rallumer les premières bougies afin d’accomplir la Mitsva « Mehadrin Min Hamehadrin »: de voir toutes les bougies allumées en même temps afin de voir les jours passées. (Biour Halaha 673.2 « Im Kavta »).
Chabat Chalom et de bonnes fêtes de Hanoucca à la semaine prochaine, si D’ le veut
David Gold
Soffer écriture askhenase et sépharade mezouzoth birkat habait téphilines meguiloth
On souhaitera une grande bénédiction de réussite dans la parnassa et l’éducation des enfants à Israel Ben Sima et son épouse Orly bat Chimon (famille Gold) Ramot Bet Chemech-3 pour leur aide à la parution de notre feuillet.
On priera pour la santé de Yacov Leib Ben Sara, Chalom Ben Guila et aussi de Yéhouda Ben Esther parmi les malades du Clall Israel.
Pour la descendance d’: Avraham Moché Ben Simha, Sarah Bat Louna; et d’Eléazar Ben Batchéva
Léilouï Nichmat: Joseph/Yossef Ben Romane,Réuven David Ben Avraham Naté, Dora Dvora Bat Sonia, Simha Bat Julie, Moché Ben Leib; Eliahou Ben Raphaél; Roger Yhïa Benimha Julie; Hanna Clarisse Bat Mercedes; Yossef Ben Daniéla תנצבה que leurs souvenir soit source de bénédictions